[Point de vue] Guerre en Ukraine : la Hongrie joue sa partition
Le 6 juin, il y a déjà une éternité, Macron avait invité Zelensky. Le ton était donné : décidément, dans le camp des gentils, soit on est ukrainolâtre, soit on est suspecté d’être russophile. Dès lors, en Europe, est-il possible d’être non aligné ? De n’être ni russolâtre ni ukrainophile, ou l’inverse ? Oui. Même en Europe. La preuve ? La récente réaction de la Hongrie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjártó. Pourtant membre de l’OTAN, la Hongrie estime que l’Alliance atlantique « va vers une guerre » et que le pays n’en « veut pas ». « Nous avons été très clairs sur le fait que nous ne participerions pas à de telles actions », a déclaré le ministre hongrois. Et histoire d’enfoncer le clou, il conclut : « Nous ne participerons pas aux livraisons d’armes, ni à la formation, ni au financement. »
L'accord Orbán/OTAN
Pour régler le problème, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Alliance, s’est déplacé à Budapest, ce 12 juin. Il a réussi à négocier un accord avec Viktor Orbán. Il y aura des esprits progressistes pour dire qu’Orbán est un valet de Poutine, que cette guerre se joue entre le Bien et le Mal, entre la survie de l’Europe et son invasion, et qu’il ne faut pas mégoter dans de telles circonstances. C’est peut-être plus facile, quand on n’a pas l’intention d’envoyer ses propres enfants à la guerre… Il n’empêche : un peu de sérénité et de sens de la limite n’est pas désagréable à entendre. En somme, la priorité des Hongrois, c’est… la Hongrie. On a perdu l’habitude d’une telle absence de mégalomanie, mais au fond, c’est peut-être ça, gouverner un pays ?
Vers une conférence de paix ?
Par ailleurs, tandis que la droite française la plus stupide du monde s’écharpe sur des prébendes, des circonscriptions et des logorrhées, faisant une nouvelle fois de la ventriloquie avec le cadavre du général de Gaulle, les lignes bougent dans le monde des grandes personnes. Sur le front ukrainien, alors qu’une conférence de paix va se tenir à Kiev, sans la Russie, Volodymyr Zelensky a émis l’idée d’une participation de Moscou à une prochaine réunion afin de trouver une solution – probablement sous forme de « feuille de route » - à la guerre qui ravage son pays. Le président ukrainien sent le vent tourner. Il comprend qu’on ne le soutiendra pas indéfiniment et qu’avec un cynisme dont ils sont coutumiers, les États-Unis peuvent tout à fait l’abandonner en rase campagne, avec un discours tout aussi pompier et grandiloquent que celui qui avait servi à le soutenir.
La Hongrie a peut-être compris les choses avant tout le monde. Elle ne s’est pas laissée endormir par les éléments de langage manichéens des puissances occidentales, panneau dans lequel la France a donné sans réfléchir. Stoltenberg et Orbán, sans rien renier de part et d’autre, sont parvenus à un accord. Il n’y a pas eu besoin de menacer la Hongrie pour obtenir de sa part un soutien minimaliste : la Hongrie ne mettra rien dans le pot commun, mais n’exercera pas son droit de veto à l’OTAN. Orbán a compris que l’OTAN n’était riche que de la soumission des « petites nations » à l’hégémonie américaine, qui a besoin d’ennemis à l’extérieur pour ne pas se poser la question de sa terrible décadence intérieure. Il a, en quelque sorte, renversé la table. Voilà du courage politique. C’est autre chose qu’une dissolution, par exemple.
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV
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33 commentaires
Un jour « on », les va-t-en-guerre, tel Macron, se rendra à l’évidence que jamais l’Ukraine n’aurait bougé le petit doigt, afin de venir en aide à la France, fût-elle dans la même situation.
La majorité du peuple est d’accord avec Orban. Arrêtons de donner du fric pour l’Ukraine qui a mérité ce qui lui arrive. Souvenez vous des accords de Minsk qui n’ont jamais été respectés
Chut il ne faut pas parler du passé !!!
Merci pour votre article!
Orban est la la tête d’une nation qui se veut chrétienne et souveraine.
C’est là toute la différence avec l’idéologie venue d’Outre Atlantique d’une fédération européenne.
