[Point de vue] Le sport féminin est-il injustement discriminé ?
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Le sport n’est-il pas le monde préservé ou seuls les talents, les performances, le travail, le mérite individuel sont reconnus ? Chausser ses baskets, revêtir le maillot, concourir, gagner, ne pas gagner, en tout cas tout donner, cela a un pouvoir extraordinaire : faire oublier tout ce qui n’est pas le sport, tout ce qui n’est pas la performance. En théorie.
Une reconnaissance inégale
Il semblerait qu’en pratique, les femmes ne sont pas reconnues à leur juste valeur dans le monde de la compétition. Il est vrai que le sport masculin est encore majoritairement médiatisé. Pire encore, il génère toujours beaucoup plus d’argent, puisque les sponsors accordent davantage leur confiance aux hommes qu’aux femmes (en témoignent les difficultés de certaines pilotes qui veulent concourir en F1) et que les audiences vont en majorité aux compétitions masculines.
Le Tour de France 2023 a été suivis par 42,5 millions de personnes, tandis qu’en 2022, le Tour féminin avait rassemblé devant les écrans 19,8 millions de Français. L’écart s’observe aussi à propos du football. La Coupe du monde de la FIFA, Russie 2018, a été suivie par 3,5 milliards d’êtres humains. La Coupe du monde féminine de la FIFA, France 2019, ne l’a été que par 1,12 milliard. La différence est notable. Le monde du sport serait-il injuste ?
Performances, style de jeu, spectacle : les compétitions féminines auraient pour certains moins d’attrait. Pour d’autres, l’intérêt n’est pas moindre, il est différent. Pour beaucoup, la différence n’est pas dans le jeu mais dans les mentalités. Ainsi lit-on dans Le Monde que « le sport féminin parvient peu à peu à sortir du carcan dans lequel il était enfermé. Beaucoup reste cependant à faire pour vaincre les stéréotypes. » Si telle est la cause, alors il faut forcer les choses. Visibiliser.
Menace de l’égalitarisme
Cette promotion militante du sport féminin en agace certains. Pourtant, la féminisation du sport n'a-t-elle pas bien des aspects positifs ? Si elle se présente comme une menace pour le gigantesque business qui se construit autour des joueurs, avec toutes les casseroles d’excès et de scandales qu’il traine derrière lui (argent qui coule à flots, jets privés, voitures de luxe, steak à la feuille d’or, frasques), alors oui, qu’elle vienne et fasse son office. Si elle nous donne à voir un jeu plus fin, plus subtil, moins inutilement violent, dans des gradins plus apaisés, sans voitures brûlées en sortie de match, c’est heureux. Après tout, si elle ne se revendique que de la liberté, ce n’est pas un problème.
Seulement voilà, c'est d’autre chose qu'elle se réclame. Elle brandit l’égalité. Ou plutôt l'égalitarisme. Dès lors, nous pouvons craindre pour l’avenir du sport, car l’égalitarisme militant signifie, à terme, la fin de la compétition, la fin des champions, la fin des performances. Si l’on ne veut pas de second, on exclut les premiers. Et l’on sait à quel point l’égalitarisme est dangereux : il déteste la réalité, alors il accuse la culture, les préjugés. Il moralise, excommunie, coupe des têtes. Le pauvre Alain Finkielkraut a risqué la sienne, en 2019. Il a eu le malheur de dire qu’il n’aimait pas le football féminin. La tempête s’est déchaînée sur lui. Faisant, quelques jours plus tard, son examen de conscience pour Causeur, il constate que « l’indifférenciation apparaît comme la fin de l’histoire, c’est à dire l’apothéose de l’égalité ».
Le sport doit rester le moment par excellence de la différenciation. Tout le monde ne peut pas exceller comme tout le monde. Chacun doit jouer dans sa catégorie, selon ses aptitudes propres. C’est naturel, c’est normal, et tout le monde y trouve son compte. Si l’on veut la reconnaissance, le succès et le salaire de Mbappé, il faut jouer sur son terrain, le dribbler et le battre. Bon courage !
