[POINT DE VUE] Pour faire des économies, Copé veut…supprimer le 11 novembre

JF Copé
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Commençons par retranscrire les propos exacts de Jean-François Copé, maire de Meaux, qui a accueilli Michel Barnier sur ses terres pour la commémoration de l’armistice de 1918. Précisons aussi que, depuis 2012, le 11 novembre est également la journée de tous les morts pour la France. Voici : « Il y a mille manières de commémorer sans pour autant ne pas travailler. Ou alors ça veut dire que nous avons 65 millions de Français au pied des monuments aux morts le 11 novembre, ça se saurait. » Bien.

Economiser puisque les Français ne rendent pas hommage à leurs morts

On sait que ces propos prennent place dans un contexte plus général : celui de la recherche d’économies. En dépit d’une gestion dont Bruno Le Maire s’est copieusement félicité, les caisses de la France sont plus vides que jamais. Devant une situation exceptionnellement calamiteuse, on cherche des mesures exceptionnelles. Pourquoi pas la suppression d’un jour férié ? C’est une idée qui a pas mal circulé, une sorte de ballon d’essai macronesque comme il y en a déjà eu tant. Et voilà donc M. Copé qui met les pieds dans le plat. Supprimer le 11 novembre. Et avec un argument qui semble imparable : puisqu’en plus de coûter cher, les Français ne rendent pas hommage à leurs morts, ils n’ont qu’à aller bosser. C’est pourtant simple.

Une idée indigne

Oui, ça semble imparable mais, en réalité, c’est tout simplement indigne. D’abord, depuis 2012, le 11 novembre est aussi le jour de commémoration de tous les morts pour la France. Pas « seulement » le million et demi de poilus qui ont été fauchés par la guerre absurde de 14-18, mais aussi les morts d’Afghanistan ou du Mali. Vous savez, ces guerres que l’armée française a menées et dont les politiciens se sont repliés lamentablement, sans victoire stratégique parce que sans buts de guerre. La moindre des choses est de ne pas les oublier, eux non plus. Ensuite, on aimerait bien savoir quelles sont ces manières de « commémorer sans pour autant ne pas travailler ». Une minute de silence sur son lieu de travail ? Une commémoration « en distanciel », en quelque sorte ? Il faut être bien désincarné pour proposer de telles idées fumeuses.

Dans de nombreuses villes et de nombreux villages, il y a du monde aux commémorations. Les enfants serrent la main de leur papa, qui porte un bleuet de plastique à la boutonnière. Les militaires de la garnison la plus proche ont formé un carré de circonstance. On remet des médailles. On chante la Marseillaise. Peut-être les yeux de certains porte-drapeaux s’embuent-ils légèrement au souvenir des copains, lorsque la sonnerie aux morts retentit dans l’air humide de novembre. Il y a une fanfare locale, souvent de bonne facture. Tout ça est très français. Ceux qui trouveraient, par extraordinaire, que c’est dérisoire ou sous-préfectoral, n’ont rien compris à notre caractère national.

Ceux qui trouvent que le souvenir des morts est une excuse de feignasse, sont indignes. Si certains Français ignorent ce qu’est le 11 novembre, ce n’est pas uniquement de leur faute. Ils vivent dans un pays qui a cessé de s’aimer, qui a cessé de croire en sa propre grandeur malgré deux millénaires de preuves éclatantes. Pourquoi seraient-ils patriotes quand ceux qui les représentent ne le sont pas ? En un mot, pour qu’il y ait 65 millions de Français au pied des monuments aux morts, il faudrait moins d’hommes politiques comme ceux qu'on nous fabrique depuis trente ans.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

82 commentaires

  1. Moi je pose une question à monsieur Copé où était son grand père pendant la guerre de 14 ? Enfin ça fait longtemps qu’il n’a pas fait parler de lui alors il a peur qu’on l’oublie. Mieux vaudrait faire des économie sur les dépenses publiques

  2. Bien sûr Copé n’a fait que profiter du moment et de l’événement pour faire parler de lui, c’était du pain béni pour ce politique médiocre qui a activement participé à la déchéance de la droite.

    Non seulement l’État doit garder ce jour de commémoration, mais il doit tout faire pour mettre ce jour glorieux en avant par tous les moyens qui sont à sa disposition.

  3. La parade toute trouvée contre la suppression des jours fériés qui « devraient rapporter beaucoup d’argent », (c’est le gouvernement qui le dit,) serait celle des cheminots qui « travaillent » une minute et quelques centièmes par jour de manière à profiter du lundi de Pâques supprimé par un certain premier ministre, Jean Pierre Raffarin, qui, soi-disant rapporte « aux retraités » 2 milliards d’€!
    La seule manière de faire entrer des sous dans les caisses d’un état plus que gourmand serait d’offrir du travail aux millions de chômeurs qui vivent grâce aux efforts surhumains des autres travailleurs. Seulement, voilà, les faire travailler à quoi, pour qui ? Pour un pays qui ne fabrique plus rien faute de désindustrialisation galopante dont la faute incombe essentiellement à « nos merveilleux écologistes »?
    Dans un pays où le déficit commercial est aussi important que le volume des importations de produits que nous ne fabriquons plus le problème du redressement est impossible, insoluble. Ce ne sont pas, même, les 11 jours fériés à supprimer (ajoutés aux fatidiques 35 heures et la retraite à 60 ans depuis un certain mois de mai 1981 qui ont plombé l’économie du pays) qui arrangeront la situation.

  4. C’est bien une ânerie d’ancien rpr passé dans le grand n’importe quoi. Un tiers politique vasouillarde deux tiers dans la chicane d’affaires . Et en plus ce zèbre est maire de « sa bonne ville de Meaux » comme il se plaît à dire, ville qui possède le musée le plus complet sur la Grande guerre . Au fou !

  5. Manquerait plus que ça ! Supprimez plutôt le 1ier mai, bande de feignasses ! Mes petits-enfants y sont, le 11 novembre, au monument aux morts ; honorer la mémoire de leurs 8 arrière-arrière grand’ pères et oncles, y compris tante et ailleule ( 2ième GM)..

  6. Touours à vouloir faire de mauvaises économies et toujours sur le peuple laborieux . Il y en a tant à faire sur ces élus en premier et ensuite toutes ces aides , ces allocations et puis faire payer les casseurs et leurs familles , ne plus accueillir des personnes pour qui il n’y a pas de travail etc…..

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