[POINT DE VUE] Et encore le Puy du Fou !

Le Puy du fou hante les esprits ! Certains ne veulent pas lui ressembler mais c’est toujours la première des références quand le mot « spectacle » vient à l’esprit des Français, amoureux ou non du grand parc vendéen. Les Jeux olympiques de Paris 2024 sont venus, vendredi dernier, alimenter cette obsession d’une manière radicale avec la déclaration d’une des plumes de la cérémonie d’ouverture : Patrick Boucheron. Comme l'indiquait BV, l'auteur très à gauche de L'Histoire mondiale de la France a mis en avant le fait que cette cérémonie sera « le contraire d’une histoire virile, héroïsée et providentielle ». On a vu tout le contraire et la célébration de la Terreur a fait le reste en déployant son degré de haine et de misogynie : la décapitation de Marie-Antoinette comme objet absolu de la violence révolutionnaire, matérialisation virile et "sectaire" de cette période qui faisait des coupeurs de têtes des héros de la nation.

Lorsque le Puy du Fou est attaqué, c’est une partie de la France qu’on aime attaquer

Pour l’historien, rien de nouveau ! L’éternel conflit historique entre Bleus et Blancs ! Les Bleus étant les bons révolutionnaires épris de liberté et les Blancs (les Vendéens) les méchants royalistes frustrés par leur vie, dominés par les curés et forcément passéistes. Au-delà des clichés, essayons peut-être de remettre tout le monde dans le droit chemin… Celui-ci pourrait tout simplement prendre la forme de la vérité, et bien loin des haines féroces qui animent la pensée universitaire depuis des lustres car ne soyons pas dupes, lorsque le Puy du Fou est attaqué, c’est une partie de la France qu’on aime attaquer : la France de la terre, des traditions et de la fidélité ! Derrière ces évidences, la Guerre de Vendée n’est jamais très loin… Une guerre fratricide, un génocide ? Une guerre bien française en tous cas, avec le retour du débat gauche contre droite. Alors, rentrons dans le vif du débat lié indirectement à la Guerre de Vendée et focalisons-nous sur les trois adjectifs du nouveau conflit idéologique : virile, héroïsée et providentielle.

Viril, le Puy du Fou ? Il faut répondre aux historiens de la Révolution française (souvent à gauche de l’échiquier politique) que les vendéens de 1793 avaient une conception très visionnaire de la famille : femmes et hommes réunis pour le meilleur et pour le pire ! C’est d’ailleurs les femmes qui remotivent les hommes lors de la bataille de Torfou (19 Septembre 1793) … la virilité ayant « un peu » fait défaut aux hommes face aux troupes républicaines. Dans le même temps, (discours du 1^er novembre 1793), le conventionnel Amar interdit aux femmes tout droit de réunion et toute citoyenneté active, les laissant à l’écart des droits politiques ! La virilité « politique » n’est finalement pas là où on l’attend.

Héroïsé, le Puy du Fou ? Les révolutionnaires, eux, n’ont jamais trouvé de héros pour glorifier leur fameuse vertu ? Lepeletier de Saint-Fargeau, le jeune Bara, et Marat étaient-ils des héros en carton ? Encore une fois, chaque période historique et chaque « spectacle » a ses héros : Paris 2024 fera naître de nouveaux héros et le sport en sortira vainqueur.

Le Puy du Fou providentiel ? Mathiez (qui n’est pourtant pas l’un de mes auteurs favoris) l’a lui-même affirmé en évoquant la Révolution française et ses formes politiques (1) : « La loi est l’outil qui permet à l’État de remplir sa mission providentielle d’assurer le bien commun, le bonheur. » Dans toute sa dimension philosophique, et notamment à travers la figure de Robespierre, la providence étouffe l’esprit des révolutionnaires : vertu et volonté générale sont omniprésentes.

En définitive, les défenseurs de notre belle Révolution condamnent ce qu’ils devraient « éclairer » et le Puy du Fou demeure le bouc émissaire idéal pour une « Gauche » incapable de réconcilier car amoureuse du conflit permanent… La Révolution française n’est jamais terminée alors foutons la paix au Puy du Fou qui lui a compris que réconcilier est le moteur de toutes les humanités  !

(1) Albert Mathiez, Les origines des cultes révolutionnaires. p.14 et 15.

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