[Point de vue] Le programme du NFP ne passera pas !

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Trois ans après le « confinement sanitaire », la France est entrée en « confinement politique » : aucun gagnant, aucun perdant, aucune majorité crédible. Cette situation inédite depuis l’instauration de la Ve République condamne le pays à un quasi statu quo au cours des prochains mois. Et, finalement, c’est plutôt une bonne nouvelle ! Car un statu quo de l’actuel arsenal législatif nous évitera l’aventure folle du Nouveau Front populaire qui aurait plongé la France dans l’insolvabilité et aurait imposé une mise sous tutelle de notre pays par le FMI. N’en déplaise à monsieur Mélenchon et ses infréquentables « sans-culottes », la loi sur les retraites ne sera pas abrogée, le SMIC ne sera pas porté à 1.600 euros, les prix ne seront pas bloqués, l’ISF climatique ne sera pas mis en œuvre et la construction des 14 EPR sera poursuivie.

Alors qu’à peine un quart des électeurs ont voté pour son programme, le NFP crie au déni démocratique. Quel aplomb, pour une ligue factieuse qui appelait, il y a à peine une semaine, à contester par la rue une éventuelle majorité RN ! En menaçant d’une « marche sur Matignon », l’insoumis Adrien Quattenens ainsi que l’irresponsable secrétaire de la CGT Sophie Binet nous ramènent aux moments les plus sombres de l’Histoire française. Ce n’est pas une grande nouvelle : convaincue de détenir le bien, l’extrême gauche est tout, sauf démocratique. Mais, par rapport à la droite nationaliste dont il faut reconnaître le fair-play, la gauche bénéficie d’un privilège rouge historique : il n’y a jamais eu de Nuremberg du communisme. RN ou pas, il y a donc risque d’embrasement motivé par une extrême gauche qui n’a de cure de l’image de la France à quelques jours du début des Jeux olympiques.

Il sera difficile, dans l’année qui vient, de régler cette situation inextricable car elle demande aux politiques d’arrêter de se réfugier derrière d’insupportables postures morales et de se confiner au domaine des idées. Bien au-delà des quelques insoumis infréquentables, le cancer du NFP, c’est son programme absurde. La clé de la clarification est de balayer le en même temps macronien pour retourner au bon vieil affrontement républicain gauche/droite. Comme le rappelait Bruno Retailleau, la pensée de droite repose sur « la fermeté régalienne associée à la liberté économique ». Si le RN coche éventuellement la première case, le NFP, qui prône le carcan économique et le relâchement régalien, n’en coche aucune.

Cette dissolution ratée a l’immense mérite de remettre les pendules à l’heure, poussant certaines personnalités à sortir ouvertement du en même temps et à réintégrer leurs convictions. Ainsi en est-il du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ou encore de la députée Maud Bregeon, appelant à faire barrage au programme délirant du NFP en constituant, avec la droite républicaine, un pacte législatif articulé autour de trois marqueurs : pas d’impôts supplémentaires, promotion de la valeur travail et lutte renforcée contre l’insécurité et l’immigration. Un programme finalement assez simple à mettre en œuvre, puisqu’il ne demande pas de révolution par rapport à l’arsenal législatif existant.

La fracture gauche/droite n’est pas seulement sociétale et économique, elle est aussi écologique. Alors que les Verts prônent, au sein du NFP, une écologie sectariste et punitive (100 % renouvelables, refus du nucléaire, ISF climatique, refus des OGM et des méga-bassines, plan délirant de rénovation des logements), la droite républicaine pousse à une écologie pragmatique reposant sur un constat évident : « La transition énergétique sera mondiale ou ne sera pas. » Alors que tous les records de consommation fossile ont, à nouveau, été battus en 2023 (accroissement des émissions mondiales de 2,1 %, dont +6 % en Chine et +14,5 % en Inde), la décarbonation de la France telle qu’envisagée par le NFP est un « suicide sur l’autel de la vertu ». Les Verts et les Insoumis étant fermement opposés à la relance du nucléaire, en cas de gouvernement NFP, on assisterait au mieux à un gel momentané des projets de construction des 6 + 8 EPR. Ingénieur dans le nucléaire, Maud Bregeon explique qu’EDF a relancé la machine de l’embauche et de la formation depuis deux ans (il faut recruter et former 100.000 ingénieurs et techniciens pour construire ces nouveaux réacteurs). Le gel des projets lancés obligerait l’électricien à démobiliser, ce qui ferait perdre à la France dix années supplémentaires.

