[Point de vue] Les coups de cœur de Macron à l’étranger… à coups de millions

Capture d'écran Présidence de la République
Capture d'écran Présidence de la République

Notre Président, qui semble délaisser la politique intérieure après avoir réussi une dissolution de l’Assemblée nationale qui a rendu le pays quasiment ingouvernable, multiplie ses interventions dans le domaine international sans guide et sans boussole. Après avoir fait une cour indécente à l’Algérie pour recevoir, en retour, toutes les humiliations, il a tourné, cet été, son attention vers le Maroc, dont il avait oublié l’existence et les liens privilégiés qui unissaient nos deux pays, du temps de nombre de ses prédécesseurs.

Dans le conflit armé qui embrase le Moyen-Orient, mêmes errements. On est passé du soutien à Israël, pays agressé par les terroristes du Hamas et du Hezbollah, à l’offre d’une mise en place d’une coalition en défense qui a fait flop. Il a, ensuite, invité tous les pays à cesser les livraisons d’armes à l’agressé en oubliant de poser le même principe pour les agresseurs et pour leur fournisseur, à savoir l’Iran !

À plusieurs reprises, et toutes affaires cessantes, M. Macron a voulu se porter au secours du Liban, que ce soit dans son fonctionnement institutionnel ou à l’occasion de la dramatique explosion du port de Beyrouth, sans que l’on puisse faire un bilan, aujourd’hui, des résultats pour ce pays et pour notre image dans la région et ailleurs.

Pour tenter d’exister, il organise une conférence internationale à Paris pour le Liban réunissant une soixantaine de pays, mais en l’absence de ceux qui sont directement concernés : États-Unis, Iran, Israël. L’ordre du jour prévoit de réunir une aide financière à apporter au pays du Cèdre dont on ne peut dire dans quelle caisse ou dans quelle poche elle finira en raison d’une situation totalement incontrôlable, y compris de la Banque centrale. Il s’agit, nous dit-on, de réunir un peu plus de 400 millions d’euros et dès à présent, dans sa grande générosité, notre Président a promis de verser 100 millions, soit pratiquement le quart de la somme à réunir par les 60 pays présents. M. Macron distribue ainsi de l’argent que nous n’avons pas, ajoutant à la dette du pays qui lui doit déjà beaucoup (trop !). On se demande ce que vont apporter les 59 autres pays présents à cette conférence dont, en outre, il faudra régler le coût en bombance et sécurité ! Il est vrai que nous sommes habitués à la politique du « quoi qu’il en coûte ». Nous pouvons nous le permettre avec l’argent que nous n’avons pas mais que nous emprunterons.

Notre génie de la finance a largement pratiqué cette générosité avec nombre de pays dont nous n’avions rien à attendre et qui, d’ailleurs, nous ont remerciés, en Afrique notamment, en nous priant d’évacuer le terrain sans se souvenir de nos soldats qui y ont perdu la vie pour une liberté que les populations ont bradée au profit de gradés d’opérette !

Sans revenir sur les aides au développement, toujours distribuées, sans que l’on sache ce qu’elles permettent de développer, il y a ce que l’on peut appeler « les coups de cœur de notre Président », y compris pour certains pays qui nous traitent à coups de pied. En 2022 il a très généreusement promis au Pakistan une aide de 360 millions d’euros pour aider ce pays dans sa reconstruction après des inondations exceptionnelles. Rappelons que le Pakistan est le pays où se sont déroulées les manifestations les plus violentes contre la France à la suite de la publication des caricatures du prophète Mahomet dans la presse, avec boycott des produits français et mise au feu de notre drapeau.

Nous avons fait cadeau de 360 millions d’euros à un pays « ami ! » À cette époque, je m’étais posé la question simple de savoir combien de sans domicile fixe nous aurions pu mettre à l’abri avec cette somme. Antérieurement, il y avait eu la promesse de financer, dans d’autres pays d’Afrique bordant l’océan, des ouvrages de défense du littoral marin sans cesse en recul en oubliant que nous avons, nous aussi, ce souci et ce besoin.

Il me semble que charité bien ordonnée doit commencer par soi ! Emprunter est si facile, mais comme disent les anciens, autour de moi : « Oui, mais il faut le rendre et payer les intérêts ! » Eux, ils attendaient d’avoir l’argent pour le dépenser !

Jean-Louis Esperce
Jean-Louis Esperce
Avocat honoraire. Ancien Bâtonnier.

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Il est temps de l’assigner à résidence à l’Elysée , pour lui éviter d’aller dire des âneries dans les pays étrangers, et de le mettre sous tutelle pour l’empêcher de dilapider l’argent des contribuables .

  2. C’est sûrement lui qui avait soufflé à Hollande sont fameux « ça coûte pas cher, c’est l’Etat qui paie ». C’est la même démarche, avec le portefeuille des Français on peut s’accorder tous les délires…

  3. D’après l’hôpital.fr, la construction d’un hôpital de moyenne taille coûte autour de 20 millions d’euros. A l’heure où depuis des années et les enseignements non tirés de la période COVID, imagineons le nombre d’hôpitaux dont la population aurait pu bénéficier si l’Elysée arrêtait sa politique qui n’a ni queue ni tête.

  4. Qui, dans la configuration politique actuelle du pays, A LA RESPONSABILITE des Finances de l’ Etat ?? Mr Macron ne se livrerait il pas à un abus de confiance à l’égard de la communauté nationale ???

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