[POINT DE VUE] Élection de Trump : victoire du fascisme… ou du bon sens ?

@Gage Skidmore/Wikimedia Commons
@Gage Skidmore/Wikimedia Commons

Il faisait un temps bien agréable, ce mercredi matin. Un temps doux et clair, parfait pour se délecter d’un grand bol de larmes de gauchistes au petit déjeuner. Sur le service public, grassement payé par vos impôts, ou dans la presse écrite (grassement subventionnée, elle aussi, toujours par vos impôts), les commentateurs avaient, selon la célèbre expression consacrée, la gueule de bois. On disait que Kamala Harris était la pire adversaire possible contre Donald Trump : elle vient de prendre une gifle magistrale, puisque les républicains ont remporté l’élection présidentielle, mais aussi, à une confortable majorité, les deux chambres du Parlement américain. Un grand chelem.

Depuis des mois, on répétait dans tous les grands médias français que Kamala Harris était la candidate de la raison, celle qui défendrait une Amérique généreuse et tolérante contre la menace populiste. On a même vu, sur LCI, une dame pleine de science expliquant que Trump avait, paradoxalement, prouvé sa couardise lors de l’attentat dont il a été victime. On était à deux doigts de découvrir qu’il avait raté l’examen d’entrée aux Beaux-Arts de Vienne. C’était Hitler sans la moustache. C’était la bête immonde. Et voilà qu’il a gagné.

Fermeture des frontières et lutte contre les délires wokistes

Alors, est-ce vraiment la victoire du pire ? Certes, Donald Trump est vulgaire, outrancier, simpliste, imprévisible, mal élevé. Il donne l’impression d’être idiot et de n’avoir aucune décence. Mais on est en Amérique, pas en France - et puis, un pays dont le Président donne des fêtes de la musique dignes de Sardanapale et s’englue dans des scandales qui visent son entourage (pour ceux qui avaient oublié, l'affaire Benalla) a-t-il vraiment des leçons de maintien à donner au monde ? Et puis, si l’on regarde son bilan (après tout, c’est peut-être le plus important), il est l’un des seuls présidents à ne pas avoir déclenché de guerre pendant son mandat. Quant à son programme, il prévoit la lutte contre les délires wokistes, la fermeture des frontières, l’expulsion des migrants illégaux, un libéralisme économique sans idéologisme borné ainsi que la fin de la guerre en Ukraine. Peut-être ce dernier point est-il un peu ambitieux… mais, aux yeux d’un citoyen de bon sens, il n’y a, dans ce programme, rien de fasciste. Il n’y a que du bon sens. C’est peut-être ce qu’ont vu ses électeurs, qui ne sont pas les « ordures » fustigées par Joe Biden dans la dernière ligne droite de la campagne, mais simplement des gens qui demandent qu’on les respecte, qu’on les laisse vivre, qu’on laisse leurs enfants en paix et qu’on arrête de les insulter à tout propos. Ça ne vous rappelle rien ?

En France, on s’américanise à grande vitesse, faute de se souvenir d’une culture pourtant millénaire et fascinante. C’est ce que montre, magistralement, Jérôme Fourquet dans son dernier ouvrage, Métamorphoses françaises (Seuil). On célèbre Halloween, on considère le passage chez Mickey, à Disneyland, comme un nouveau Saint-Jacques de Compostelle et on inscrit l’avortement dans la Constitution comme si l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême des États-Unis pouvait avoir la moindre conséquence dans notre pays. On se passionne donc logiquement pour la campagne présidentielle. Mais on le fait avec les règles de la caste politico-médiatique française, c’est-à-dire avec un insupportable ton professoral, un parti pris qui ne cherche même pas à se dissimuler, et en renvoyant tout avis divergent à la poubelle des idées, sous l’étiquette « fasciste » ou « populiste » (c’est tout un, dans l’esprit de ces sachants qui ne savent rien).

Bref, regardons ce qui est dit et comparons-le à ce que Trump va faire. On n’a probablement pas fini d’être étonné.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/11/2024 à 17:09.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Beaucoup avaient oublié que Trump avait été président pendant quatre années, lesquelles ont laissé plutôt un bon souvenir…

  2. « Fascisme »…que de connotations inexactes et ignorantes ne commet-on pas en ton nom…Tu tires, en fait, ton nom des « fasci siciliani », d’inspiration démocratique et socialiste apparus en Sicile à la fin du XIXème siècle, avant de passer sous l’égide mussoliniste (un autre socialiste, de surcroît révolutionnaire s’il vous plaît…) des « fasci italiani di combatimento », puis du Parti national fasciste en 1921, dont le symbole est le « fascio » romain antique… parti réunissant sansepolcristi et squadristes, qui marchèrent sur Rome, puis à son équivalent allemand environ une décennie plus tard…l’on connaît la suite… : quid de tout cela aujourd’hui ?

