[POINT DE VUE] Insécurité : Bruno Retailleau est-il l’homme providentiel ?
![Bruno Retailleau LR shutterstock_editorial_2173357809.jpg](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/04/IL20240410124500-shutterstock_editorial_2173357809-scaled-929x522.jpg)
Il y a quelques jours, un grand quotidien, Le Figaro pour ne pas le citer, titrait : « Comment le RN cherche à contrer Bruno Retailleau ». En effet, il y aurait pour le Rassemblement national un problème de « popularité grandissante » du ministre de l’Intérieur susceptible de lui faire perdre une partie de son influence sur le thème de l’insécurité.
Force est de constater que le nouveau locataire de la Place Beauvau s’est montré extrêmement présent, au cours des dernières semaines, dans les médias, pour expliquer aux Français comment il entendait combattre l’insécurité. Plans départementaux de lutte contre la délinquance, restauration de la sécurité du quotidien, ciblage des points chauds, refondation des « opérations place nette » lancées par son prédécesseur, Gérald Darmanin, devenu entre-temps ministre de la Justice, guerre à outrance contre les narcotrafiquants : les ambitions de M. Retailleau semblent nombreuses et assez bien ciblées.
Pour autant, au-delà des annonces renouvelées et de la volonté affichée du ministre de l’Intérieur, les choses, en matière de criminalité, sont-elles susceptibles de s’améliorer aussi rapidement et durablement ?
Si la détermination du seul ministre en charge de la sécurité en France était en mesure d’apporter les solutions indispensables au redressement sécuritaire de notre pays, ça se saurait depuis longtemps. Le ministre de l’Intérieur dispose, bien entendu, de certains leviers lui permettant d’agir, notamment la politique d’emploi des forces de l’ordre. Mais cela est loin d’être suffisant, car il est contraint par des règles juridiques strictes qui contrarient, voire entravent le plus souvent, ses désirs d’actions.
Beaucoup d’effets de manche pour quels résultats ?
Parmi ces entraves, tout d’abord, un Code de procédure pénale qui est désormais définitivement du côté des délinquants, tant les contraintes juridiques qu’il impose aux policiers et gendarmes sont de vrais fardeaux. Et souvent au détriment des victimes. Des contraintes liées au droit et aux juridictions internationales, ensuite, qui ne cessent de s’imposer aux enquêteurs jusqu’à paralyser parfois leur travail, voire l’annihiler pour cause de vices de procédure, les motifs étant de plus en plus nombreux. Enfin, des réformes structurelles inadéquates et inopérantes, comme la récente réforme de la police judiciaire, qui a achevé de démotiver les enquêteurs les plus impliqués et les plus efficaces.
Pour l’heure, la popularité de Bruno Retailleau réside donc bien dans des effets d’annonce. Sans doute parviendra-t-il, à la marge, à faire parler suffisamment de lui pour que, par médias interposés, il finisse par s’imposer dans le jeu politique actuel. Pourtant, lors du bilan qui ne tardera pas à intervenir, il sera loisible de s’apercevoir que, comme tous ses prédécesseurs, il y aura eu beaucoup d’effets de manche et de coups de gueule pour peu de résultats tangibles.
Fort de ses positions anciennes et connues en matière de sécurité, le Rassemblement national, pour peu qu’il les rappelle régulièrement, n’a donc pas grand-chose à craindre de M. Retailleau. La lutte contre l’insécurité ne pourra être efficace qu’à la seule et unique condition qu’elle soit impulsée, voulue, conduite et suivie au plus haut sommet de l’État. Elle suppose, au-delà d’un tandem police-justice efficace, la solidarité de l’ensemble des membres du gouvernement et l’appui déterminé d’un pouvoir législatif à même de donner aux professionnels concernés les outils juridiques indispensables. Elle nécessite, enfin, une politique de souveraineté nationale capable d’imposer une vraie politique de sécurité intérieure. Avec le gouvernement en place et M. Macron à l’Élysée, nous sommes encore bien loin du compte.
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29 commentaires
%ême sans macron, retailleau n’a aucune volonté de régler les problèmes des français, n’oublions pas, c’est un homme du « système » !