[Point de vue] Services publics, Justice, Éducation nationale : vers le grand effondrement

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À trop surveiller de près ce Grand Remplacement que d’aucuns ne veulent pas voir, ou font mine de ne pas vouloir voir, on passerait presque à côté du grand effondrement qui est en train de happer notre pays.

Ce grand effondrement est incontestable dans les services publics, et dénoncé depuis des années maintenant par une majorité d’hommes et de femmes politiques de tous bords. L'état de la Justice, de l’Éducation nationale et, bien évidemment, du système de santé public dans son ensemble en est la preuve incontestable. Ces trois piliers structurants de la société, garants de l’État de droit, de l’égalité des chances et de la santé pour tous, ne sont même plus des caricatures de leurs promesses mais des zombies.

Il est désormais flagrant qu’il existe une Justice pour le commun des mortels, affreusement lente et inefficace par manque drastique de moyens, et une Justice pour les puissants, agile et sévère avec les misérables. Ajoutons une troisième Justice politique, qui place des pans entiers de la société sous sa coupe, en toute impunité.

Le constat de l’état de déliquescence dans lequel est plongée l’Éducation nationale est encore plus simple à faire. Le simple fait que les ministres qui se sont succédé rue de Grenelle, ces dernières années, aient tous placés leurs enfants dans le privé, y compris pendant leur mandat, est un aveu criant.

Quant à l’hôpital public, et le système de soins français dans son ensemble, vous avez déjà lu des kilomètres d’articles à ce sujet et avez expérimenté, pour vous-même ou pour vos proches, le chaos des urgences, la chasse à l’ophtalmo, au gynéco ou à l’oncologue. Vous savez.

Le problème, c’est que cette situation de déliquescence généralisée qui s’est amplifiée sournoisement au cours de la décennie écoulée dans le secteur public contamine désormais le secteur privé. La « QOS », pour Quality of Service, ou Qualité de Service, en bon français, n’est plus qu’un lointain souvenir, y compris au sein des grandes entreprises, même celles à la réputation de fiabilité et d’excellence.

Vous me direz, « en quoi est ce grave ? ». La réponse est pourtant simple. Un adage boursier dit « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». Les assignats ont fait disparaître au fond des coffres les pièces en or. De la même manière, les mauvaises pratiques chassent les bonnes. Cette propension qu’a l’administration à ne pas répondre aux courriers qu’on lui envoie, à ne respecter aucune règle qu’elle impose aux autres, à complexifier l’intégralité de la chaîne relationnelle avec elle dans le seul but de perdre un maximum de monde en cours de route, afin de faire dégonfler les files d’attente, bref, cette propension à tout faire pour ne surtout rien faire, tout cela devient la norme aussi dans le secteur privé.

Il est certain que la pandémie a contribué à l’installation de ce phénomène, ou à son amplification. Courriers et serveurs vocaux nous ont demandé d’être compréhensifs, en raison de la situation sanitaire patati-patata... Mais il n’y a pas eu de retour en arrière : l’à-peu-près, le « plus tard », le « ce n’est pas possible », le « on le fait plus » sont devenus la règle. Vous, moi, vos proches, avons des dizaines d’exemples récents du quotidien du lent naufrage de pans entiers du secteur privé. Les explications sont multiples, allant du matraquage fiscal et de la tyrannie de la marge à la crise des vocations, en passant par la blague de l’apprentissage subventionné et le recours systématique au numérique qui ne peut surtout pas tout. Mais le constat est là. Ce ne sont plus des cas isolés, ce n’est pas la faute à pas de chance et vous n’y êtes pour rien. La médiocrité est devenue le mode de fonctionnement normal de notre société moderne.

Et après la médiocrité, il y a le néant.

Jean-Baptiste Giraud
Jean-Baptiste Giraud
Journaliste, directeur de la rédaction d’Economie Matin et Politique Matin. Il médiatraine chefs d’entreprises et personnalités politiques depuis plus de vingt ans.

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Mr ZEMMOUR a cru lors de ses meetings spectaculaires que la France était derrière lui ,mais en réalité c’est comme dans ASTERIX ,simplement le noyau dur des Français réalistes voyant l’état de notre pays ,mais n’étant pas la majorité !!
    La majorité c’est :des « assistés » ,des Français de « papier » , des « planqués » qui ne veulent surtout pas que cela change et beaucoup  » d’autruches » qui ne veulent pas ,par confort , voir la réalité , donc conclusion le pays est « foutu » hélas !!

  2. Tout va bien, notre Président a trouvé un avion pour l’emmener en Roumanie. Paris Match de demain, donne une vue précise du scandale du Stade de France. La poste a peiné à distribuer les professions de Foi, mais les Français n’avaient pas envie de voter. EDF a branché un parc éolien en mer, mais persiste à faire des coupures intempestives. L’inflation galope et la bourse dégringole. Tout va bien, votez pour moi, braves gens. Les lendemains vont déchanter.

  3. Lire « Le livre noir de la gauche française » de Xavier Moreau, où l’on comprend que notre Etat est toujours sous l’emprise révolutionnaire gauchiste et qui aprés 2.5 Siècles nous aura tué.

  4. Certes les hommes politiques sont responsables de cette déliquescence débutée dans les années 80, mais combien de travailleurs et de fonctionnaires en particulier se sont battus pour inverser la tendance? Ceux qui refusaient ce délitement sont devenus minoritaires avec le temps et l’arrivée de nouveaux diplômés prétentieux n’a fait qu’envenimer le problème. L’éducation nationale est la première responsable de l’état actuel de notre pays.

  5. Le seul qui aime la France les Français n’en on pas voulu ils auront ce qu’il mérite un pays qui tombe au fond du trou .
    Il fallait voter Zemmour .

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