[POINT DE VUE] N. Bedos : les moins de 30 ans trouvent la peine trop légère !

@Wikinade/Wikimedia Commons
@Wikinade/Wikimedia Commons

On a appris, hier, la sanction infligée par le tribunal à Nicolas Bedos, homme de spectacle et réalisateur, pour des faits d’« agressions sexuelles » sur deux femmes, en 2023 : un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire et six mois sous bracelet électronique, avec obligation de soins. Le tribunal a également demandé son inscription au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).

Les faits incriminés, que Nicolas Bedos a reconnus et pour lesquels il s’est excusé, sont un bisou non autorisé dans le cou d’une dame et ce qu’on appelait vulgairement autrefois « une main au panier », cette victime étant vêtue d’un jean. Cela, lors de soirées en boîte de nuit, lesquelles sont rarement des réunions de chaisières.

La vieille génération dont je suis se dit qu’à ce train-là, son père Guy Bedos, ce parangon de la gauche vertueuse, aurait assurément fini en taule à vie, voire au peloton d’exécution ! Qui sait, d’ailleurs, si son fils ne l’a pas cru, quand il disait, dans son célébrissime La Drague, avec Sophie Daumier : « C’est pas si compliqué, les gonzesses. Faut savoir s’imposer, c’est tout ! » Une lecture des paroles vous dira mieux que tout le fossé qui nous sépare de cette époque.

Une fracture générationnelle ?

Le souffle coupé par l’indignation devant la sévérité de la peine, son avocate, Me Julia Minkowski, a aussitôt annoncé son intention de faire appel.

Mais qui s’indigne de la disproportion des sanctions, quand on voit chaque jour des délinquants dangereux relâchés dans la nature sans autre forme de procès ? Notre ami Pascal Praud, qui baigne dans l’omelette à force de marcher sur des œufs, le disait, ce mercredi matin, en ouverture de son émission sur Europe 1-CNews : « Comment exprimer une surprise quant à la sévérité de la peine sans condamner ces gestes ni minimiser leurs conséquences ou encore contester la prise de conscience salutaire, que la séquence MeToo a opérée sur les esprits ? » Comment, en effet « tant il y a de coups à prendre dans ces temps qui ont banni la nuance », et « personne ne viendra le [Nicolas Bedos] défendre parmi ses anciens amis ».

Faut-il, alors, que s’en chargent ceux qu’ils considère comme ses ennemis ? Ainsi Éric Nolleau, présent sur le plateau, souligne que « c’est une peine d’exclusion sociale et professionnelle », autrement dit la mort sociale dont on ne se remet jamais.

Une peine trop légère !

La fracture est générationnelle, affirme Pascal Praud. La preuve en est le micro-trottoir que l’animateur a fait réaliser juste avant l’émission auprès de jeunes femmes de moins de 30 ans. À la question « que pensez-vous de la sanction infligée à Nicolas Bedos », voici les réponses :

« Déjà, je trouve ça bien que, pour une fois, ce soit puni par la loi. Sinon, moi, je trouve ça un peu léger, mais bon, on va pas se plaindre. Déjà que les autorités fassent quelque chose et bougent un peu le petit doigt. »

« L’agression sexuelle, c’est jamais quelque chose à négliger pour quelqu’un qui s’est montré très très vocal (sic) sur certains sujets. Il aurait mérité qu’on le sanctionne beaucoup plus durement. »

« Peut-être que pour certaines femmes, c’est bizarre, mais ça peut être rien. Peut-être que pour d’autres, ça peut être tétanisant et un trauma pendant des années. Le préjudice moral, il est peut-être beaucoup plus fort que ça. »

On reste sans voix devant ce verdict unanime. Sidéré devant ce qui témoigne de l’incroyable fragilité psychologique d’une génération pourtant nourrie au porno, une génération où beaucoup de jeunes femmes ne voient aucun problème à se prostituer ou se trouver un sugar daddy pour assurer les fins de mois, quitte à le poursuivre devant les tribunaux quand il aura fini de raquer.

Ces jeunes qui se mettent en scène à longueur de temps sur les réseaux sociaux vivent dans un autre monde que le nôtre, celui de la virtualité, et dès que le réel fait intrusion dans leur vie, c’est un insupportable traumatisme. Pire : une tragédie.

Leur extrême fragilité est plus qu’inquiétante. Si surgit, un jour, un réel conflit, ils seront tous à terre avant même que cela ne commence…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Je suis un homme qui doit être un extraterrestre car ce genre de gestes, y compris dans ma jeunesse il y a presque 50 ans, m’ont toujours fait horreur.
    De ce fait, je ne trouve pas la sanction sévère puisqu’il n’y a rien mais je la trouve inéquitable au vu du traitement habituel de ce genre de faits.
    Alors oui certainement n’aurait-il pas été condamné s’il n’avait pas été connu mais Bedos devrait assumer son appartenance à ce camp qui fait la chasse aux vieux hommes blancs…

  2. Ce n’est pas grave, l’IA (Intelligence artificielles) qui arrive à pas de géant informatique va faire en sorte que l’humain se dématérialise en totalité !! Le compte à rebours a commencé.

