[Point de vue] Le 6 juin avec Zelensky : on peut en dire un mot ?

zelensky

Cela va donc faire 80 ans qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sur les plages de Normandie, l'opération Overlord fit déferler sur l'Europe des milliers de GI et de tommies. On commence à peine à écorner la légende dorée façon Jour le plus long pour feindre de découvrir la face cachée de cette opération « Suzerain » (Overlord, en anglais). Bombardements au napalm, viols, exactions, pillages : on comprend pourquoi, même vingt ans après, en 1964, le général de Gaulle refusa d'assister aux cérémonies de commémoration.

Mais bon, qu'est-ce que vous voulez, l'eau a coulé sous les ponts, l'Histoire officielle s'est figée pour quelques siècles, probablement, et les vainqueurs se retrouvent désormais chaque année pour que « plus jamais ça ». Il n'empêche que les cimetières interminables de Colleville ou les témoignages de vétérans (comme le SAS français Achille Muller) émeuvent aux larmes, pas de sensiblerie mais de fierté, et il est normal de glorifier la part lumineuse de ce Débarquement, c'est-à-dire la libération progressive du joug nazi. Tous les Alliés communient donc devant ce sacrifice.

Tous ? Non ! Cette année, encore, il manquera Vladimir Poutine, dont le pays a pourtant payé le plus lourd tribut en victimes civiles et militaires. Les Américains, malgré une tendance lourde à en faire des tonnes, n'eurent en effet à déplorer qu'environ 300.000 pertes militaires (la France perdit 250.000 soldats), quand l'URSS en compta plus de 13 millions ! Mais l'on peut comprendre cette exclusion, Poutine ayant envahi l'Ukraine en violation du droit international.

À la place de Poutine, on a mis Zelensky. Est-ce à la manière des géopoliticiens de plateau, qui placent l'Iran et la Turquie dans le monde arabe ? Est-ce une manière de se dire « tout ça, c'est dans l'est » ? Vous n'y êtes pas ! C'est tout simplement parce que Volodymyr Zelensky est aussi « gentil » aux yeux de l'OTAN que Vladimir Poutine est « méchant ». Oubliée, la corruption endémique, passés sous silence, les soupçons de détournement de fonds destinés à la guerre

Et puis, il y a un autre truc qui a disparu : l'histoire de l'Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui est un peu dommage, parce que c'est le cœur du sujet. Le régime de Kiev ne s'est jamais vraiment distancié du « héros national » Stepan Bandera, collabo jusqu'en 44, payé par l’Abwehr et considéré, encore aujourd'hui, comme une icône du nationalisme ukrainien. Il a même envoyé au Parlement canadien un ancien nazi. Oups ! Et on ne parlera pas du bataillon Azov, si « premier degré » dans sa symbolique national-socialiste que Moscou n'a même pas besoin d'utiliser ses méthodes de propagande, qui pourtant saturent l'espace médiatique européen, en ce moment.

Nicolas Dupont-Aignan a rappelé tout cela dans une interview sur Public Sénat. On va le traiter de facho. C'est le problème de tous ceux qui écrivent sur ce conflit ou en parlent (y compris l'auteur de ces lignes) : les hystériques de chaque camp les accusent de rouler pour celui d'en face. C'est plus pratique que de réfléchir. Plus confortable, aussi.

Ce n'était peut-être pas le moment d'inviter Poutine, nous sommes bien d'accord. Mais c'est - avouons-le - plutôt incongru de ranger Zelensky parmi les libérateurs. L'Histoire au présent est de la politique. Mais la politique, même au passé, ne devrait pas être publiée par l'Histoire.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

121 commentaires

  1. Lors de la seconde guerre mondiale la 14 ème division de la waffen SS Galizien était Ukrainienne mais pas Russe , il y eu aussi en Ukraine des partisans qui combattirent au coté de l’armée rouge , l’histoire est ainsi .

    • 250’000 Ukrainiens enregistrés dans l’armée allemande durant toute la guerre. C’est sur ce chiffre que s’entendent les historiens. Ce doit être à peu près le même nombre que d’engagés français dans la division Charlemagne et de collabos ! Mais il est vrai qu’à la Libération, il n’y avait plus que des résistants !!!

  2. L’histoire parait compliquée, mais seulement parce que les hommes la compliquent ( et même parfois la ré-écrivent ! ). La guerre en Ukraine n’a en effet qu’une origine: les accords non respectés de Minsk. Et la mouvance Nazi s’est toujours trouvé bien en Ukraine ( cf les divisions Azov, et l’antisémitisme larvé, plus ancien ). La présence de Zelensky est une insulte à la mémoire des libérateurs de 44, de l’Est ou de l’Ouest !

  3. Zelinsky n’a été mis en place que grace aux manigances des services américains et de financiers du même jus. Il ne s’agit là en Ukraine que de l’extension de l’imperium US sur le continent européen qui ne pourrait se perpétuer en incluant « l’inavalable » Russie, et donc s’organise contre…
    Le projet d’impérium est ancien et se réalise de manière permanente.
    Les américains ont bien débarqué en 1944 avec des moyens d’administration de la France nouvellement occupée, l’impression d’une monnaie l’AMGOT, une ossature d’administration, … (de Gaulle exclut de tout ça, a temporairement mis ça sous le tapis!).
    Les « pères fondateurs » de l’Europe Walter Hallstein (ancien nazi dénazifié et formé aux USA), et Jean Monet (banquier d’affaire ayant passé WW2 à faire du business outre-Atlantique…) ont posé les fondations de la future UE arrimée aux maîtres de l’empire.

    • Bien de votre avis , les Américains se sont empressés de participer à la guerre en Europe lorsqu’ils on vu les Russes réussir leur contre offensive . Il fallait occuper le maximum d’Europe avant les Russes communistes , les vrais ennemis , Hitler et Mussolini n’étant que des Frankenstein mis en place pour contrer les communistes , mais des Frankenstein qui ont échappé au contrôle des USA leur créateur . Je remercie les Amércains d’avoir stopper les Russes avant qu’ils n’arrivent en France .

  4. De la part de Macron qui peut encore être étonné ? Il est dans la soumission la plus totale au maître usa, il n’y a plus rien à attendre de ce sinistre personnage.

  5. Stéphan Bandera est un héros de l’Ukraine, pays qui a payé un lourd tribut durant la deuxième guerre mondiale. Et avant celle-ci, dans sa lutte pour l’indépendance et la liberté. Rappelons la lutte contre les bolcheviques, les 3 famines organisées par Moscou qui firent des millions de morts. La terreur stalinienne et ces milliers d’exécutés et de déportés. Toutes les familles ukrainiennes ont des ancêtres qui ont travaillé de force en Sibérie.
    Oui, les résistants ukrainiens ont cru que les armées allemandes allaient les libérer. Une espérance rapidement éteinte, la répression raciste national-socialiste s’étant tout de suite abattue sur le peuple. Bandera, un des leaders de l’indépendance, s’est retrouvé prisonnier en camp de concentration en Allemagne. Malgré l’occupation allemande, les Ukrainiens ont continué leur lutte, sur 2 fronts (comme les Polonais), contre les nationaux socialistes allemands et contre les communistes de Moscou.
    Les Ukrainiens subissent de nouveau une agression russe. Leur pays est en partie occupé. Ils se défendent avec courage, ils nous montrent l’exemple. Ils nous montrent la voie, en défendant leurs frontières contre l’envahisseur. Puissions nous avoir le même courage pour chasser les envahisseurs que nous subissons.

  6. Heu…., Monsieur Florac dont je savoure les analyses quotidienne, ne serait-ce pas plutôt la non-application des Accords de Minsk qui constitue violation première du Droit International ? Le non-respect des Accords, des Traités, des Règlements, des Pactes, des Ententes, des Clauses et des Contrats signés n’est-il pas la première cause de toutes les guerres ?

  7. Les soldats Russes n’ont jamais débarqué en Normandie, et il faut rappeler l’alliance des NAZIS avec STALINE ! qui s’assemble se ressemble et aujourd’hui nous avons sa mauvaise graine qui n’a même pas respecté les accords avec Clinton, Elstine, l’ancien président Ukrainien en dépouillant l’UKRAINE de ses armes nucléaires contre la …….. protection ….. Quelle HONTE ! sinon Poutine n’aurait jamais envahit l’Ukraine, et nous n’aurions jamais eu cette guerre immonde. Il faut s’en souvenir !

    • Vous regardez trop LCI et vous semblez ajouter foi aux tissus de bêtises qui s’y déversent chaque jour. Depuis la fin de la guerre froide, les Ricains, premiers semeurs de pagaille au monde avec leur maudite CIA, n’ont cessé, avec la honteuse complicité Européenne, d’empiéter sur les plates bandes de la Russie et on s’étonne maintenant qu’elle tape du poing sur la table ! Je trouve Poutine très patient…

  8. On s’habitue très bien au fait d’être traité de facho par des imbéciles, rassurez-vous, Monsieur Florac. Ceux qui s’intéressent à l’Histoire savent à quoi s’en tenir. Quant à la présence incongrue du « président » Zelensky, une importante question se pose: son T-shirt sera-t-il avec ou sans manches? Question de météo, sans doute…

