[Point de vue] Gilets jaunes, 5 ans déjà : le mépris macroniste est toujours là

gilets jaunes

Le cinquième anniversaire du mouvement des gilets jaunes est un peu passé inaperçu. Ce samedi après-midi, ils n'étaient plus, selon la presse, que quelques centaines d'irréductibles à défiler dans les rues de Paris, mais l'esprit qui les animait n'a pas disparu.

Tout a commencé le 17 novembre 2018. En quelques semaines, des milliers de gilets jaunes ont fait trembler Macron et son gouvernement. Bien sûr, il y avait parmi eux quelques excités, le plus souvent d'extrême gauche, prêts à semer le désordre. Le soir, des hordes venues des banlieues, qui n'avaient rien à voir avec la foule des manifestants, dévastaient et pillaient allègrement les vitrines. Il y avait aussi quelques personnes, sincèrement révoltées ou en mal de renommée, qui cherchaient à se mettre en avant. Mais la grande majorité d'entre eux représentaient la France périphérique, la France des territoires, la France abandonnée ; la France, tout simplement.

On se souvient comment Macron, déjà fragilisé par l'affaire Benalla, se terrait à l'Élysée, prêt à se faire exfiltrer en hélicoptère si les manifestations s'approchaient trop de son retranchement. Il finit, selon son habitude, par noyer le poisson en d'interminables débats, promettant de changer de méthode de gouvernement et donner la parole aux Français. Les promesses – c'est bien connu – n'engagent que ceux qui les reçoivent : on sait ce qu'il en advint. Il ne restait plus, pour l'hôte de l'Élysée, qu'à jouer la montre en attendant un second mandat, où il se posa en rassembleur des Français contre « l'extrême droite ».

Les gilets jaunes originels posaient les vrais problèmes, qui n'ont jamais été traités et se posent de nouveau aujourd'hui avec la même acuité : l'amélioration du niveau de vie des classes populaires et moyennes, le prix des carburants (déjà !), un peu de justice fiscale et sociale, un peu de considération, l'instauration du référendum d'initiative populaire, voire, pour les plus hardis et sans doute les plus lucides, la démission de Macron.

S'y est ajoutée, ces derniers mois, la question de l'immigration, trop longtemps occultée, malgré les avertissements de nombreux précurseurs, prophétiques mais toujours diabolisés par la bien-pensance. Le gouvernement est aujourd'hui contraint de discuter d'un projet de loi sur l'immigration, sans cesse retardé. Mais, malgré les modifications apportées par la majorité sénatoriale, malgré la fermeté, sincère ou opportuniste, du ministre de l'Intérieur, dans quel état sortira-t-il après son examen à l'Assemblée nationale ?

Le mouvement des gilets jaunes n'existe plus guère dans ses manifestations, mais ses causes sont plus présentes que jamais. Ce sont la morgue, le mépris, la déconnexion de nos dirigeants. C'est l'incapacité des élites, qui confondent l'intérêt de la France avec leurs propres intérêts. C'est la dépendance à l'Europe, elle-même dépendante de la superpuissance des États-Unis. Pis encore : ce sont les tergiversations, voire la soumission face à l'impérialisme islamique, comme le montrent les palinodies de Macron dans la guerre d'Israël contre les terroristes du Hamas.

Les gilets jaunes manquaient peut-être d'expérience politique, ils faisaient sans doute preuve d'un esprit utopique, mais force est de constater qu'ils étaient plus représentatifs de la France que la Macronie. Que penser d'un Président qui aurait pris conseil auprès de Yassine Belattar pour savoir s'il devait ou non participer à la marche contre l'antisémitisme ? Bien sage, qui préférerait manger un sandwich sur un rond-point, en compagnie de gilets jaunes, qu'être invité à la table de l'Élysée !

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

28 commentaires

  1. « C’est l’incapacité des élites, qui confondent l’intérêt de la France avec leurs propres intérêts. » Qui volent les ressources de la France à leur profit.

  2. Combien de victimes parmi les gilets jaunes sincères, ceux qui ne cassaient pas. Pourquoi un tel acharnement contre des personnes qui ne faisaient qu’exprimer leurs souffrances. Les forces de l’ordre que je respecte néanmoins, ont été moins brutales avec les jeunes des banlieues, cet été qu’elles l’ont été au début du mouvement des gilets-jaune. Ce gouvernement est faible avec les forts mais terrible avec les faibles. Ils font tout pour exciter la colère car ils savent que les Français se rappellent où cela peut mener et à déjà conduit. Mais, lorsque la pression sera trop forte, il fera bon ne pas être à côté de la marmite.

