[POINT DE VUE] Delogu, cet insoumis qui avait peur qu’une femme le touche

Capture d’écran © BFMTV
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C’est un événement presque insignifiant et totalement navrant. Le député de La France insoumise Sébastien Delogu était invité, le 4 septembre, sur BFM TV, pour y débattre avec Edwige Diaz, députée du Rassemblement national. Alors que cette dernière était en train de commenter la possible nomination de Xavier Bertrand à Matignon (un temps qui nous semble déjà lointain, puisqu’on sait désormais que c’est Michel Barnier qui va occuper Matignon), elle a été interrompue par son collègue d’extrême gauche. Une habitude, ce malaise avec le débat contradictoire, chez les Insoumis.

Pour poursuivre son propos, la députée RN a posé sa main sur le bras de Sébastien Delogu pour l’inciter à la laisser finir sa phrase. Surréaction du Marseillais, qui s’est écarté et a fait mine de repousser sa collègue. Les deux présentateurs lui ont reproché (à bon droit, il faut le reconnaître) de faire du cinéma. Réplique de Delogu : « Je ne fais pas de cinéma, mais moi, on ne me touche pas sur un plateau ! Moi, je ne la touche pas, je ne touche pas mes voisins, alors elle ne me touche pas. »

Bon, alors, d’abord, on ne dit pas « elle » quand la personne est à côté de vous. La maman de Sébastien Delogu ne le lui a peut-être pas dit. Ensuite, ce « on ne me touche pas », en apparence totalement stupide, est en réalité porteur de plusieurs significations. Quatre, au moins. Rien que ça. D’abord, évidemment, le député insoumis montre ainsi que tout contact avec un porteur de la peste brune doit être évité. Edwige Diaz, qui a pourtant l’air en parfaite santé, porte jusque sur sa peau ce poison nauséabond et apparemment transmissible par simple contact : le fascisme. On n’épiloguera pas sur la galanterie la plus élémentaire en cette époque de parité, mais on pourrait, si on était un peu vieux jeu, trouver que n’importe quelle femme, fût-elle votre adversaire politique la plus farouche, a droit à un minimum de considération de la part d’un homme. Passons.

Deuxième signification : on ne touche pas Sébastien Delogu, parce que sa personne est sacrée. Vous vous souvenez de cette sortie ubuesque de Jean-Luc Mélenchon, son patron, lors d’une perquisition historique ? « La République, c’est moi ! » ; « Ma personne est sacrée ! » Vous l’avez ? Ni Mélenchon ni Delogu ne connaissent, apparemment, la théorie de Kantorowicz sur les deux corps du roi, et la connaîtraient-ils que ces républicains la rejetteraient en bloc. Pourtant, considérer que certaines fonctions donnent droit à une certaine déférence, c’est très old regime, non ? Parmi les gens sur l’épaule de qui le protocole interdit de taper, il y a par exemple le roi d’Angleterre. Emmanuel Macron s’en est royalement moqué lors de la dernière visite de Charles III, ce que la presse britannique n’a pas manqué de relever.

Un air de quartiers nord

Troisième signification, qui va avec la quatrième : comme son électorat issu des quartiers nord, Sébastien Delogu ne veut pas être touché par une femme. Les musulmans radicaux ne font pas la bise aux femmes, ils ne leur serrent même pas la main. Ce serait pécher. Ils ne veulent pas s’approcher des femmes, au fond, et c’est peut-être la quatrième raison de ce mépris : parce qu’ils en ont peur. Parce que considérer une femme comme une égale (sans la considérer comme identique !) est gênant. Parce que la présence d’une députée féminine qui défend ses convictions heurte peut-être confusément les convictions de M. Delogu. C’est facile, de menacer le benjamin de l’Assemblée en mode « t’es un fou, toi ». C’est moins commode d’affronter les arguments d’Edwige Diaz : la menace physique serait ridicule, et M. Delogu ne semble connaître que cette dialectique de l’affrontement sur le parking.

Belle démonstration de mesure et d’intelligence, une nouvelle fois, de la part d’un élu insoumis. On n’est plus tellement surpris.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Ça arrive à l’assemblée debraillé, ça a un langage de charretier, ça tient des propos de comptoir, mais ça a des pudeurs de reine d’Angleterre (on ne touche pas la reine) et ça suit les préceptes des électeurs islamistes : « la femme, cet être impur », ne doit pas poser la main sur moi. Peut être même, après avoir été frôlé, a-t-il fait les cornes derrière son dos pour conjurer le sort… Vade rétro satanas… Drapons-nous dans le drapeau Palestinien pour rompre ce charme… ils sont « grands » les LFI. Je m’étonne qu’il ne soit pas monté sur sa chaise en hurlant, comme certains à la vue d’une souris…

  2. À ce Delogu et ses comparses « révolutionnaires insoumis », arrivés en politique, cela arrive parfois par accident. À l’évidence, ils étaient destinés, au demeurant profession respectable, à une carrière de clown ou de comique de rue. Nous ne répéterons jamais assez, que quand on fait de la politique, il vaut mieux avoir un second métier parce que cela ne dure pas. À l’évidence, celui-ci a déjà préparé son avenir.

  3. Tout à fait d’accord avec votre article; quelle bassesse, quel gougnafier ! Quelle différence entre ce vociférateur (aucune éducation, aucun respect) et la courtoisie du PM, homme de l’ancien monde.
    Décidément, dans ce monde politique tout est à revoir sur l’art de vivre à la française,du savoir-être

  4. Après le comportement qu’il a eu durant les différents moments aux élections dans l’AN en juillet dernier, ce personnage ( chauffeur de melanchon ) ferait bien d’en rabattre « un peu » ! … Ce serait lui prêter un minimum de respect et « ça » fait longtemps qu’il a prouvé de quoi il était capable ///
    A part brandir un drapeau palestinien et menacer du regard ou ne pas respecter le Code de la Route, que va t-il lui aussi avoir comme « impact » pour le bien commun de la FRANCE ? … Ce mec a quand même réussi à être « élu de la république française » ! … ? ? ? …

  5. Les insoumis en sont rester a l’age de la maternel et n’en sortirons jamais d’ailleurs.
    Quand a ce « député » Marseillais , il est comme tout les marseillais ; ils n’aiment que les marseillais , les autres sont considérer comme impure.

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