[POINT DE VUE] Qu’est-ce qu’être français : Xavier Bertrand a sa petite idée…

Capture d'écran
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2027 s’approche, avec 2027 la prochaine présidentielle…et avec la prochaine présidentielle, l’inoxydable Xavier Bertrand. Cette fois, il en est re-re-sûr, c’est la bonne. Lui seul, gaulliste social, peut faire rempart au Rassemblement national. Incapable jusqu’à maintenant de gagner autre chose qu’un siège de président des Hauts-de-France - ce qui n'est déjà pas mal -, l’homme de la Picardie en est re-re-re-persuadé, ce coup-ci, il va être porté par la faveur du peuple. Mais pour être le sauveur de la patrie, il faut encore lui donner un sens, définir ses contours et, puisque c’est de nouveau à la mode, se prononcer sur ce qu’être français signifie. C’est ce qu’il a fait le 12 février sur BFMTV, sur le plateau d’Apolline de Malherbe.

Etre français : le grand tabou. Sarkozy avait essayé un débat sur l’identité nationale : il n’en était rien sorti, comme de tout ce que le désormais Napoléon du bracelet électronique avait essayé naguère pour donner des gages à la droite patriote. Hollande avait évacué l’idée avec indifférence, comme un notable ferait mine, à la fin d’un dîner arrosé, de ne pas remarquer une allusion grivoise. Macron a dit un peu tout et son contraire, mais au fond, pour lui, l’identité nationale a toujours fait partie de ces « passions tristes » qui caractérisent « ceux qui ne sont rien ». Alors écoutons le Tirésias de Saint-Quentin, le Nostradamus des corons, révéler son oracle.

« Etre français, dit gravement Xavier Bertrand, c’est l’adhésion aux valeurs de la République. C’est le respect de la loi. Et pour celles et ceux qui viennent d’autres pays, c’est la pratique de la langue française ». C'est tout ? Apolline de Malherbe tente de lui faire préciser ce que cela signifie pour ceux (« cellezéceux », dirait-il) qui ont déjà des papiers français. L’homme du dernier recours botte en touche : on ne va pas remonter jusqu’à l’origine des parents, sinon après, ce serait quoi ? Alors reprenons. Premièrement, l’adhésion aux valeurs de la République : quelles sont-elles ? La laïcité, bien sûr, les droits des femmes et des minorités, sans doute, mais c’est à peu près tout. La liberté : à commencer par la liberté d’expression ? On en parle en ces temps de fermeture de C8... L’égalité est un vœu pieux. La fraternité n’existe pas dans un pays fragmenté. Bon. Deuxièmement : le respect de la loi. Ou sinon quoi ? La loi est un paillasson pour tous, sauf pour ceux qui paient leurs impôts, l’URSSAF et leurs amendes, ceux qui « jouent le jeu » comme on disait pendant le COVID. Troisièmement : la pratique de la langue française. Voici un homme pour qui l’histoire de France commence en 1789, ou, grand max, au traité de Villers-Cotterêts. Napoléon lui-même parlait mal le français jusqu’à ce qu’il entre au collège de Brienne. Les paras vietnamiens ne maîtrisaient pas la langue de Molière, mais ils sont morts en héros en Indochine. Sartre écrivait bien mais c’était une ordure. On voit bien que ce n’est pas si simple.

C’est ça, le problème, quand on fait couler de l’eau tiède : tout ça ne rime à rien. Etre français, c’est simple : c’est l’être depuis des générations, ou faire l’effort, si on n'est pas né français, de devenir comme ses hôtes. La langue n’en est qu’une des modalités, mais on se souviendra, à ce sujet, que de nombreux parents italiens forçaient leurs enfants à ne parler que le français à la table familiale, et que les Polonais ou les Espagnols cuisinaient des blanquettes au bout de quelques années. En 2025, les supermarchés font des catalogues « spécial Ramadan », les lois sont de simples suggestions, la ligne 13 du métro parisien ressemble à la tour de Babel (sur haut-parleur)…et Xavier Bertrand, comme d’habitude, est aux fraises.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

66 commentaires

  1. Un ténor du NFP, probablement!
    Très à son aise pour ne rien dire sur BFM, l’une des nombreuses chaines du « Médiastan » dont le soutien est incontournable pour espérer être élu et chaine amie des pires présidents.
    Vous représentez qui Monsieur Bertrand? C’est un peu le chat noir de la politique, et les français sont des briseurs de chat noir.
    Mais d’ici 2032, il aura certainement fait une formation en sincérité avec Macron chez Mackinsey…ils pourront se présenter tous les deux et vice versa selon les Inconnus:
    L’hémorragie de tes désirs
    S’est éclipsée sous l’azur bleu dérisoire
    Du temps qui se passe
    Contre duquel on ne peut rien
    Être ou ne pas être
    Telle est la question sinusoïdale
    De l’anachorète
    Hypocondriaque
    Mais tu dis (mais tu dis)
    Que le bonheur est irréductible
    Et je dis (et il dit)
    Que ton espoir n’est pas si désespéré
    A condition d’analyser
    Que l’absolu ne doit pas être annihilé…….propagande de XB 2032!

  2. Il n’a jamais eu de convictions profondes et il a retourné sa veste quand il fallait pour rester en place et profiter du système ; Sur l’immigration n’attendons rien du personnage qui compte sur ces nouveaux électeurs obéissants à leurs meneurs au moment des prières pour engranger plus de voix !

  3. L’assureur de St Quentin se dit Gaulliste
    Il n’a rien à voir avec le gaullisme
    Il est europeiste et mondialiste
    Le Général n’aurait jamais accepté la perte de notre souveraineté
    La girouette Bernard se dit gaulliste social comme si il avait plusieurs gaullismes
    Il n’y a qu’un gaullisme celui de la souveraineté et de l’indépendance nationale

  4. Qu’est-ce qu’être français ? La secte des bien -pensants s’envole dans des élucubrations en provenance d’un septième univers, pour constater, bedeaux, qu’ils ne savent pas, leurs dissonances en témoignent. Il ne leur viendrait pas à l’esprit de poser la question au premier migrant venu . Pourquoi la France ? Et au premier français de la France profonde. Ce qui vous retient en France ? Le bon sens coulerait de source. Nos bien-pensants tomberaient de haut en se disant : « Mais c’est bien sûr… » . Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures alors que la réponse est sous nos yeux. C’est toute la force de nos politiques, de nos diplomates. L’extrémité de leur nez…POINT.

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