[Point de vue] Sexisme : l’extrême droite, cible privilégiée d’un wokisme imposé

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Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) vient de rendre son rapport, ce 23 janvier, sur l’état du sexisme en France. Rappelons d’abord que ce « Haut Conseil » fut créé en 2013, renforcé en 2017, et a pour but « d’animer » le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité. Ajoutons que cette instance, censée - on ne sait comment - demeurer indépendante, est placée auprès du Premier ministre.

Ce rapport pourrait être jugé nécessaire et légitime s’il n’était pas conçu avec un biais idéologique évident et, partant, comme un outil de propagande progressiste. Les rapporteurs commencent alors par égrainer ce qui représente, selon le Haut Conseil, des avancées incontestables (que l’on ne peut donc plus contester) en matière de droits des femmes. Ainsi, il est fait état de la lutte contre les violences conjugales et contre les violences sexuelles. Il est également expliqué que les nouvelles obligations de la Loi « RIXAIN », qui permettront à terme une représentation équilibrée entre les hommes et les femmes dans des postes de direction des grandes entreprises, sont bienvenues. Jusqu’ici, en effet, ces avancées sont plutôt vertueuses.

Mais, pour ce même Conseil, les avancées incontestables consistent également en les préservatifs gratuits pour les moins de 25 ans, au délai d’IVG avancé et à la PMA pour toutes… Les rédacteurs de ce rapport ne laissent donc aucune place à l’idée que l’IVG ou la PMA pour toutes pourrait constituer pour certains esprits des régressions et non des avancées.

Il convient de préciser que le problème essentiel de ce document est l’absence de définition claire de ce qu’est le sexisme. Pour le HCE, en réalité, tout est prétexte à sexisme. C’est ainsi que s’infèrent des idées du plus pur wokisme, celui défendu ardemment par son égérie verte et rouge.

Il existe évidemment des violences physiques ou sexuelles qu’il faut combattre, le déséquilibre des salaires et la question des postes à responsabilités. Mais ce qui inquiète beaucoup ce HCE, ce sont les stéréotypes machistes. On apprend que 65 % des femmes et 77 % des hommes pensent que les hommes doivent protéger les femmes : c’est inquiétant. Aussi, 50 % des femmes et 62 % des hommes considèrent que les femmes sont naturellement plus douces que les hommes (qu’en penseraient nos poètes des siècles derniers ?). De plus, et c’est extrêmement sexiste, le barbecue est une affaire d’hommes pour 23 % des hommes.

L’ennemi est évidemment l’homme. Mais, en réalité, pas n’importe lequel. Le danger est, semble-t-il, le phénomène de « backlash » qui constituerait en des « raids » masculinistes dans l’objectif est de réduire les femmes au silence et les discréditer. Évidemment, le coupable est tout trouvé puisque ces attaques sur les réseaux sociaux sont soutenues par « un segment croissant d’internautes d’extrême droite ».

L’ennemi est ainsi nommé, et même si le Haut Conseil à l’Égalité abhorre les stéréotypes, on peut bien se permettre de stéréotyper le dissident. Mais, n’en déplaise au HCE, de nombreux hommes considérés comme machos estiment que le fait de violenter une femme ou de solliciter des faveurs sexuelles non consenties sont des actes méprisables réalisés par d’immondes lâches, qui méritent à juste titre de dures sanctions pénales. De surcroît, quand on lit l’intégralité de ce rapport, on apprend que le nombre de victimes d’infractions sexuelles commises en dehors de la famille a progressé de 24 %. Surtout, les violences sexuelles dans les transports en commun sont les atteintes ayant enregistré la plus forte augmentation en 2021.

Dès lors, sont-ce réellement ces hommes machos, derrière leur barbecue, qui tiennent à payer l’addition et protéger leurs épouses, réellement responsables des violences sexuelles dans les métros ? Puisque ce rapport n’hésite pas à dénoncer les adversaires des femmes, pourquoi une étude complémentaire n’a-t-elle pas été mise à l’œuvre au sein des juridictions pénales pour que l’on connaisse véritablement le profil des responsables de ces violences sexuelles ?

Mais pour le HCE, les solutions sont simples, parmi celles proposées, il faut une loi pour éduquer à la sexualité et à la vie affective. Et surtout, il ne faut pas oublier d’interdire la publicité pour les jouets genrés. Voilà l’urgence !

Car évidemment, si nos garçons ne jouent plus aujourd’hui avec leur camion de pompier, soyons certains que demain, ils refuseront de payer l’addition au restaurant, laisseront leur femme souffler sur les braises du barbecue et perdront l’envie d’aller se frotter dans le métro parisien aux heures de pointe.

Me Alain Belot
Me Alain Belot
Avocat au barreau de Paris, chroniqueur à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Je ne comprends pas de quel droit on s’immisce dans la vie privée des hommes et des femmes pour leur dicter leur comportement. Si un homme veut faire le BBQ où est le problème ? Et si sa femme préfère repasser pourquoi pas ? Je pense, en tant que femme, que nous allons perdre la galanterie masculine. Quelle femme s’est offusquée qu’on lui offre des fleurs ? Qu’on lui dise qu’elle est bien coiffée ? Qu’elle a une jolie robe ? Dans les années 70/80/90 c’était comme ça et nous n’étions pas malheureuses. J’ai toujours fait ce que je voulais et quand j’étais choisie pour un poste c’est parce que je le méritais pas parce que j’étais une femme. Quelle honte d’être choisie pour son sexe et non ses compétences…. C’est ça le vrai sexisme.

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