[Point de vue] François Hollande : l’improbable retour ?
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Le temps de l'oubli semble s'aligner sur la rapidité vertigineuse du temps médiatique. Il y a seulement sept ans, François Hollande, dans les abysses de la popularité, avec 16 % d'opinions favorables, était le Président le moins aimé de l'histoire de la Ve République. Aujourd'hui, un battement de cœur plus tard, à l'échelle de l'histoire des idées, il est la troisième personnalité politique préférée des Français, derrière Édouard Philippe et Gabriel Attal, et donc, mécaniquement, le plus populaire des hommes politiques de gauche. On se pince pour y croire.
Un retour du « Président normal » ?
À telle enseigne, dans un monde où François Hollande est redevenu populaire, on peut imaginer n'importe quoi. Un retour du « Président normal », le « pingouin » moqué par Carla Bruni, n'est même plus à écarter, alors qu'on en aurait ri il y a seulement deux ou trois ans. Mais enfin, souvenez-vous ! François Hollande, tout de même ! La traversée des Champs-Élysées sous la drache, le discours pitoyable de l'île de Sein, l'absence totale d'allure ou de charisme, l'affaire des croissants de la rue du Cirque… et puis ces figures de style de CM2, ces « moi Président » qui lui assurèrent la victoire, ces visites rendues à Théo ou à Leonarda la clandestine… non, vraiment, quelle blague ! C'était la honte. Et cinq ans de honte, ce fut long.
Chaque Président est pire que le précédent...
Seulement voilà : comme dans toutes les périodes de décadence de l'Histoire, chaque Président est pire que le précédent. Sarkozy, élu sur un programme de droite et qui racola à gauche, était nerveux, vulgaire, indigne. Les virées à Disneyland, « avec Carla, c'est du sérieux », le Fouquet’s, Kouchner au gouvernement… Et pourtant, on le regretta, sitôt Hollande installé, car il était tout de même moins nul. Hollande, donc, était quant à lui minable, empoté, indigne lui aussi. On ne le respecta jamais. Mais on le regretta, sitôt Macron entré en fonction. Car Macron, lui, est narcissique, méprisant, histrionique et sans colonne vertébrale. Il récite les éléments de langage de Bruxelles avec un insupportable habillage de com' que ses gouvernements de stagiaires sont incapables de porter. Ses prises de parole, oscillant entre une familiarité tactile gênante et une solennité trop grande pour lui, sont devenues inaudibles. Ses discours insupportables d'emphase, récités avec une fausse voix grave de Gérard Philipe pour spectacles de fin d'année, donnent envie de vomir. Alors, voilà, mécaniquement, le peuple regrette Hollande…
Le Figaro consacre un article à cette improbable hypothèse. On y découvre le Hollande des petites blagues, qui livre le slogan qu'il avait (dit-il) prévu pour 2017, au cas où : « Tout compte fait, ce n'était pas si mal. » Voilà la vraie nature du bonhomme : un premier mari cocu, avec qui « ce n'était pas si mal », et qui est prêt à revenir. « Tu sais toujours où me trouver, moi je ne bouge pas », comme chantait Gérard Lenorman dans Voici les clés. On en est là. La France, que de Gaulle prenait pour une dame de roman courtois, est-elle devenue une catin volage qui retournerait auprès de son gros mari de sous-préfecture après une interminable passade avec un ambigu freluquet ? Espérons que non…
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94 commentaires
Si Dieu existe, qu’il nous préserve d’une telle hypothèse. On a déjà donné et on n’a pas fini de le regretter.
Exact, chaque Président depuis Sarkozy est pire. Nous pensions qu’après Nicolas Sarkozy , nous ne pouvions pas avoir pire et nous avons eu François Hollande, nous nous sommes fait la même réflexion et nous avons eu le pompon : Emmanuel Macron, mais méfiez-vous, si on vous fait en 2027 la promotion d’un inconnu ou d’un plus connu dans un autre domaine, scientifique ou écologiste…il sera pire que Macron, à moins que ce dernier trouve un stratagème pour repousser les élections (genre virus ou autre calamité).