  9. Macron et son soutien à l’Ukraine, question : Y a t-il vraiment des soldats Français prêts à donner leur vies pour satisfaire l’égo démesuré de Macron ? Y a t-il des soldats prêts à mourir pour Macron ? Apparemment oui, si l’on en croit les dernières déclarations de ses généraux…
    Qui peut croire la propagande officielle selon laquelle la Russie serait un danger pour la France et nos libertés. Nos libertés ne cessent d’être bafouées dans ce pays. Pas besoin de la Russie. La Macronie s’en occupe très bien… Les seules menaces perceptibles par les français, ce sont les couteaux des Islamistes…

  10. Oui, quand on parle des SS, on oublie toujours quasiment toutes les divisions issues de pays autres que l’Allemagne : on stigmatise encore la Charlemagne, ces Français qui se battirent à Berlin contre les Russes, mais on oublie soigneusement, entre nombre d’autres, la Handschar (ancêtre des nazis anti-sémites ?), et plus encore la Galizien, formée de volontaires Ukrainiens.

  11. Les nazis ont été accueilli comme des libérateurs par les Ukrainiens, et ces derniers ont massivement collaboré avec les nazis.
    la prise de pouvoir de Staline est rapidement suivie par une collectivisation forcée assortie de confiscations, qui réduit les populations rurales à la misère et s’achève par une famine, l’Holodomor, dont sont victimes selon les historiens 3 à 4,5 millions de paysans, au moment où l’URSS exporte massivement ses céréales afin d’accumuler des capitaux pour son industrialisation. La terreur rouge s’abat par ailleurs sur les élites pour éradiquer tout sentiment national ukrainien et toute velléité d’indépendance. La Seconde Guerre mondiale transforme l’Ukraine en un champ de bataille particulièrement sanglant pour les militaires des deux camps comme pour les civils. Les conventions de Genève y sont totalement ignorées et les minorités du pays sont pratiquement décimées. En particulier, l’importante population juive ukrainienne est quasiment exterminée par les nazis tandis que les Tatars et les Allemands de la mer Noire sont déportés par le NKVD.
    Lorsque Poutine indique qu’il veut dénazifier l’Ukraine il fait référence à la période d’occupation de l’Ukraine par les nazis.

  12. Dupont-Aignan est, comme de Villiers, et comme d-habitude, excellent ! Il est bon de remettre l’église au milieu du village. Les russes ont plus contribué à abattre Hitler que les anglo-saxons qui n’avaient pour objectif QUE de transformer la France en 51ème état américain. D’autre part, il était normal qu’ils viennent nous en sortir puisque c’était eux qui avaient déclaré la guerre à l’Allemagne et avaient poussé la France à le faire.

  13. Les Américains (Etats-Uniens) font toujours la guerre chez les autres et bombardent les civils. Après cela ils décrètent qu’ils ont libéré les pays. Ils en profitent pour s’installer, remplacer les industries et produits locaux par les leurs pour le plus grand bien de…. leur économie. Etre ami des Américains, c’est (bien souvent involontairement) être ennemi de son propre pays. Drogue, chewing-gum et diverses boissons sont venus submerger les marchés européens, mais ce n’est pas pour le bien des Européens, au contraire. Il faut réagir!

  14. Les US ont toujours eu peur d’une Europe AVEC la Russie à nos côtés. Une Europe forte contre eux. La suite de l’histoire nous le confirme et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Guerre froide qui continue par personnes interposées. Et qui sont les dindons de la farce?…

    • Depuis Jimmy Carter en 1977, la politique européenne américaine, définie par son instigateur Brzeziński, n’a jamais varié : Empêcher à n’importe quel prix une alliance entre Europe et Russie. Tous les moyens sont bons, avec les principaux : soumission à l’OTAN, ce qui allège les budgets européens des armées, omniprésence des lobbies (à dominance américaine) à la Commission de Bruxelles, envoi de sous-marins aussi efficaces que discrets, tels Greenpeace ou Georges Soros, guerre en Ukraine si nécessaire, tout en faisant porter le chapeau aux autres, comme d’hab. Reste à déterminer lesquels, parmi les candidats aux européennes, ont reçu l’aval de l’Oncle Sam. Je vous laisse deviner, en sachant que, de notoriété publique, les sondages sont souvent orientés par Washington. Ils connaissent même l’art de biaiser les élections, c’est dire.

    • « Poutine est l’envahisseur de l’Ukraine » est le leitmotiv hautement réprobateur de l’ensemble de notre classe politique…Pourquoi occulter avec tant de détermination les raisons de ce conflit? Sans avoir de sympathie particulière pour le chef du Kremlin, est-il répréhensible de comprendre son désir de protéger les populations du Donbass et de juger la décadence d’une partie de l’Occident? Effectivement, les seuls bénéficiaires d’un affrontement russo-européen sont les USA ! Et les dindons ont tout à y perdre…

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