  3. Bonjour Arnaud FLORAC. Je viens d’apprendre ceci : Massad Boulos, coordinateur de la campagne de Trump pour la communauté arabo-américaine et beau-père de Tiffany Trump.
    Massad Boulos, coordinateur de la campagne de Trump pour la communauté arabo-américaine et beau-père de Tiffany Trump ; Trump tiendra sa promesse de mettre fin à la guerre au Liban avant de prêter serment en tant que président. Je serai nommé représentant de la partie libanaise. Trump nommera un autre représentant pour la partie israélienne, et les négociations pour mettre fin à la guerre au Liban commenceront en conséquence. Massad Boulos n’est pas seulement le coordinateur de la campagne de Trump pour la communauté arabe aux États-Unis, c’est aussi un milliardaire libanais (chrétien), un homme d’affaires très prospère et, plus important encore lorsqu’il s’agit de Trump, il fait partie de la famille.
    Le fils de Boulos, Michael, a épousé la fille de Trump, Tiffany, à Mar-a-Lago il y a environ deux ans.
    À propos, il a fait l’essentiel de ses affaires et de sa fortune au Nigeria, en tant que propriétaire d’un conglomérat spécialisé, entre autres, dans la construction, l’énergie et le commerce de véhicules et d’équipements lourds en Afrique de l’Ouest.

  4. Monsieur Florac, vous aussi avez des schémas intellectuels tous faits, semble-t-il. Pourquoi parler de fascisme alors que le fascisme, tout comme le nazisme, sont des régimes de gauche, voire même d’extrême-gauche.

    • L’article, et son auteur, ne font que reprendre et détricoter les termes utilisés dans les média français à l’encontre de Trump depuis des semaines, voire des années.

  5. Ne pas oublier que pour les américains anti Trump il est un repris de justice, un magouilleur professionnel vulgaire et imprévisible et que les Français qui ont condamné Fillon plébiscitent Trump leur paraît irrationnel. Beaucoup ont voté K Haris par réaction pas par goût , il reste qu’il est sans doute préférable que ce soit Trump..mais sans sauter de joie..loin de là.

  6. L’élection de Trump est une grande claque à la bobosphère bien pensante, un régal de voir mercredi matin la gueule de certains journalistes du service public

  7. Vous passez vite sur la vulgarité, l’outrance et le simplisme de Mr Trump qui semblent naturellement excusables aux USA.
    On peut voir dans sa nouvelle victoire électorale un signe du progrès de la vulgarité dans cette partie du monde. La France n’ est malheureusement pas à l’ abri de ce progrès. Si Mr Zemmour était vulgaire, il aurait davantage de chance de victoire électorale, mais la gauche en France a une bonne longueur d’avance dans la vulgarité. En français, populaire devient synonyme de vulgaire, de même que populiste est pour certains synonyme de fasciste. Les mots, comme les gens, perdent leur bon sens .

    • Trump est certes simpliste, mais n’a pas la vulgarité d’un type qui, se disant président des français a affirmé haut et fort qu’il voulait « em***der » certains français », les traitant de riens, … et j’en passe.
      Quant à M Zemmour, il n’est pas vulgaire, car il connait toutes les ficelles du discours manipulateur. Heureusement que la majorité des français n’a pas suivi lors des élections.

  8. Faut vraiment être une intellectuelle sans contact avec la vie pour considérer que Trump est couard. Il a été touché par une balle et je n’ai vu personne l’empêcher de faire une crise d’hystérie ce qui aurait peut-être pu être mon cas dans une telle situation.

  9. Le wokisme est un cauchemar, les Américains viennent de se réveiller. Un Président qui défend les intérêts de son pays, difficile à comprendre dans un pays comme la France.

  10. Décidément ces journaleux se prennent pour le nombril du monde, sans aucune culture américaine, ils passent leur temps à papoter comme des concierges et imaginer que les américains pensent comme eux et donc ils expriment leur avis du : « comment ils imaginent ce que devrait être les résultats et leurs causes »…
    Il faut noter que sur BFM, il y a ce soir encore des interviews très orientés pour obtenir que Trump est un sinistre individus !
    Quant à LCI, il doivent toucher le pompon tentant de démontrer que Trump est un dangereux fasciste !

  11. LA SEULE question à laquelle ont répondus les électeurs des USA est celle ci :
     » Est ce que le mandat de biden a améliorer votre situation et la souveraineté des USA durant ces 4 années ? …
    Il y a peut-être la « poussée wokiste », les différentes guerres qui se sont développées et le délire communautaire qui ne fait plus « recette » … mais Trump a su « parler au peuple » ! …
    QUI va être capable de « parler VRAI » en France ? …

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