[Point de vue] SNCF : pas de grève de Noël cette année !  

train

Ils ont osé : on nous a volé notre grève !

L’ensemble des syndicats de la SNCF et même, tenez-vous bien, les incorruptibles militants fer et feu de SUD Rail ont annoncé qu’ils renonçaient à leur traditionnelle grève des fêtes de fin de l’année ! Ainsi ces capitulards se couchent devant les puissances d’argent et un Président au service de Rothschild ! Stipendiés à un pouvoir dont l’arrogance est sans limite, ces syndicalistes félons ont accepté de voir des trains rouler à un moment où ils devraient être immobilisés.

Mais quel recul ! Quelle frustration ! Quelle trahison !

Qu’est devenue cette grande dramaturgie revendicative qui ouvrait, chaque année, la période des vacances ? Que sont devenus ces héroïques militants qui avaient su accepter 112 secondes supplémentaires de travail chaque jour pour arracher à une direction scélérate le maintien du jour férié de Pentecôte ? Que sont devenus ces héros prolétariens qui, attentifs à bien nous associer à leurs justes revendications, bloquaient jadis pour Noël dans un grand rêve de lutte des classes des centaines de milliers d'usagers dans les gares au petit matin ? Jamais pour eux-mêmes, notez bien, toujours au nom de l’intérêt général et du service public. Désordre, froid, neige, chiards, chieurs, discours, télé, médias, rodomontades politiques... Quel lyrisme ! C’était magnifique.

Et ils comprenaient, les usagers ! Correctement éduqués dans un masochisme socialo-chrétien, coincés avec enfants et bagages sur des quais glacials et sans information, ils pouvaient mettre à profit toute cette attente incertaine pour compatir. D’ailleurs en solidarité avec ces syndicalistes aimés, certains n'avaient-ils pas constitué une cagnotte pour les remercier ? Comprendre que c’était d’abord pour eux que les cheminots se sacrifiaient ! Pour une société plus juste, avec plus de syndicalisme, moins de trains, moins de travail, plus de primes, plus d’embauches, la journée raccourcie (mais toujours avec les 112 secondes supplémentaires), un droit comptable dérogatoire et, pourquoi pas, la retraite complète dès la fin de la première année de travail…

Heureusement, faute, cette année, de pouvoir contempler des voies désertes, contraints de devoir composer avec des trains peut-être utilisables, il existera d’autres moyens de manifester notre solidarité avec les brav’cégétistes. Tiens, comme contribuables, par exemple : selon une analyse publiée par FIPECO, ils nous auraient coûté vingt milliards d'euros en 2022, dont cinq pour leur régime spécial de retraites. Et puis, s’il faut à tout prix accepter que les trains fonctionnent, alors du moins qu’ils le fassent mal et à des prix prohibitifs ! Résistons à ces visions étriquées et petites-bourgeoises de confort, de chauffage ou de ponctualité. 2022 et 2023 auront été les pires depuis dix ans en termes de retards, d’après un rapport de l'Autorité de la qualité de service dans les transports. Quant au coût, l’INSEE rappelle que les tarifs des billets augmentent sans cesse, avec des progressions annuelles moyennes dépassant 6 % et des pics culminant à 14,9 % sur un an, comme celui observé en juin 2022.

Tout cela, bien sûr, c’est un peu de satisfaction pour la cause, mais qui ne saurait compenser la grande grève patriotique des fêtes de fin d’année ! En France, la grève  a toujours été et devra toujours rester le cœur de l’activité ferroviaire. Un train qui roule, c’est un échec du syndicalisme. Nous, les usagers, soyons solidaires de nos amis cheminots, exigeons le rétablissement de la grève de Noël !

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Moi je roule en voiture mais vous pensez un peu aux malheureux usagers qui outre le fait d’avoir payé leurs billets hors de prix,passent leurs fêtes de Noël à pourrir dans vos gares Tout cela ne donne vraiment pas envie de prendre le train.

  2. Les traditions ont du plomb dans l’aile même à la SNCF. C’est « INOUI » non? Les syndicats se sont peut-être enfin rendu compte que leur entreprise ne survivait qu’au crochet du contribuable.

  3. C’est complètement stupide. En Arabie Saoudite où j’ ai travaillé un peu moins de 4 ans, quand nous partions pour nos vacances de Noël, le personnel Saoudien bien loin d’être laïque nous disait « merry Christmas » comme nous leur souhaitions un « Aïd mubarak » au moment de leur principale fête religieuse. Pour Audi, ça ne m’étonne guère ; ils essaient de ne pas froisser leur principale clientèle. Quand on a travaillé et vécu longtemps avec des musulmans de France, on sait que c’est leur marque préférée.

  4. Cela me paraît gros quand même. Pas de grève SNCF à Noël, ne serait ce pas ce qu’on appelle vulgairement une « Fake news »

  5. Pas de grève façon de parler mais des trains supprimés ici et là la vielle de Noël ou le jour même …Plus hypocrite et belle façon d’embêter le cochon de payeur…

  6. Tout fout l’camp, mon bon monsieur ! Comment voulez vous revendiquer le maintien des crèches dans le hall de nos mairies républicaines si même les cheminots syndiqués renoncent à leurs traditions les mieux ancrées.

    • Comparer la grève des cheminots au maintien des crèchs dans le hall de nos mairies ,il faut le faire quand même;
      Quant à moi jene vois pas le moindre rapport.La naissance de Jésus dans une crèche serait égal aux cheminots qui ne veulent plus travailler;Curieux quand même

  7. Magnifique !. Que voulez vous vous mon brave monsieur plus aucunes valeurs tous fous le camp même nos députés votes des lois qui n’en sont pas.

  8. Ah, j’adore ! « …à leur traditionnelle grève de Noël… » donc, une grève non motivée par des soucis professionnels, hi, hi, hi… Ce statut de fonctionnaire permet tous les débordements, à commencer par les chefs qui ont un comportement à responsabilité limitée… envers qui les employés n’ont pas un véritable interlocuteur. Tout découle de là. Dans le privé, on sait avec qui on discute, dans ces grosses boutiques coiffées par l’État, c’est l’irresponsabilité à tous les étages… les politiques qui s’en contre-foutent car ils ne seront plus là pour constater les dégâts, y tout, y tout…

  9. Les grèves ont déjà coûté à la France la disparition de toute son industrie et de sa sidérurgie. Tout a été délocalisé dans des pays à la main d’oeuvre moins payée et moins grévicole. Il faut se rappeler aussi que la grande grève de 1968 (aucun train ne roulait) avait poussé Pompidou et son gouvernement a transféré la majeure partie du fret transporté sur la route (avec Max Menier, « les routiers sont sympas! ») et la construction, par l’Etat, d’un réseau d’autoroutes : vive l’écologie !

  10. Cette affaire est choquante. Brutalement, les cheminots cessent de semer la pagaille qui avait pour but de protéger les « usagers ». On aura tout vu !

  11. Si le prix du billet augmente les cheminots ne sont pas concernés alors ce n’est pas un problème, enfin force est de constater que la CGT et SUD ne sont plus ce qu’ils étaient incapables de faire juste une petite grève pour ennuyer les travailleurs et les travailleuses

  12. Belle dérision grinçante. Dans la même veine, il y aurait toutes ces belles âmes, contribuables pour certaines, qui approuvent, soutiennent, favorisent l’immigration de submersion…

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