Comme nous l’indiquions dans un article récent, le NFP aurait condamné à terme toutes les causes qu’il veut défendre. Le blocage des prix aurait développé un marché noir parallèle, l’augmentation du SMIC du chômage de masse et l’accroissement démesuré de la fiscalité une baisse des recettes fiscales par exil des plus riches. L’arrêt du nucléaire aurait ralenti, quant à lui, la décarbonation. Quant à ceux qui auraient trinqué, ce seront toujours les mêmes : les plus démunis !

Dieu merci, j'en suis convaincu, le programme du NFP ne sera pas mis en œuvre !

Philippe Charlez
Philippe Charlez
Chroniqueur à BV, ingénieur des Mines de l'École polytechnique de Mons (Belgique), docteur en physique de l'Institut de physique du globe de Paris, enseignant, expert énergies à l’institut Sapiens

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Un parti politique peut – et se doit de – présenter un programme; malheureusement (si je puis dire), le NFP n’est pas un Parti politique, mais un conglomérat de différents partis (tous minoritaires derrière le RN et Renaissance aux derniers scrutins), incapables de s’entendre, alors….

  2. Le NFP n’a aucune légitimité particulière pour revendiquer le gouvernement. La totalité de ses composantes n’a même pas la majorité des voix.

  3. Ni gagnant ni perdant ? si un perdant , le président, il s’est pris une droite et une gauche…

  4. Le socialisme échoue toujours, quelles que soient les formes qu’il prend, communisme ou social-démocratie, parce que la création de richesses ne se décrète pas, parce qu’elle n’est pas le résultat des stimuli des dépenses publiques, qui ne permettent que de faire plaisir à sa clientèle électorale, parce que seule la liberté économique permet la prospérité.
    Francis Richard

  5. « la droite républicaine… » en prenant la peine de préciser qu’il évoque la partie républicaine de la droite, l’auteur de cet article en exclut forcément une autre qui, de fait, ne le serait pas. Pourrait-il nous préciser qui est cette droite dont le comportement et le programme seraient incompatibles avec les exigences démocratiques de notre constitution ? Par ailleurs, quand il écrit que cette dissolution ratée pousse certaines personnalités à réintégrer leurs convictions en citant des individus connus pour n’en avoir aucunes tels que Le Maire et Darmanin, on manque s’étouffer. Ces amateurs de bonnes gamelles sentent le vent tourner et savent que le moment est venu de chercher un nouvel hébergement à leur insupportable médiocrité.

  6. C’est ce que je me suis dit, mieux vaut ne rien voter que de voter des conneries, et quand on voit ce qui traine dans l’hemicycle …

  7. Je suis plus en colère contre les électeurs du parti DFP qu’envers les politiciens, car ceux qui croient voir leur situation s’améliorer ou une plus grande justice sociale dans ce pays qui consacre déjà 32,3% de son PIB au social, avec 6,8% pour l’éducation et seulement 2% pour la défense, se trompent. L’arrivée de véritables fascistes, tels que les socialistes-révolutionnaires ou les communistes, sont une erreur commise par des personnes inconscientes ou stupides. Ces idéologues incompétents, jaloux de l’intelligence, du succès des autres, surtout détestant l’argent, sauf pour eux-mêmes, sont trompés par leur propre mentor, Mélenchon, qui lui est pourtant millionnaire, tout comme Hollande qui n’aime les riches ce qui prouve qu’ils ne doivent pas s’aimer beaucoup l’un et l’autre.

