[Point de vue] Hayer et Attal : lancement de campagne dans l’outrance et le ridicule

hayer

Pour ceux qui en doutaient encore, le ton de la campagne macroniste pour les élections européennes est bien celui qu'ont donné Emmanuel Macron en brandissant la possibilité de l'envoi de troupes au sol en Ukraine et Gabriel Attal en assimilant le RN aux « troupes de Vladimir Poutine [...] déjà dans notre pays ». Le ton de la dramatisation, de l'outrance et du ridicule. En effet, pour son premier meeting de campagne, samedi à Lille, la candidate Renaissance a repris le refrain sur Poutine en y joignant un couplet sur les heures les plus sombres de notre Histoire : « Nous devons lutter contre l'entrée et l'entrisme des amis de Poutine au Parlement européen », a-t-elle lancé au micro, ajoutant sans vergogne : « Hier Daladier et Chamberlain, aujourd'hui Le Pen et Orbán. Les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes débats. Nous sommes à Munich en 1938. »

Le nouveau concept macronien du moment, le « sans limites », semble aussi servir à la caricature des adversaires. Ou, plutôt, du seul véritable adversaire : le RN. Tout est bon pour salir et accuser, tous les mensonges, tous les excès. Donc ces poutiniens et ces nazis du RN auraient un « projet caché » : on imagine le pire et on en tremble déjà. « C'est un Frexit, qu'ils nous proposent », un projet dont « les classes moyennes » seraient « les premières victimes ». Mais, au fait, comment appelle-t-on cette façon de caricaturer et de jouer sur les peurs, comme ils disaient naguère ? Du complotisme, d'abord. La rhétorique macronienne, qu'elle soit proférée par une Hayer répétant son grand oral ou un Attal tentant d'habiter un habit trop grand pour lui, relève typiquement du... populisme. Dans son édito d'avant-hier, avant donc ce meeting lunaire, Vincent Trémolet de Villers, dans Le Figaro, avait déjà démasqué l'histrion : « Si le propre du populisme, c'est d'évacuer la nuance, surjouer l'affrontement, caricaturer l'adversaire, cibler des ennemis imaginaires, il peut se retrouver chez ceux qui s'en croient préservés… »

Et derrière cette rhétorique creuse ? Rien. Rien sur les grands défis du moment. Rien sur les errances patentes de ces dernières années : énergie, agriculture, croissance. Pas l'ombre d'un mea culpa. Rien, c'est le mot qui revenait dans les messages postés par François-Xavier Bellamy ou Jordan Bardella, Valérie Hayer réussissant au moins une chose : un début d'union des droites contre elle !

Espérons que les stratèges de ce grand barnum se posent de sérieuses questions sur sa viabilité. Valérie Hayer a refourgué le truc des Cent Jours pour mobiliser ses troupes jusqu'au 9 juin... Cent jours pour faire 1938-1945 à chaque meeting : cela sera long pour elle comme pour nous.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

119 commentaires

  1. … liste de cette chaine mettre en parallèle le discours de Jordan Bardella avec celui de valérie Hayer qui se sont donnés coup pour coup , à la grande différence que l’on a objectivement sous les yeux les résultats de la politique conduite par Emmanuel Macron tant sur le plan intérieur qu’européen , alors que ce ne sont que pour cette tête de liste macroniste que des supputations .

  2. Quand Valérie Hayer, la tête de liste Renaissance pour les européennes prenait position en faveur de Médine (via un article de radio France) alors que ce dernier voulait faire un concert au Bataclan

  3. J’ai vu des extraits de ce meeting sur la chaine Cnews et on ne peut voir dans cet acharnement contre le RN qu’un déni de la vacuité de leurs propositions , un réquisitoire au delà des composantes du RN mais aussi de tous ses soutiens et ses électeurs ; j’ai également entendu la journa

    • j’ai vu des extraits de ce meeting sur la chaine Cnews et on ne peut voir dans cet acharnement contre le RN qu’un déni et de la vacuité de leurs propositions , un réquisitoire au delà des composantes du RN mais aussi de tous ses soutiens et de ses électeurs ; j’ai également entendu la journaliste de cette chaine mettre en parallèle le discours de Jordan Bardella avec celui de valérie Hayer qui se sont donnés coup pour coup , à la grande différence que l’on a objectivement sous les yeux les résultats de la politique conduite par Emmanuel Macron tant sur le plan intérieur qu’européen , alors que ce ne sont pour cette tête de liste macroniste que des supputations .

