[POINT DE VUE] Les balalaïkas sur les Champs-Élysées : au loup !

Comme nombre de mes camarades, j’ai usé mes fonds de culotte la plupart du temps de ma vie dans la grande misère des bivouacs boueux et glacés de l’Est pendant la guerre froide et, plus tard, dans les hautes sphères politiques et militaires, et comme je ne souhaite surtout pas faire partie des « généraux de plateau » qui, toute honte bue, parlent savamment de l’Ukraine sans jamais y avoir mis les pieds, je m’autorise à l’ouvrir, comme on dit !
Pendant la guerre froide, on savait tout de l’armée soviétique et de ses satellites, jusque dans le plus petit détail. La seule chose qu’on ne savait pas, et qu’on a découverte après la chute du mur de Berlin en allant visiter, notamment, les installations militaires dans l’ex-Allemagne de l’Est, était que c’était un tigre de papier dont la propagande avait camouflé, des années durant, toute la faiblesse. Cela faisait les choux gras de James Bond et de Spectre, et créait une psychose collective bien pratique pour les Russes.
Le mythe d'une grande armée
Je prétends qu’il en est de même, aujourd’hui, et que la grande armée impériale n’est guère capable de prendre davantage que quelques milliers de kilomètres carrés dans des oblast déjà acquis à la cause russe. Alors, entendre les balalaïkas sur les Champs-Élysées, n’en déplaise aux guerriers de studio qui crient sans cesse au loup, n’est pas encore pour demain.
Les généraux en activité font profil bas au seul nom, on l’espère, du devoir de réserve qui n’est, d’ailleurs, le plus souvent qu’un prétexte. Mais plutôt que subir les lamentables ratiocinations de vieux généraux à la retraite convoqués par tel ou tel journaliste à la mode à la seule condition qu’ils délivrent des messages conformes à la doxa, et de toute une théorie de jeunes femmes plus savantes que Clausewitz, on aimerait mieux voir sur les écrans les belles gueules de nos jeunes colonels commandants de régiments ou de bases aériennes qui auraient vite fait de rassurer les populations. Non pas dans le déni des dangers, mais dans leur capacité à les surmonter. Ils sont, par ailleurs, loin d’être isolés sur le champ de bataille européen et ont très peu de chance de se trouver, tout à coup, face à une horde blindée soutenue par des hélicoptères, des avions et de l’artillerie. Et s’il faut se battre, ils seront là et bien là, car notre armée de terre, si petite soit-elle, est une des meilleures du monde. Ce n’est pas un hasard si de nombreux pays demandent à profiter de ses savoir-faire et de son organisation.
Écran de fumée ?
Alors, pourquoi tant de haine ? Si l’on considère que la menace russe est davantage virtuelle que réelle, on est alors en droit de se demander le pourquoi d’un tel matraquage médiatique qui a une très forte odeur de manipulation. Ne serait-ce pas, en effet, un écran de fumée destiné à détourner l’attention et à cacher des dangers beaucoup plus réels dont les œuvres déstabilisantes et mortifères grignotent chaque jour davantage notre territoire. C’est étonnant, comme le silence médiatique est assourdissant sur ce point et comme il y a si peu d’experts des deux sexes en la matière. On attend, sans doute, que les darbukas rythment les feux d’artifice dans les banlieues avant d’aller se produire aux Champs-Élysées.
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19 commentaires
Non ! L’armée russe est une grande armée avec de grand stratèges avec en face d’elle le reste de l’Occident (y compris les USA).
Mais, contrairement aux guerres précédentes qu’elle a menées, elle ménage ses troupes et à le temps avec elle.
C’est une chose que les occidentaux ont perdu : les contrôle du teps long. Ils veulent tout, et tout de suite. Les Asiatiques et les Slaves me comprennent.
Les Russes n’ont que faire de la Freance et du reste de l’Europe. Il veulent faire du commerce et repeupler leur pays.
Nous sommes aveugles et c.ns. Nous avons isolés d’un seul coup la Russie, la Chine et les Etats-Unis qui se retrouvent tout seuls contre nous. C’est dire !