  3. La rébellion des gilets jaunes partait d’un constat que les prix des carburants étaient régulièrement en hausse. Ce faisant la gauche est venue s’octroyer ce monopole de cette juste constatation. Dès le premier décembre le saccage à l’arc de Triomphe on pouvait comprendre que des gauchistes et casseurs s’attaquent aux symboles de la République enfin de compte il y a une concordance avec ce qui s’est passé en juin dernier et durant l’été et maintenant l’automne . Les valeurs de la République ne sont plus respectées par des individus révolutionnaires pourquoi ? Par manque d’autorité de nos politiques et par une justice aléatoire

  4. Notre Jupiter est complètement dépassé par les évènements. Il ne sait plus où donner de la tête. Il a PEUR… Chacun son tour!!!… L’éolienne tourne de plus en plus vite et brasse de plus en plus d’air annonçant, nous l’espérons une tempête qui détruira le moulin. Lisez ou relisez « La ferme des Animaux » de Orwell…

    • Aujourd’hui, il faut changer de gilet, et se revêtir de GILETS ROUGES, car nous sommes en alerte maximale avant la guerre civile…

  5. Macron s’en moque …comme il se moque du pays .et sans doute n’a t’il pas encore demander des conseils à bellatar .

  6. Tant que les français voteront pour l’extrême droite (représentée en France par E. Macron, élitiste mondialiste), la politique ne changera évidemment pas. C’est d’abord dans les urnes que le peuple oriente la politique qu’il a décidé. Je les mets en garde également de ne pas voter pour les partis fascistes, qui sont une dégénérescence de l’extrême gauche (représentée en France par LFI et aussi par les communistes).

  7. Sans organisation le mouvement de mécontentement ne pouvait aller bien loin et il fût phagocyté de suite par des Trotskistes. L’entrisme est leur marque de fabrique et la violence urbaine leur expression.

  8. Dac. Les GJ sont toujours là. Mais ils ont été trahis par les Gilets roses pour qui la détestation de »l’exrêême droââte » passait avant l ‘amour du peuple en souffrance. Même les intellectuels ont faili à leur mission dans la nation : c’était à eux de se grouper pour guider et représenter le peuple

  9. Macron s ‘ en est bien tiré avec les Gilets Jaunes en pourrissant leur mouvement avec l ‘ introduction des Black Block ; qui sait ce qu ‘ il se serait produit s ‘ils avaient pu prendre l ‘ ampleur qui leur était destiné , leurs revendications reflétant parfaitement les souhaits de cette majorité silencieuse , travailleuse , n ‘aspirant qu ‘ à profiter du fruit de son travail ;
    Ce mouvement n ‘est pas mort , il suffirait d ‘ une étincelle pour le faire repartir , la situation s ‘ étant terriblement dégradée encore depuis 5 ans …

  10. Parce que le Président Macron et son gouvernement, n’ont pas voulut répondre aux revendications des Gilets Jaunes ! Les Gilets Jaunse ne demandaient pas des subvention et encore de l’argent ! Ils réclamaient une autre politique économique et industriel de la France, afin d’améliorer leurs fin de mois et leurs pouvoirs d’achat et améliorer si possible leurs situations sociales et leurs sort tout court ! Voila ce que réclamaient les Gilet Jaune pouvoir vivre dignement de leurs travail, ce qui signifiait changer le paradigme de la économique et industriel ! Amitiés à tous Hervé de Néoules !

    • PARFAIT…..
      Comme tout mouvement naturel, populaire nos gouvernants savent introduire des casseurs, pour casser la demande de dialogue. Ils connaissent bien l’adresse de ces casseurs.
      Casser est plus facile que construire. Nos politiques sont vraiment dépassés

  11. Les prochaines manifestations des gilets jaunes risquent d’être beaucoup plus virulentes et suivies par des millions de français . Méfiez vous de l’eau qui dort messieurs les élus .

    • Nous espérons tous que c’est le calme avant la tempête!
      Mais de grâce, laissez nous vivre les fêtes de fin d’année en PAIX. Pas de grèves SVP. Montrons nous tous « SOLIDAIRES » pour une bonne cause, pour tous les Français qui TRAVAILLENT …Eux…

    • Prenez aussi en compte que toute manifestation, gilets jaunes et autres, dérange nos nouveaux maîtres dans leurs trafics aussi lucratifs qu’illégaux. Comme ils ont la bride sur le cou, il est plus que probable que les prochains Black Bocks envoyés par Darmanin seront suppléés par les milices islamistes. Avec Kalachnikovs. Il vaudrait mieux s’y préparer dès maintenant.

  12. Pas un seul Black Bloc pour la manifestation contre l’antisémitisme. Par contre beaucoup de Black Blocks contre les gilets jaunes. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

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