[POINT DE VUE] Elias d’Imzalène « plus respectable » que Retailleau ?
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Vendredi 15 novembre, Éric Coquerel, député LFI, était l'invité de RMC. La présence d'un député d'extrême gauche sur une radio qui ne lui est pas entièrement soumise est en soi une curiosité. On interrogeait cet élu de la République sur la présence d’Elias d’Imzalene, militant indigéniste et ouvertement islamiste, au match de football France-Israël. La réponse du député, après les circonlocutions d'usage, pourra choquer ceux qui croient encore à la démocratie participative. « Elias d’Imzalène est plus respectable » que Bruno Retailleau. Solide. Tranquille. Le mot est lâché.
Est-il vraiment plus respectable, en somme, ce brave homme, fiché S, qui incite à « mener l’intifada à Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers », que notre ministre de l'Intérieur qui, lui, a promis avec force l'impunité des délinquants ? On peut penser que non. Éric Coquerel le sait parfaitement. Il n'utilise l'outrance (semblable, en cela, à ses collègues) que pour faire du buzz, créer du scandale. Que pour faire l'intéressant, en somme. Elias d'Imzalène est un agitateur qui transforme la liberté d'expression (déjà bien menacée dans notre pays) en marchepied de ses obsessions. Quant à Bruno Retailleau, à qui M. Coquerel reproche d'emprunter son vocabulaire à l'extrême droite, il fait simplement son travail. Il le fait même plutôt mieux que ses prédécesseurs, et c'est peut-être cela, d'ailleurs, qui semble tant déranger l'extrême gauche… Face à lui, Elias d'Imzalène attend toujours que la Justice se prononce sur son cas, puisque, pour ses propos sur l'intifada justement, il est passible de 2.000 euros d'amende. Le verdict sera rendu le 19 décembre. Tout cela, très objectivement, n'est pas particulièrement « respectable ».
La France insoumise n'en est plus à un scandale près, mais celui-ci dépasse de beaucoup les gamineries des parlementaires du groupe mélenchoniste. Que Sébastien Delogu fasse du tri sélectif en vouant Aurore Bergé aux « poubelles de l'Histoire » paraîtrait presque anecdotique. Que Thomas Portes provoque des élus, comme une petite frappe, en leur disant qu'il va s'occuper d'eux « dehors » passerait presque pour une blague. Qu’Andy Kerbrat dépense son indemnité parlementaire pour s'acheter de la drogue semblerait presque dérisoire. Considérer un militant poursuivi pour provocation publique à la haine ou à la violence (il est, bien sûr, présumé innocent jusqu'à son jugement), à côté de qui Éric Coquerel n'a pas craint de s'afficher dans une manifestation, comme étant plus digne de respect que le ministre de l'Intérieur constitue un pas de plus dans l'inversion des valeurs.
Ainsi va la vie publique. Ainsi va, aussi, la représentation nationale, dont les parlementaires insoumis ne cessent de donner une image catastrophique. On ne cesse de se demander jusqu'où on va descendre. Question vertigineuse. On ferait bien de se demander si nous n'avons pas, au fond, la représentation nationale que nous méritons. En ce sens, paradoxalement, l'outrance supplémentaire de M. Coquerel sonne comme un appel à l'engagement.
Un commentaire
Retailleau devrait poursuivre coqurel en justice