  8. Statut QUO pour la France et pour l’Europe, 2 élections pour RIEN ! et un coût prohibitif. En cette période de vacance les fêtars Républicains sont au-devant de la scène Alcool, fumette, casse et grosse fainéantise c’est cela la nouvelle République et les autres ceux qui triment et qui ont besoin d’un peu de repos n’ont qu’a fermer leur gueule. La police refuse même de recevoir les plaintes pour tapage nocturne jusqu’à 6 h du matin quand à la casse les autres n’ont qu’à payer ce qui fait aussi le bonheur des syndics de copro autre organisme d’escrocs de la République qui ne visent que las %
    Tout est pourri en France et hélas ce mal se propage dans toute l’Europe ce qui est encore plus grave. C’est un constat.

  9. Cette dissolution nous a apporté plus d’illusions que de solutions. Quant au « pas d’impôts supplémentaires », je me demande bien comment nous allons boucler un budget encore déficitaire et rembourser la dette, sinon en taxant encore et encore. Ce qui me chagrine le plus, c’est qu’on parle de faire travailler les Français … oui, mais ceux qui travaillent déjà ! Pourquoi ne pas aborder la question de ceux qui bénéficient outrageusement du « droit à la paresse » si généreusement prodigué par la gauche de madame Rousseau, parfois depuis des décennies, joyeusement sponsorisés par ces Français qui se lèvent le matin, paient leurs impôts et peinent à boucler leur fin de mois ? Un système qui comporte de moins en moins de cotisants et de plus en plus de bénéficiaires est condamné à la faillite. Si nos Mozart de la finance se sont transformés en virtuoses de la dette, c’est peut-être parce qu’ils ont ignoré ce principe pourtant simple. Le pays est au bord du gouffre, j’ai bien peur que la lâcheté de nos dirigeants nous y précipite.

    • L’absence de courage de nos dirigeants est un euphémisme poli. La médiocrité intellectuelle des personnes qui ont foi en leurs discours démagogiques m’inquiète encore plus. En France, seuls 40,26% des citoyens paient des impôts, contre plus de 60 % dans les années 1970 et 1980. Cela fait 44 ans que le socialisme, que ce soit de gauche ou de droite, a combiné clientélisme, machiavélisme et incompétence coupable, faisant exploser la redistribution sociale. Qui peut raisonnablement croire que continuer à vivre aux dépens de la société ou dans un monde imaginaire, en laissant à certains le soin de fournir les efforts ou prendre des risques inconsidérés dans l’entrepreneuriat, puisse durer indéfiniment, voire même s’intensifier ? Cette croyance ne serait-elle pas le fait de certaines personnes paresseuses ou mentalement faibles ? Ci telle et le cas, je plains plus que je ne blâme ces personnes abusées, car le réel n’est pas toujours ce que l’on a imaginé.

  10. NFP nouvelle fabrique de pourris
    Si la jalousie, l’envie et la haine pouvaient être éliminés de l’univers, le socialisme disparaîtrait le même jour.
    Gustave Le Bon

  11. Et comment comptent ils gérer ces fous furieux du NFP sûrs de leurs bons droits et avec lesquels ils se sont pacsés pour contrer le RN . Contente de constater qu’ils regrettent déjà cette alliance et curieuse de voir comment notre président va gérer cette situation , on va bien se marrer .

  12. Il n’y a en vérité qu’un seul problème en France : la dogmatisation des positions pseudo politiques par des imbéciles qui se croient intelligents. Revenir à la réalité et… travailler.

  13. Je suis surpris par la distinction  » droite républicaine » …qui renvoie au verbiage de l’extrême gauche journalistique..c’est droite et extrême droite..donc? Qui ? RN ? Reconquête ? Quels sont les critères pour être  » republicains »? Les communistes le sont ? LfI? Les macronistes? ..adopter le vocabulaire de la gauche c’est lui donner raison…a tort..

  14. « pas d’impôts supplémentaires, promotion de la valeur travail et lutte renforcée contre l’insécurité et l’immigration. » Ces 3 trois là (le maire, brégeon, darmanin) disaient « pas une voix pour le RN » ils avaient peur que ce qu’ils demandent soit appliqué et qui était déjà dans le programme de Marine en 2022, ces 3 là n’on rien à proposer que l’existant des autres.

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