[Point De Vue] Hollande invite Macron à « moins en dire » sur sa stratégie : un comble !

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Emmanuel Macron, dont notre ami Nicolas Gauthier a finement analysé les errances lunatiques, ne sait plus vraiment quoi faire pour sauver son mandat, dont les thuriféraires d’hier semblent seulement découvrir la vanité et la vacuité. Des débats : ça commence à bien faire. Des tables rondes ou des Grenelle : ras-le-bol. Des entretiens fleuves ou des conférences de presse pour faire comme de Gaulle : les gens en ont soupé. Dernière cartouche ou, en tout cas, fin du chargeur : inviter ses prédécesseurs pour tenir conseil. Ça fait humble, ça fait le gars qui écoute, alors qu’il est précisément tout le contraire. Il n’y a plus que deux anciens Présidents vivants : Nicolas Sarkozy et François Hollande. Les autres sont morts, et c’est vrai que c’est plus pratique pour passer des coups de fil à l’arrache.

Les voici donc, les perdants, les anciens, dans la cour du Château qu’ils ont, eux aussi, habité. Leurs traits ont vieilli bien sûr, comme chante Aznavour, mais la voix est là, le geste est précis et ils ont du ressort. Hollande, par exemple, est sorti tout ragaillardi de l’entretien que Macron lui a accordé le 6 mars. Lui qui, nous en avons parlé ici, se rêve en recours de la gauche n’a pas boudé son plaisir de s’adresser à la presse. Avant de parler de cette mémorable prestation, il faut dire ici que, contrairement à Sarkozy, pour qui la neutralité vis-à-vis du conflit est la seule option viable, Hollande, lui, est pour un soutien inconditionnel au régime de Zelensky. Après tout, comme il le disait lui-même, c’est pas cher, c’est l’État qui paie. Comme c’est généreux, la gauche...

Bref. Qu’a-t-il dit, François Hollande ? Des banalités. Sauf une : « Ma position sur les questions militaires, c'est : moins on en dit, mieux on agit. Il ne faut rien faire connaître à Poutine de nos intentions. » Alors là, c’est fort. Flanby, l’opérateur clandestin. Babar, le diplomate de l’ombre. Sous le casque du scooter, on ne se doutait pas qu’il y avait le cerveau créatif d’un habitué des coups tordus. Au secours ! On en rirait (assez fort même) si ce n’était pas aussi lamentable. Car, après tout, Hollande, n’était-ce pas cet homme qui se livra sans pudeur ni respect du secret défense auprès de Gérard Davet et Fabrice Lhomme ? Les deux journalistes, d’ailleurs, intitulèrent significativement leur livre Un président ne devrait pas dire ça... Sauf qu’il l’avait dit, et que c’était trop tard.

De fait, parmi les nombreuses forfanteries que notre Président normal livrait complaisamment à ses deux interlocuteurs, Hollande s’était vanté, en 2016, d’avoir validé au moins quatre assassinats ciblés, exécutés par la DGSE contre des djihadistes : « L'armée, la DGSE, ont une liste de gens dont on peut penser qu'ils ont été responsables de prises d'otages ou d'actes contre nos intérêts. On m'a interrogé. J'ai dit : "si vous les appréhendez, bien sûr..." » En trahissant donc ce secret d’État sans aucune hésitation, Hollande faisait aussi d’une pierre deux coups, puisqu’il reconnaissait implicitement ce qui n’était jusque-là qu’une rumeur : l’existence de la « cellule Alpha » du service action de la DGSE. Assassiner des ordures, tous les États le font, mais seuls certains ont le triste privilège d’avoir à leur tête un vantard irresponsable…

Alors, maintenant, quand l’ancien Président, avec sa dégaine d’appariteur des années 50, vante les miracles de l’ambiguïté stratégique, on se pince un tout petit peu. Quand on a vendu ce genre de mèche alors qu’on était soi-même aux affaires, on la met en veilleuse, non ? Il est vrai que demander un peu de décence, tout comme de tenir sa langue, à un président de la République, qu’il s’agisse de Macron ou de l’un quelconque de ses deux prédécesseurs, c’est sans doute beaucoup…

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Féroce portrait de l’appariteur des années 50. Doit-on lui rappeler que c’est lui qui a recruté Macron ? Bien mauvais professeur qui n’a donc pas su lui enseigner de fermer son bec !

  2. Il y a une certaine logique car qui s’assemble se ressemble et entre incapables trois valent mieux qu’un. La concertation aurait dû avoir lieu avec des généraux militaires et ensuite avec l’assentiment des deux assemblées pour faire le point sur cette guerre qui n’est pas la nôtre. Vouloir entraîner tout un peuple dans un conflit par ressentiment personnel envers Poutine car ce n’est rien d’autre relève à ce niveau de la psychiatrie. En outre rappelons que ces déclarations d’Emmanuel Ubu ont soulevé un tollé général à l’échelon mondial.

  3. Vingt dieux! il est bien grassouillet le mec. Il devrait faire le programme  » comme j’aime », sinon, il va exploser dans sa graisse. A son profit, toujours des tenues élégantes.

  4. N’est ce pas ce même ancien Président qui conclut un accord de paix avec la Fédération de Russie visant à protéger les populations Russophones en Ukraine et qui avoua avec son homologue Angela Merkel que tout cela n’était que gain de temps pour permettre à l’Ukraine de s’armer. Quand on trahit ainsi, on se doit de s’interroger sur sa responsabilité dans l’intervention de Vladimir Poutine et la décence voudrait de se taire. Mais, ces gens savent ils ce qu’est l’honneur.

  5. Que « Flamby », retourne faire ses promenades en scooter et fiche la paix à la France à laquelle il à fait assez de mal.

  6. Hollande s’y connait en matière militaire.N’était-il pas colonel de réserve ? Et dans le Génie,s’il vous plait ! Difficile de faire plus sérieux,non ? Donc Hollande faisait dans le Génie.De son côté,Macron est  » intelligent »,ai-je lu ici et là.Avec de tels pilotes ultra qualifiés aux manettes,on se demande comment il se fait que l’aéronef France a des allures aussi ératiques,qui laissent craindre un crash iminent.

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