[POINT DE VUE] La gauche immigrationniste face à l’arrivée des « réfugiés scientifiques »

Face à l'arrivée de chercheurs américains, la gauche universitaire redécouvre les mérites de la préférence nationale.
Faman, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons
Faman, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons

Branle-bas de combat, dans le petit monde de la recherche. Depuis lundi 14 avril et le dépôt, à l'Assemblée nationale, d’une proposition de loi visant à créer un statut de « réfugié scientifique », des universitaires français sont en émoi, voyant d’un très mauvais œil l’arrivée, dans leur pré carré, de confrères américains chassés de leur labo par une administration Trump sans pitié avec les campus wokisés. Nul doute, en effet, que l’accueil, en France, de ces « exilés » d’un nouveau genre ne se fera pas sans heurts, dans un secteur déjà largement saturé en doctorants et thésards d’extrême gauche.

Lundi 21 avril, l'économiste Thomas Porcher était, ainsi, de passage sur France Inter afin de dénoncer ce « mépris à l’égard de ceux qui font tourner les universités ». Il a pointé du doigt ce qu’il voit comme un paradoxe à vouloir importer des chercheurs américains, « alors qu'on a du mal à retenir les meilleurs chercheurs français ». « Il faudrait s'occuper d'abord de ces enseignants-là plutôt que d'accueillir des enseignants étrangers », a-t-il avancé. Pas faux.

Mais il faut dire que « l’économiste » risque d’être directement impacté par cette immigration nouvelle. Il se trouve, en effet, que Thomas Porcher arrondit ses fins de mois en donnant des cours dans une école de commerce, la Paris School of Business. Une position que certains nouveaux venus pourraient possiblement lui envier. « Pour les chercheurs moyens, comme c’était mon cas, c’était un problème de trouver un poste ! », se défend-il avec une sincérité confondante.

L’arroseur arrosé

Pourtant, il fut un temps pas si lointain où celui qui déplore, aujourd’hui, « la précarité à l’université » n’avait que faire des travailleurs mis en difficulté par la main-d’œuvre immigrée. Dans l’émission Balance ton post !, en 2019, notre homme s’était ri d’un sondage montrant que l'immigration était la première préoccupation de ses concitoyens. « Pour les Français, l’immigré va voler l’emploi du Français, ce qui est faux !, pérorait-il alors, quand son propre emploi n’était pas encore menacé. On tape toujours sur le plus faible. On trouve toujours un coupable ! Et là, le coupable, c’est l’immigré ! »

En juin 2024, le même avait étrillé le programme du RN sur la question de l’immigration, « un programme xénophobe de priorité nationale », nous disait-il à l’époque. Alors, Thomas, c’est qui, le « xénophobe », aujourd’hui ?

L’hypocrisie de la gauche mondaine

Thomas Porcher est une parfaite illustration de cette gauche hypocrite qui se garde bien de mettre en application les leçons qu'elle dispense aux Français à longueur de journée. Ces valeurs d’ouverture et de pseudo-progrès qu’elle professe au quidam sont ce que le sociologue Rob Henderson a désigné sous le terme de « croyances de luxe ». Il s’agit d’idée et de théories manifestées par des gens qui, en vertu de leur statut ou de leur niveau d’études, n’ont pas à en subir le coût social.

Dans le cas de M. Porcher, la « croyance de luxe » est celle de l’accueil inconditionnel des étrangers et du rejet de la préférence nationale. Un enseignant du supérieur comme lui n'avait pas à craindre la concurrence d'une immigration sous-éduquée, comme c'est souvent le cas en France. Mais l’arrivée de chercheurs américains a visiblement changé sa vision des choses…

La diversité et le vivre ensemble, c’est bon pour les autres. Jamais pour soi. Pendant qu’ils courent les plateaux télé pour chanter les louanges de l’immigration de masse, les sans-frontiéristes mettent leurs enfants à l’abri dans les écoles privées, évitent les Ouigo et le RER comme la peste, vivent dans de beaux quartiers grillagés, partent en vacances dans des lieux privilégiés et font du sport dans des clubs privés. Pas folle, la guêpe.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Tout est dit dans cet article ! L’hypocrisie et le cynisme de ces « intellectuels » est confondant. Et nos universités en sont pleines, il y a plus de « sociologues » en France que d’artisans boulangers et pourtant on sait qui est le plus utile à la société.

  2. Votre conclusion est parfaite, est ils aggravent la situation.
    Non seulement nous envions les bonnes décisions qui se font ailleurs, mais la France « généreuse » et idiote, en redemande, du wokisme, en accueillant ces chercheurs rejetés par Trump ! Suicidaire ! Qui le décide ?
    Trump doit se frotter les mains en riant.

  3. Nos meilleurs jeunes s’en vont faute de crédits de recherches et de rémunération attractive et sont remplacés par des BAC -10, et l’on voudrait maintenant faire venir des chercheurs américains ! HaHahahah ! Je suis sidéré par la capacité de nos chapeaux à plumes à nous prendre pour des couillons, encore, encore et encore !

  4. Rien à redire , sauf que ces mêmes biens pensants sont soutenus par d’autres bien pensants qui bien que au courant des méfaits de ces idéologies continuent à voter pour ces gens là ,sauf le jour où ils en subissent les conséquences dans leur quotidien.
    Bizarre la raison leur revient d’un coup
    ????

  5. Déjà on voit apparaître deux risques. Soit les scientifiques immigrés sont du même niveau que les chercheurs islamo-gauchistes du CNRS et ils ne serviront rien mais coûteront fort cher, soit ils sont bons et ils prendront la place des notres qui non seulement resteront islamo-gauchistes mais seront en plus grevistes. Et là….bonjour la pagaille.

  6. La Paris school of business…La corrélation entre les écoles de commerce et LFI est devenue systématique. Les unes cherchent à former des « exploiteurs », l’autre à leur envoyer des « exploitables ». Triste dérive de ces écoles.

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