[Point de vue] Julian Assange, triste anniversaire

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11 avril 2019. Le président équatorien Lenín Boltaire Moreno Garcés déchoit Julian Assange de sa nationalité et fait ouvrir les portes de l’ambassade d’Équateur à la police de Londres pour qu’il soit arrêté. Il s’y était réfugié depuis le 19 juin 2012, violant son contrôle judiciaire anglais pour une affaire de mœurs suédoise qui a bien fini par se dégonfler, faute de preuve. Un parquet ne peut pas se ridiculiser au-delà d’un certain seuil. Cette affaire n’était sans doute qu’un prétexte pour que Julian Assange soit extradé in fine vers les États-Unis via un billard à trois bandes.

Julian Assange a fondé WikiLeaks, cette officine mi-cyberpirate mi-média mi-barbouze qui publie les documents « fuités » que des administrations souhaiteraient garder secrets. Par exemple, des milliers de documents classifiés qui démontrent combien les guerres menées par les USA en Afghanistan et en Irak ont été sales. D’où un certain ressentiment de la part de l’État profond américain, Hillary Clinton en tête, qui a hurlé à la mise en danger de vies américaines. Si le bourreau d’un crime de guerre porte l’uniforme des États-Unis, il ne faut surtout pas qu’une information publique puisse l’incriminer. Nonobstant le premier amendement de la sacro-sainte Constitution des États-Unis d’Amérique qui garantit la liberté de la presse.

Julian Assange est, depuis quatre ans, détenu en prison de haute sécurité à Belmarsh, soumis à l’isolement le plus strict. Est-ce pour le protéger d’un suicide de type Epstein ? Il a été condamné à 50 semaines de prison pour la violation de son contrôle judiciaire, peine purgée, tant la durée de sa détention effective excède celle de sa peine. Il est retenu en détention provisoire en vue de son éventuelle extradition vers les USA, où il encourt une peine de 175 ans de prison pour espionnage, piratage, conspiration, etc. Le premier jugement de l’Old Bailey rejette la demande d’extradition le 4 janvier 2021. Les États-Unis gagnent en appel le 10 décembre 2021, la décision de l’extrader est confirmée le 20 avril 2022. Les défenseurs de Julian Assange se pourvoient auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, ce « machin » à l’agenda sociétal peu clair qui n'est pas sans lien avec  George Soros et son Open Society. Pour pasticher les bronzés, sur un aléa judiciaire, ça peut passer. Nous attendons sa décision. Mais nous, nous ne sommes pas dans une prison comme lui.

Est-ce à dire que nous ne sommes pas, nous aussi, soumis à des entraves et des restrictions de notre liberté de pensée et d’expression ?  À voire. Si les médias dominants et univoques taisent les discours dissidents, sommes-nous encore libres de nous forger une opinion qui ne soit pas celle imposée par la bien-pensance, devenue une non-pensance ? C’est possible, à la condition de fréquenter d'autres médias qui se battent pour la pluralité des sources, des analyses et le respect de la recherche de la vérité.

Il nous faut continuer sans nous lasser à chercher l’information, même dérangeante, qui ne sert pas le discours officiel. Et puis, au risque de nous tromper parfois, faire nôtre ce propos d’Alexandre Soljenitsyne : « Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas être un point de passage du mensonge. »

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Très bon article. La racaille américaine n’a qu’à bien se tenir. Il faut protéger les lanceurs d’alerte pour conserver un peu de liberté.

  2. Où est donc passé BHL et sa clique ?
    Où sont passés les défenseurs des droits de l’homme toujours prêts à villipender ?
    Ils doivent avoir peur que Bidon ne leur donne un coup de martinet…

  3. Nous avons tous en tête les « armes de destruction massive de Saddeim Hussein », qui ont servi à justifier l’invasion américaine en Irak. Nous savons donc à quoi nous en tenir sur l’idéal de démocratie américaine, sur son leadership de l’empire du Bien contre celui du Mal, version moderne du « messianisme politique ». Mais ce n’est pas parce que les USA ne sont pas une démocratie parfaite que la Russie le serait (cf Pipo56 ci-après…).
    Ceci étant rappelé, il ne me semble pas illégitime qu’un Etat défende ses intérêts quand il les croit menacés. Et les media doivent peut-être aussi balayer devant leur porte tant il est facile de les utiliser intelligemment pour manipuler les foules qui ne prennent plus la peine de réfléchir par elles-mêmes…

  4. Comme le dit Soljenitsyne : ne pas être un point de passage du mensonge… si chacun de nous le faisions rien ne passerait…Regardez simplement ces vaccinés qui insultaient les non vaccinés et sont aujourd’hui morts pour beaucoup trop d’entre eux….

  5. Une démocratie digne de ce nom devrait protéger les lanceurs d’alerte tels Assange ou Snowden. Il faut donc bien se rendre à l’évidence : les USA ne sont plus une démocratie, la Russie, si.

  6. Les lanceurs d’alerte, ce qu’il fut finalement, sont dans le collimateur des Etats. Ce sont pourtant des assurances vie en quelque sorte

  7. Ce journaliste qui publiait les documents secrets des états unis, pas beau à voir ces documents, paye de sa vie, à savoir une détention pire que la mort, la démocratie Américaine. Ceux qui encore admirent cette nation feraient mieux de s’en détourner et le plus vite possible.

  8. L empire du mensonge qui ne supporte pas la vérité et que dire des bobos bien pensants mondialistes qui prétendent revendiquer la liberté d expression
    Les usa pays voyou voleur rachetteur menteur criminel et terroriste ont une porte de sortie honorable liberté de Julian assange contre la liberté du journaliste détenu en Russie

    • Les usa conjuguent depuis longtemps tous les dévoiements de ce qu’ils prétendent être une démocratie qui devrait être implantée de gré ou de force sur l’ensemble de la planète…
      Et que font les rares pays de cette planète qui se disent « démocratiques », ils tournent le dos aux lanceurs d’alertes pour mieux s’aplatir dans les serres de l’aigle américain…
      Alors oui, Julien Assange a peut-être une chance d’être troqué contre « l’espion » américain aux mains de la Russie !

  9. D’un côté, Julian Assange qui croupit depuis des lustres dans les geôles britanniques et à qui la France, éternelle donneuse de leçons, a refusé l’asile politique. De l’autre, Edward Snowden, réfugié politique en Russie et à qui Vladimir Poutine a récemment accordé la nationalité russe. Tout un symbole.

  10. Belle conclusion. Je complète par : “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” A. Einstein.

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