Fédération européenne soumise comme chez notre maître américains aux lobbies des minorités sexuelles. Rendons grâce à Dieu d’avoir encore dans notre pays des personnes saines d’esprit, qui refusent le changement de civilisation imposé depuis trop longtemps par la Macronie dans nos écoles !
Curieusement on ne se rappel plus l’actualité de ce qui s’est passé depuis 2011 en Ukraine, çà fait réfléchir. Il semble que certains pays de l’Est tel la Hongrie n’ont rien oubliés. En France alors que nous avons une dette non remboursable qui dépasse 33 milliards, çà augmente au quotidiens, on envois des centaines de millions à l’Ukraine, des avions de combat des armes que notre armée n’a plus. Bravo, continuons.
Heureusement qu’il y a encore des gouvernants intelligents.
Quand les Français comprendront que le Hongrois est fier, instruit et intelligent ils auront fait un grand pas. Pour avoir vus en 1956 les Hongrois réfugiés traverser la France dans des cars de ligne Citroën et avoir aussi visité la Hongrie en 1964 je peux dire que j’ai de l’admiration pour ce peuple et son dirigeant. N’est pas « dirigeant » qui veut, il faut en être capable …. est-ce cas du « nôtre »
Ah, si nous avions Victor Orban comme président, la France ne serait pas dans l’état pitoyable ou l’ont conduite sciemment les trois derniers « présidents » et dont macron à fini le travail de destruction, en organisant le chaos, pour apparaitre ensuite comme le sauveur. L’avenir nous dira si je me trompe.
La douche froide des européennes semble avoir calmé (pour un temps) les velléités belliqueuses de notre petit boxeur. Si Viktor Orbán pouvait faire des émules à l’ouest, un grand pas vers la paix serait franchi.
Nous n’aurons pas ce spectacle désormais habituel d’un dernier C-130 Hercules quittant l’aeroport, cette fois-ci de Kiev, avec des collabos accrochés au train d’atterrissage. Cette guerre d’Ukraine, les Américains n’y ont jamais cru, et elle s’est faite sans « boys », la mission se limitait sans doute à finir de ruiner l’Europe qui payera les pots cassés et les Nordstream dynamités, avec quelques industries en moins, parties dans des pays où l’énergie est restée bon marché … Ces voyous trouveront rapidement une nouvelle partie du monde à dévaster, euh pardon, où il est nécessaire de rétablir la « démocratie » !… Il n’y a que l’embarras du choix.
Tout à fait d’accord avec vous, les USA, ont bien manœuvré pour tuer une éventuelle Europe de l’Atlantique à l’Oural, qui aurait été un concurrent géopolitique et économique dont ils ne voulaient surtout pas. Maintenant qu’ils ont réussi, les Ukrainiens ont du souci à se faire, ils n’intéressent plus les ricains, qui ont d’autres priorités, à court terme le moyen orient et après la chine, conflit dans lequel il vont nous entrainer par le biais de l’OTAN. America first, ce en quoi ils ont raison, c’est nous qui sommes des caniches.
Zielinski est un profiteur qui s’est servi de l’argent de l’Occident pour se construire des logements à Paris, Londres et même Israël. Quand on met Orban et Zielinski côte à côte, il n’y a pas photo ! Un grand dirigeant et un petit roquet.
Tout à fait d’accord avec vous, Zelensky, une marionnette des américains.
Merci bravo pour cet article et ces vrais hommes
bonjour,
OH !
60% de votants, ( 51 en france) et 75% fidesz/tisza, c’est clair ou pas ? les Magyars ont votés Magyars, bravo Judit!
Un grand monsieur ce Victor Orban. Que nous aimerions avoir un homme politique de son acabit pour veiller aux destinées de la France où les nôtres ne sont que des roquets aux ordres d’un maître qui les dédaigne.
En votant contre Macron, les Français ont voté contre la marche joyeuse vers la guerre. Si Bardella gouverne, le Président restera maître de la politique étrangère mais il y aura peut-être un ministre digne de ce nom aux affaires étrangères. Il nous faudrait une très forte personnalité à ce poste. Un homme comme Orban.
Sinon il y a du souci à se faire entre Macron qui décide seul et Orban qui ne donnera pas son veto à l’OTAN
Bravo au président hongrois , assez dilapidé l’argent des contribuables au profit de Zelensky et de quelques uns de ses copains , le peuple subit pendant que lui s’enrichit . Nous n’enverrons pas nos soldats et nos enfants mourrir pour cette mafia .