  4. Tout dans ce mouvement macronien est à coté de ses pompes, à l’image de son slogan « Besoin d’Europe », tout ceux qui ont en mémoire la trahison de Sarko et qui subissent à longueur de temps les hausses de l’énergie, l’invasion migratoire, l’insécurité et la perte de notre souveraineté vont surement apprécier à sa juste valeur le besoin d’aller un peu plus vite dans le mur Bruxellois. Il faut se mobiliser le 9 juin pour donner la pire des défaite à ces traitres arrogants.

  5. Pour eux, l’intérêt et de tergiverser sur des sujets dystopiques sans fond ! Genre rubikube, ca focalise l’attention, il y 1 challenge, mais pendant ce temps là, le grain continu de moudre …

  6. Si les français se laissent encore prendre au théâtre macronien, on ne pourra vraiment plus rien pour eux…et pour nous puisque cela fait déjà plusieurs années que nous sommes embarqués sur un navire qui coule mais qui a été choisi par cette majorité de français.

  7. Le pire, c’est que ça peut marcher grâce à la complicité de nombreux chroniqueurs toujours prêts à fayoter avec le pouvoir en place.

  8. Désolé, M. BARDELLA, macron et ses amis ont encore quelque chose à proposer « pour l’avenir du pays »: la guerre !
    L’U.E et les mondialistes veulent absolument la guerre, pour se faire du fric sur le dos des peuples !

  9. Des discours vides de sens,sans aucun projet à part  » plus d’europe » dont on sait maintenant qu’elle est responsable de la mort de nos agriculteurs,de nos industries,de notre abandon du nucleaire..ephad de tous les politiques ayant tout raté…dire du mal et dans les esprits faibles il en restera toujours quelque chose..il aurait tellement été plus intéressant d’entendre des idées sur le fond,loin d’être inattaquable, du programme du RN..

  10. A sa décharge, pas grand’chose (euphémisme !) de positif dans le bilan de ces 7 années calamiteuses donc la seule stratégie possible c’est de tenter de décrédibiliser les adversaires … le cordon sanitaire est un peu usé, tiendra-t’il encore le 9 juin ?

  11. Un commandement élémentaire du marketing: il faut éviter à tout prix de mentionner le nom du concurrent, c’est lui faire de la publicité! En rabâchant RN ,RN, RN, nos amis macroniens sont contre productifs, mais que font leurs conseillers Mac Kinsey?

  12. Outrances, caricatures, inventions, bref : CQFD, il est très important d’avoir un ennemi ( d’aucuns diraient adversaires pour faire bien, mais ils sont traités en ennemis ). Un ennemi à combattre afin de fédérer… sinon !

  13. Ces gens là, censés être le »monde en marche » n’ont plus que les vielles ficelles pour essayer de garder leurs postes: faire peur. Se servir de Le Pen ou Poutine comme épouvantail est leur seul et dernier argument. Cela est d’autant plus stupide qu’ils devraient savoir (avec l’exemple Le Pen) que cela est totalement contre-productif. Mais même cela est trop leur demander.

  14. Douze points de différence avec le RN résultat d’un dernier sondage! Avec  » HAYER » Macron ne va pas éviter le Four !
    Seul programme de Renew / Renaissance diaboliser le RN , pour faire peur aux Français . Si le EN gagne , les cars russes seront aux porte de Paris ! On avait eu le même sketch en 1981 avec F. Mitterand qui pourtant était allié avec le PCF de Georges Marchais. PCF qui à l’époque était très proche de l’ex URSS avec à sa tête un grand démocrate Léonid Ilitch Brejnev !

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