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12 commentaires
Ah, on peut dire sport féminin et masculin ? Et non pas les sportif.ve.s. Bien ! Je ne suis pas très fan ( amateur ) de foot professionnel avec ses achats de joueurs ( mercato ) et revenus indécents etc. C’est un business qui me déplait. Donc masculin ou féminin… En revanche, le volley féminin me plait ( bon club près de chez moi ). Volley ou n’importe quel sport non industriel tels_ ce n’est qu’un exemple_ le rugby des champions français _ Gachassin, Albaladejo, Spanghero etc qui après avoir gagné des matchs le samedi reprenaient le travail le lundi…
» Si elle nous donne à voir un jeu plus fin, plus subtil, moins inutilement violent, dans des gradins plus apaisés, sans voitures brûlées en sortie de match, ».
Pour le catch, je ne sais pas mais pour le foot , c’est clair que le jeu est plus intuitif et plus généreux : elles jouent jusqu’au bout . je viens de regarder Suède- Argentine et c’était passionnannt.
Maintenant, je reconnais que la plupart du temps ce sont » des- morceaux-de-nanas « , qui vous mettraient un trempe sans problème mais ça, c’est une autre histoire .
La menace pour le sport féminin ne vient pas, réçamment, du côté que les féministes croient. Le transitivisme constitue une négation terrible que l’on n’avait pas vu venir du genre féminin. La bataille a lieu aux USA en ce moment même, merveilleuse terre de tous les n’importe quoi, où le wokisme absolu tente par tous les moyens à imposer des hommes transgenres dans les compétitions sportives féminines .Les résultats sont ceux que l’on imagine. Surclassées physiquement, des sportives qui s’entrainaient dur depuis des années se voient reléguées derrière ces gens, très contents d’eux et de leur performance bien que jusqu’alors, ils étaient relégués dans les tréfonds du classement masculin . On ne parlera même pas dans certains vestiaires d’universités où l’on impose la présence d’hommes en début de transition, encore équipé de tout l’attirail masculin.
Je suis comme Finkelkraut. Je déteste le foot féminin (inesthétique à souhait). J’attends la « tempête » des bien-pensants mais m’en contre-fout.
Bien dit ! Je suis tt a fait de votre avis !
C’est votre droit absolu de détester le foot féminin. Moi, je déteste le foot masculin qui n’est qu’un sport de haut niveau pratiqué par des millionnaires, ce que trouvent normal les fanas de ce sport.
« Tout le monde ne peut pas . . . » La preuve en est : Je n’ai jamais réussi à faire seul mes enfants .
Le sport « visible » n’est qu’affaire de gros sous. Le « business » se fout du sexe des sportifs. Il faut que ça fasse vendre et donc il faut des spectateurs. Soit on suscite leur intérêt soit on les oblige à regarder des compétitions pour lesquelles ils n’ont pas d’attirance. A quand le « pass foot » qui n’autorise l’accès aux matchs masculins qu’aux spectateurs ayant assisté à autant de compétitions féminines? Le wokisme en marche pourrait nous conduire vers ce monde là…
Il y a plus de femmes que d’hommes. Qu’elles ne succombent pas à la pub des super » héros » sportifs » masculins et elles obtiendront de même conditions financières§. A noter la tartufferie lorsqu’elle répètent qu »‘elles s’attachent plus à la personnalité qu’au physique ». I est vrai que du côté masculin;, on n’est guère attirés par les lanceuses de poids haltérophiles féminies.
Curieux cette séparation dans des domaines tels sportif. Madame Rousseau prête à donner son avis surtout dans se domaine nous explique entre autre qu’il y a trop de blancs partout et de promouvoir des compétitrices féminines alors dans des secteurs comme le foot ou le tour de France pourquoi pas faire des équipes mixes, peut être qu’il y a plus de différences que nous explique Madame Rousseau.
C’est pourtant simple. Faites autant d’audience que les boys , vous capterez autant de pub , et vous serez payées aussi cher . Et ne nous enquiquinez pas avec la millionième rengaine sur l’égalité , ce n’est pas un dû , ça se gagne .
Notez bien que je suis neutre , regarder les autres faire du sport ne m’intêresse pas :-)
Les autorités sportives seraient-elles myso, voire discriminante,? Allons bon ! Se poser la question c’est y répondre, combien d’affaires sexistes ?