[Point de vue] Grand Remplacement : dénoncer est une chose, rassembler en est une autre

immigration immigrés

Au moment où la guerre a fait son retour sur le continent européen, au moment où certains mauvais choix politiques de nos autorités et les orientations écologiques illisibles impactent terriblement le quotidien des Français, voilà que la théorie du « Grand Remplacement » revient dans le débat public alors que nous avons plus que jamais besoin de rassemblement, pour affronter les enjeux qui se dressent face à nous : immigration clandestine, insécurité, crise économique, pouvoir d'achat, crise énergétique, conflit en Ukraine, réchauffement climatique, transition énergétique, etc.

Popularisée par l'écrivain Renaud Camus, cette théorie affirme qu'il y a Grand Remplacement quand, selon Camus, « un peuple était là, stable, occupant le même territoire depuis quinze ou vingt siècles. Et tout à coup, très rapidement, en une ou deux générations, un ou plusieurs autres peuples se substituent à lui, il est remplacé, ce n'est plus lui. »

Pour faire simple, le « Grand Remplacement », c'est l'idée selon laquelle la population française dite « de souche » - on entend par là celle née sur le territoire métropolitain - est en train d'être remplacée sous la pression démographique par une population principalement issue du Maghreb et d'Afrique noire provenant particulièrement des anciennes colonies mais aussi des populations de l'outre-mer, puisque la notion de « métropolitanité » demeure le facteur d'inclusion, si on s'en réfère à la définition de Renaud Camus.

Dans les faits, la réalité est là et personne ne peut la contester : il y a un vrai problème d'immigration en France, dans toute la France. Les populations autochtones sont en droit de dénoncer les effets collatéraux de cette immigration incontrôlée. C'est le rôle des politiciens de porter la voix des populations sur tous les sujets, et singulièrement sur celui-ci. Alors oui, il y a un problème de contrôle de l'immigration en France, mais une fois qu'on a dit ça, on fait quoi ? Une fois qu'on a posé le bon diagnostic, on fait quoi ?

À titre personnel, avant qu'il ne se lance en politique, je partageais ce diagnostic tel qu'il était présenté par Éric Zemmour et je le partage toujours. Mais j'ai souvenance d'avoir répondu à ceux qui m'avaient demandé pourquoi je ne m'étais pas alors engagé avec le journaliste dans sa campagne pour la présidentielle, qu'il était réducteur et dangereux d'exploiter la théorie du « Grand Remplacement » dans le débat politique. Que cela soit utilisé par des polémistes, par des influenceurs sur les réseaux sociaux et même par des intellectuels pour alimenter leurs fonds de commerce est une chose, mais en faire un slogan politique pouvant fracturer le pays et nous mener à cette guerre civile que personne ne désire en est une autre.

Il y a beaucoup de Français pas « de souche » qui se sentent blessés par cette théorie et sa connotation exclusive, pourtant ils se sentent proches des idées de la droite. C'est tout l'art de faire de la polémique d'une part et de la politique d'autre part. Le polémiste dénonce, le politicien rassemble.

La Guyane est, par exemple, française depuis 1604 (France équinoxiale). C'est un département catholique où la laïcité ne s'applique pas, essentiellement composée de Noirs, d'Asiatiques et d'Européens sur une terre appartenant à l'origine aux Amérindiens. Question : comment va-t-on déterminer le Guyanais « de souche » et qui l'est ? Qui a « grand remplacé » qui ? Sur une ou deux générations, il y a eu tellement de mélanges entre les populations que rares sont les personnes qui peuvent facilement remonter leur arbre généalogique.

À supposer que le Guyanais, noir catholique, pourtant français depuis 1604, vienne s'installer en métropole, sera-t-il accusé de venir « grand remplacer » des populations blanches parfois arrivées au début des années 1900 ?

Le problème de l'immigration en France est trop sérieux et il mérite d'être traité avec des propositions concrètes sans sombrer dans la démagogie et la stigmatisation. La première des solutions est de dénoncer les accords de Schengen. Tout part de là, retrouvons notre souveraineté, c'est réalisable si les politiciens le veulent. Arrêtons les coups de menton et soyons crédibles si nous voulons donner envie au peuple de ne pas s'abstenir durant les élections.

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Cher Verlaine Djeni, vous ne comprenez pas le problème. Il ne s’agit ni de race ni de couleur. Le Guyanais de 1604 sera parfaitement à l’aise en France avec l’ex Polonais de 1900 dûment assimilé parce que tous deux aiment la France, se sentent français et veulent que la France reste ce qu’elle est. Ils sont frères, voyez-vous ? Le grand remplacement concerne des populations qui, au mieux, ne se sentent pas françaises parce qu’elles n’ont pas renoncé à leur culture d’origine et, au pire, parce qu’elles détestent la France pour des raisons que tout le monde connaît (historiques, religieuses, etc.). On accueille ces personnes par millions depuis 40 ans, qui élèvent leurs enfants et petit-enfants dans la haine et le ressentiment. C’est de la folie. C’est ça la matrice de la guerre civile, pas Zemmour.

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