  3. Enfin bon sur les radios trottoir on peut aussi leur faire dire ce qu’on veut, néanmoins depuis une quarantaine d’années on explique depuis la maternelle aux jeunes que c’est leur corps, qu’il leur appartient, qu’il faut se méfier des hommes notamment etc etc le bourrage de crâne de la gauche, avec une espèce de faux puritanisme. Il n’y a pas qu’en France d’ailleurs, on me racontait le cas d’une jeune fille qui a été élevée en Espagne, qui fait ses études aux Pays-Bas et qui vient rendre visite à sa grand-mère, sa grand-mère la tient pas la taille et la petite fille (que je ne qualifie pas) lui retire la main et fièrement lui dit : « c’est mon corps » voilà où on en est, la grand-mère m’a paru horrifiée, elle qui avait connu mai 68 et toutes les turpitudes qui vont avec.

  4. Il y a une quinzaine d’années, une vague connaissance un peu ivre m’a mis sa main aux fesses. Sans réfléchir je me suis
    retournée et lui ai mis une bonne gifle. L’affaire était réglée. C’était  » le bon temps » on se posait moins de questions. Je ne suis pas traumatisée, suis je normale ?

  5. Des générations d’anciens devraient être en prison à ce compte là. Pauvre pays en décadence.

  6. Son paternel n’était pas et même pas du tout le genre d’artiste qui me faisait rire, son fils, un fils à papa. Je m’en moque de ce Qu ’il a fait ou pas.

    • Exactement sauf que cela ne s’adressait pas à lui mais au bon peuple, lui comme tous les pseudo artistes de gauche prompt à saisir les bonnes causes faces aux vieux fasciste de droite, l’arroseur arrosé en somme !!

  7. Un Bedos condamné … qu’est-ce qu’un bracelet électronique ? Il y a un des personnalités politiques de premier ordre qui le portent avec élégance

  8. Beaucoup de bruit pour peu de choses : je suis femme et bien des choses arrivent dans les boîtes de nuit, à nous de nous faire respecter en mettant des limites claires.
    Je me demande si le scandale aurait été le même avec un anonyme à la place de Bedos.

  9. Un mâle Blanc , espèce non protégée , un gibier de choix pour les juges et l’application stricte de la loi .

    • Si les juges appliquent « à la lettre » les lois on n’a plus besoin de juges ! Il suffit en effet d’un bon logiciel d’intelligence artificielle et la réponse tombe automatiquement… Un peu comme les réponses automatisées – souvent hors sujet – que l’on reçoit parfois en réponse à nos questions. Alors, si juges il y a, ils doivent faire valoir le bon sens quand la loi s’en éloigne. Une loi se change, pas le bon sens !

  10. Excellent article, merci madame Delarue.
    Loin de moi l’envie de défendre un tripoteur. Mais comme on dit, il faut savoir raison garder. Des mains baladeuses, des regards qui en disent long, ça se règle d’une phrase cinglante ou d’une gifle bien envoyée. Pas de quoi encombrer les tribunaux.
    Personnellement, je réserve le terme « agression sexuelle » à des actes autrement violents, des actes qui effectivement poursuivent longtemps les victimes.

  11. Vous avez raison ! Pour une certaine jeunesse, le passage du virtuel (avec souvent du grand n’importe quoi sur les réseaux sociaux) au réel, est une vraie souffrance ! Ils sont devenus de pauvres petites choses fragiles, dans un monde qui place les victimes au rang de héros modernes et où tout le monde peut être offusqué ou blessé par tout et n’importe quoi ! Quelle époque de cinglés ! Dans les années 70/80, un geste de ce genre était sanctionné par une baffe bien méritée… Mais même à l’époque, ces gestes, à moins d’être à 3 grammes ou complètement abruti étaient rares ! Et la femme victime aurait été vite entourée d’hommes prêts à la défendre, plutôt que prêts à filmer la scène pour la poster sur les réseaux. Et pour votre conclusion, en cas de conflit… Il faudra compter sur les vieux… qui ne rajeunissent pas !

    • Je suis d’accord avec vous. l’époque actuelle, la séduction est devenue risquée. Où sont passés l’amour courtois, l’esprit chevaleresque ?

    • Bien vu, aujourd’hui plus personne n a le courage de régler les choses en se faisant respecter, tout le monde est devenu lache et individualiste, les vieux relants de délations sont ressortis aussitôt pendant le Covid, avec un peuple comme ça , il n y a plus d espoir

  12. On aurait dû d’abord leur demander pour quels faits reconnus Mr Bedos avait été condamné,
    Agression sexuelle c’est vague

    • À une époque où un homme ne peut plus complimenter une femme sans être taxé de mauvaises intentions, le moindre frôlement devient une agression.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois