[Point de vue] Gabriel Attal nous écrit et ne nomme même pas l’islamisme

« A été assassiné » ? « Ont été blessés » ? Mais par qui ?
GABRIEL ATTAL

Ce samedi après-midi, le nom de Gabriel Attal s'est affiché sur la liste de mes contacts, dans ma boîte mail : mon ministre m'écrit. Je comprends immédiatement pourquoi. Et je lis, pour savoir si lui, le nouveau disrupteur de la bande, l'ex-socialiste ambitieux qui prend son nouveau ministère comme une rampe de lancement pour la suite de sa carrière, est capable de dépasser la langue de bois de l'Éducation nationale quand il s'agit d'islamisme. De passer du côté de la vérité, et donc de la droite en l'occurrence, ou s'il demeure encore dans l'orbite sémantique de LFI, une LFI certes discréditée, mais malheureusement toujours bien active dans les salles des profs, et à tous les niveaux du ministère, avec toutes ses nuances pro-Palestine et Pas d'amalgame. Les prises de parole de Macron et Darmanin, vendredi, nous avaient déjà donné un petit indice : la ligne était bien celle de l'évitement et de la couardise.

Le courriel du ministre de l'Éducation nationale adressé aux 1,5 million de ses fonctionnaires commence par le rappel des faits. « Hier, 13 octobre 2023, en France, un professeur a été assassiné et trois autres membres de la communauté éducative ont été blessés à Arras. Une nouvelle fois, et près de trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, notre École est confrontée à un terrorisme barbare. » La voix passive est très commode, en français, elle permet d'éviter le sujet de l'action, et Gabriel Attal n'a pas trouvé le complément d'agent. « A été assassiné » par qui ? « Ont été blessés » ? La seconde phrase lève un coin du voile : « un terrorisme barbare. » On pourrait gloser à l'infini sur l'art de la fugue sémantique du message d'Attal. Ce qui est sûr, c'est que ce courriel ne nomme jamais l'islamisme. Pas plus qu'il ne nomme, planant à mille lieues des contingences de la réalité de la France et des clases actuelles, le mot « laïcité ». Le dernier terme que le ministre emploie pour ne pas désigner explicitement l'islamisme ou ce jeune radicalisé fiché S, c'est - ironie du langage - « l'innommable ». Si Macron se « hollandise », Darmanin se « cazeneuvise », Attal, lui, se « papndyaïse ».

Une dernière phrase, peut-être, après les appels à l'unité, à la résilience et au « debout » mais toujours à grand renfort d'euphémismes, semble ouvrir une petite lucarne sur le réel qui, de toute façon, dès lundi, nous reviendra en boomerang face à certaines classes de la part de certains élèves musulmans : « Nous ne pouvons nous voiler la face et nous devons être lucides sur les maux qui traversent notre société et notre École. Aussi, je demande que toute contestation de ce temps d’hommage soit systématiquement signalée, afin qu’elle puisse être sanctionnée le plus sévèrement possible. »

Et en effet, les contestations seront signalées, remonteront au ministère, à l'Élysée, interprétées comme une nouvelle poussée de fièvre, une nouvelle incitation à la soumission. Les sanctions ? Personne n'y croit.

En tout cas, la réserve peureuse du ministre annonce la ligne qui nous sera demandée de tenir, comme d'habitude, lundi matin : surtout, pas de frontal ! De l'écoute ! De l'empathie ! De la bienveillance ! Pas de vague pour que tout cela se perde dans les sables de la soumission.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Autre extrait du discours d’Attal à la Sorbonne en hommage à Samuel Paty : « Il faut mieux protéger l’école des influences qui n’y sont pas les bienvenues »…Il se garde bien de nommer les influences, quelle lâcheté !

  2. Il y a des mots qu’il ne faut surtout pas prononcer . Aux mains de ceux qui nous gouvernent la France est devenue une fille soumise … hélas.

  3. Le jeune ministre si prometteur est à l’image de son maître. Il ne cite que ce qui ne représente pas de danger. Courage, fuyons.

  4. Ils ont tous peur de ce qui arrivera inéluctablement , la guerre civile ! Macron l’a dit expressément à Jordan Bardella .

  5. Aussi bien Platon que Confucius ont insisté sur la nécessité de bien nommer les choses. La logorrhée ambiante préfère dire  »assaillant » plutôt qu’assassin, et  »terrorisme » plutôt qu’ islamisme… Mais on le savait les journalistes main stream et les politiciens sont bien plus intelligents que Platon et Confucius.

  6. Et dans ces conditions, une minute de silence qui sera suivie de façon très variable. Mais on n’en parlera pas.

  7. Et toujours ce mot république pour ne pas nommer la France. C’est pourtant la France qui est attaquée pas la république. Quand utiliseront ils les bons mots pour qualifier ces actes commis par des islamistes barbares.

    • Mélenchon nous a expliqué que la République c’est lui . L’Islam ne s’attaque en effet jamais à lui , son complice .

  8. On savait que cela n’allait pas durer. Attal est un feu de paille. Il va nous faire du McRond. il dira tout et son contraire.

  9. Attal a parfaitement raison, ce qui nous menace en France, ce n’est pas l’islamisme (ou l’Islam tout court, dont les disciples sont, par définition, les islamistes), ah, non alors ! c’est l’extrême droite (voir ici même l’article de Ph. Kerlouan ) !

  10. Mohamed était un bon élève ( selon un prof du lycée Gambetta ) certainement un bon fils selon sa mère et sûrement un bon pratiquant selon l’imam . Ite missa est

  11. Monsieur Attal ne pas les dénoncer c’est les défendre et cautionner leurs actes : on appelle ça être complice . Partout ou ils passent ils sèment la terreur et le chaos . Ils tuent de la façon la plus barbare , ils violent de manière horrible sans distinction d’âge : fillettes , femmes et même vieilles dames . Ils volent , détruisent les biens publics sans être punis . Armés ils le sont déjà , le jour ou ils seront en nombre ils s’en prendront à nous tous . Si cela arrive sachez messieurs les élus que vous ne serez pas épargnés mais traités comme tous les français , vos femmes vos filles subiront le pire et les homo , les LGBT et autres également . Est ce l’avenir que vous souhaitez pour vos proches ? De part votre lâcheté c’est l’avenir que vous leur préparez . Vos beaux discours on n’en veut plus , commencez par arrêter ceux qui viennent encore , par renvoyer ceux qui sont connus et fichés S ou sous OQTF , dissoudre ces associations , ne plus financer ces associations . Macron , Darmanin , Attal et tous les autres vous n’êtes plus credibles , la majorité des français souhaitent votre démission .

  12. Monsieur Attal est assis entre deux chaises mais son patron est toujours dans son idéologie progressiste européennes donc rien ne pourra changer d’ici 2027 l’abaya est une mesure pour avoir la paix sociale . Sur le fond les islamistes sont bien documentés sur notre droit en France et sur la juridiction européenne . Faut pas se leurrer tout est organisé de longue Date pour me pas prendre le mal par la racine et cela dure depuis longtemps 1968 et depuis 1981 avec pour corollaire l’éducation nationale au premier rang pour formater la tête des jeunes gens à la place des parents pour éduquer leurs progénitures. Regarder aujourd’hui l’article de la voix du nord sur BV . Édifiant

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