[Point de vue] Pour sauver notre société : l’économie politique, enfin !

frontière

« Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes » (Bossuet).

La France s'effondre et risque la disparition. Que ceux qui pensent le contraire ne lisent pas ces lignes et continuent à tenter vainement de gérer les conséquences sans remonter aux causes. Pour les autres, désormais très largement majoritaires, ils s'alarment, à juste titre : endettement national et service de la dette, déficit budgétaire chronique, montée du chômage, baisse du pouvoir d'achat, menace sur les retraites, réduction des services publics, augmentation des impôts, accord Mercosur, désindustrialisation, déficit de la balance commerciale, croissance très faible, inflation forte. Désormais, ils peuvent y ajouter la flambée catastrophique des disparitions d'entreprises : 66.500 en 2024, pire qu'après le crash de 2008 (Voir l'étude de BPCE L'Observatoire, janvier 2025). Et on redoute une nouvelle aggravation en 2025.

Triple erreur

Face au drame imminent, on n'observe qu'une seule attitude, erronée dans ses trois variantes : augmenter les impôts ; réduire les dépenses publiques. Et même combiner les deux erreurs… C'est-à-dire administrer les conséquences sans remonter aux causes. Que ne dirait-on pas, à juste titre, d'un médecin qui tenterait de soigner les effets de la maladie sans en rechercher les causes, ce que la Faculté enseigne de faire : l'étiologie, après avoir réalisé le diagnostic (par lequel le médecin identifie les affections dont souffre le patient), la symptomatique et le pronostic morbide.

Or l'« étiologie économique » supposerait que l'on restaure l'économie politique, que l'économiste français Charles Gide définissait comme « l'étude de la production économique, l'offre et la demande de biens et services et leurs relations avec les lois... le gouvernement, la distribution des richesses et la richesse des nations, incluant le budget ». Pour Léon Walras (autre économiste français, ndlr) « l'économie politique se définit comme l’exposé de ce qui est, et le programme de ce qui devrait être ».

Les esprits les moins curieux se demandent comment on en est arrivé là, alors que la France fut dans les années 50 à 80 (les « Trente glorieuses ») un pays riche, puissant, social, nataliste : qu'est-ce ce qui a changé au point de faire de nous un pays pauvre, faible et inégalitaire, dé-natalisé, menacé dans sa survie et ses identités culturelle et sociologique historiques ?

Au moment où notre Nation retient son souffle et attend désormais, à 63 %, que Emmanuel Macron s'en aille vite, il n'est que temps de reprendre la réflexion sur ce que devra être notre indispensable et vital sursaut économique, l'instinct de conservation collective.

Écouter les grands penseurs

Il faudra mettre à la corbeille à papier les travaux inutiles ou nuisibles des économètres modernes, drogués de maths, et reprendre sur nos étagères les écrits des classiques. En effet, on observe que les économistes modernes sont, certes, capables d'écrire des livres de 1 000 pages, très intelligents et documentés sur l'économie, mais… sans avoir la rigueur mentale de définir au préalable ce qu'est l'économie et surtout quel est son but ! Pour Adam Smith, le père de l'économie politique : « ce qui est important c’est le travail annuel de chaque nation ». Pour Say : « c’est le consommateur qui est – par nature - la finalité de toute économie ». Pour Friedrich List, « le protectionnisme éducateur consiste à protéger une industrie nationale naissante [ou déclinante selon nous] afin qu'elle grandisse et devienne prospère avant de lui permettre de s'intégrer dans la concurrence internationale ». Et pour Maurice Allais (prix Nobel d'économie, ndlr), « la maximation du rendement social constitue certainement la question fondamentale de l'économie pure ». Qui écoute ces grands penseurs ?

Or, ce qui nous sortira du chaos économique, et donc social, ce sera l'augmentation du PIB. Par un effet mécanique, sans augmenter les impôts ni réduire les budgets des Services publics. Et comment augmenter le PIB ? En réduisant les importations mortifères et en leur substituant les productions nationales relancées. Au moment où Trump va augmenter les droits de douanes (ce qui avait bien réussi il y a quatre ans et l'a fait réélire), il faudra faire pareil et suivre ce « brise-glaces ». Réduire la part des importations, c'est possible en agissant sur deux leviers : la santé des consommateurs contre les aliments dangereux (beaucoup plus de contrôles aux frontières, car on en avait beaucoup supprimé) ; et la santé de l'humanité (taxe carbone sur les transports longue distance, depuis la Chine et depuis l'Amérique du sud).  Et il ne faudra pas trembler en invoquant le second levier, celui du droit à préserver nos filières nationales stratégiques.

Défier Bruxelles

Alors, oui, il y aura un conflit - de brève durée - avec la Commission de Bruxelles. Mais ces fonctionnaires non élus devront se soumettre aux souverainetés nationales (ou se démettre). Et il faudra enfin voter sur le Traité de Lisbonne, illégitime depuis 2008… Nombreuses seront alors les nations européennes qui suivront la France en vue de refonder une vraie Europe, sensée. Le moment est proche, soyons prêts.

PS : J'en appelle aux juristes et économistes pour m'aider à lancer une revue en ligne d'économie politique souverainiste.

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Henri Temple
Henri Temple est universitaire, juriste, théoricien de la Nation (auteur de :  Essai sur le concept de ‘’Nationisme’’, Sphairôs, 2024)

Vos commentaires

3 commentaires

  1. On ne peut qu’être d’accord avec votre constat, ce n’est pas avec une balance commerciale systématiquement déficitaire qu’on pourra redresser la situation économique de notre pays.
    Les mesures censées sauver le climat ne font qu’aggraver ce déficit puisque nous subventionnons des éoliennes, des panneaux solaires, des véhicules électriques… tous fabriqués hors de France.
    Nous refusons les OGM mais nous en importons et en consommons, la prospection de gaz de schiste a été interdite par le visionnaire François Hollande qui a le culot de revenir en politique.
    Une grande partie de nos élus sont des traitres à la patrie !

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