[Point de vue] B. Retailleau à Rennes : constat en direct de 40 ans de lâcheté

Capture d'écran
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Nombreux sont ceux qui attendent beaucoup de la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur : l’ancien sénateur de la Vendée, autrefois proche de Philippe de Villiers, est réputé pour son intransigeance et son souci de faire respecter l’ordre. Avec lui, pas de forfanteries comme chez Sarkozy ou Darmanin : plutôt une attention calme, une concentration polie, qui rappellent le style d’un Bernard Cazeneuve. Bruno Retailleau s’est rendu cette semaine à Rennes, dans le quartier de Maurepas, une de ces nombreuses zones de non-droit soumises à la loi des dealers. « La France sera sur la voie de la mexicanisation » si l’on ne fait rien, a-t-il d’emblée rappelé ; on ne peut pas lui reprocher d’utiliser la langue de bois. Tout au plus peut-on se demander si l’emploi du futur n’est pas optimiste, dans un pays qui ne compte plus depuis longtemps les assassinats liés au narcotrafic.

 

Parmi les passages obligés de ce genre de déplacements officiels, il y a toujours des entretiens avec les habitants du quartier. On se souvient que Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait promis « le Kärcher™ » à une brave dame qui n’en pouvait plus de « ces racailles ». Vingt ans plus tard, les racailles font la loi. À Rennes comme ailleurs, cependant, il y a toujours des gens qui vivent dans ces quartiers que l’État a abandonnés. Ils n’ont pas les moyens d’en partir. On leur refuse même, parfois, un relogement. Or, justement, parmi les interlocuteurs de M. Retailleau, il y avait une dame dont le témoignage était édifiant. Son mari est malade, sa fille la supplie de déménager pour que sa vie ne soit plus en danger, elle évite le centre commercial qui est en bas de chez elle car elle a trop peur de s’y promener… mais il n’est pas possible de lui donner un autre logement social. La raison en est bien simple : la « mairesse » de Rennes les a promis à des migrants. On ne peut pas satisfaire tout le monde.

Il faut regarder cet échange entre un ministre que l’on sent honnêtement préoccupé par ce qu’il voit et ces femmes qui lui expliquent à quoi ressemble le quotidien des Français qui vivent dans une cité sous emprise. « On entend les tirs de kalachnikov », « on n’est plus en France », disent-elles. Une autre habitante dit que ce quartier, jadis « vivant », a aujourd’hui radicalement changé en dix ans seulement. Qu’est-ce qu’il peut bien s’être passé en une décennie, dans les cités ? Si seulement on avait un indice… « Ce sont des gens de couleur », tous « des étrangers », dit cette autre femme. Peut-être se trompe-t-elle, peut-être tous ces narcotrafiquants ont-ils des papiers français parfaitement en règle. Mais on voit très bien ce qu’elle veut dire tout de même, et sans doute M. Retailleau le voit-il également.

Des témoignages aussi poignants, qui montrent des « Gaulois » aux prises avec une jeunesse agressive, qui a pris le contrôle de l’endroit où ils vivent, il y en a depuis une vingtaine d’années, au moins. L’irruption du narcotrafic à grande échelle est une nouveauté qui change la donne. À l’invasion migratoire s’ajoute cette « mexicanisation » que le nouveau ministre a eu le courage d’appeler par son nom. Cet entretien, sous l’œil des caméras, est le symbole de quarante ans de lâcheté. Espérons que les déclarations de fermeté de Bruno Retailleau seront suivies d’effet… pour la première fois, depuis bien longtemps, au ministère de l’Intérieur.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

45 commentaires

  1. Que peut faire Retailleau avec un premier ministre qui cherche des sous partout, donc, surtout pas de dépenses supplémentaires au titre de la sécurité des Français, un président qui ne peut pas se désavouer en acceptant que soit fait le contraire de ce qui a été fait depuis qu’il est élu et un président du conseil constitutionnel qui trouve son bonheur dans la neutralisation de toute mesure réclamée à cor et à cri par une immense majorité de la population ? Sans parler de l’opposition de la gauche réunie dans son ensemble, de la justice qui estime déjà faire son travail et de la CDEH qui se ferait un plaisir d’annuler le peu qui serait miraculeusement parvenu à passer tout les filtres précédents.

  2. « Un pays qui ne compte plus depuis longtemps les assassinats liés au narcotrafic! » – Comme nos Gouvernances précédentes , Retailleau persiste à prendre le problème à l’envers . La « Prohibition/Répression » n’a jamais marché , elle ne marchera jamais . Les États-Unis ont mis moins de 10 ans à le comprendre pour la prohibition des Alcools dans les années 1930 , juste le temps pour quelques « familles mafieuses » d’engranger des fortunes encore inégalées aujourd’hui ! Prendre le problème à l’endroit consiste à ce que l’État prenne le Contrôle de la Totalité des Filières « Stupéfiants » . Ça ne changera RIEN au désastre pour la Santé Publique actuel , au contraire , car les produits seront contrôlés . L’État prendra enfin le Contrôle , les Recettes , les Bénéfices et les Taxes , ce qui lui donnera davantage d’aisance financière pour mieux poursuivre les « narcotrafiquants » résiduels devenus marginaux , comme pour les Tabacs et les Alcools actuellement qui , que je sache , ne sont pas devenus inoffensifs pour la Santé depuis qu’ils sont en Vente Libre . Je ne vois malheureusement pas B. Retailleau prendre cette voie , autrement plus « courageuse » et innovante que l’absurde et éculée « Prohibition/Répression , qui cumule TOUS les défauts et les échecs consécutifs .

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