[POINT DE VUE] Tiens, Bilongo ne veut pas « mélanger des nationalités »…

BILONGO

Vous souvenez-vous de Carlos Martens Bilongo ? C’est ce député de La France insoumise qui avait volontairement mal interprété les propos de Grégoire de Fournas, député RN. Pendant son intervention larmoyante sur le sort des migrants, le député RN avait répondu : « Qu’ils retournent en Afrique ! », ce que M. Bilongo avait fait mine de comprendre par « Retourne en Afrique ! » Et puis, un peu plus tard, l’élu de gauche était allé voir les « jeunes » pendant les émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel. Il n'avait pas précisément été le bienvenu.

Bref, il y avait longtemps que ce brave homme n’avait pas fait le buzz. Il était temps qu’il s’y remette. Or, justement, invité sur le plateau de BFM TV, Carlos Martens Bilongo a pris la parole sur un sujet qui, décidément, semble l’intéresser : la submersion migratoire dans laquelle, hâtons-nous de le préciser, il ne voit aucun problème… à part celui du sort qui est réservé à nos nouveaux hôtes. Les solutions envisagées par le gouvernement Meloni (délocaliser l’hébergement des migrants) lui semblent particulièrement inhumaines. Il rappelle, en préambule, que la Grande-Bretagne n’a pas pu réaliser son projet similaire, au Rwanda. Et puis, ce qui lui semble le plus choquant, c’est qu’on mélange « des Égyptiens, des Albanais […] dans un même centre ». L’horreur, quoi : vous imaginez ça ? Mélanger des nationalités qui n’ont pas demandé à vivre ensemble ?

Le reste des arguments de Carlos Martens Bilongo est classique : il va y avoir des migrations climatiques, c’est comme ça, on n’y peut rien ; et puis, de toute façon, il est nécessaire de faire venir des migrants dans les pays d’Europe pour travailler (le mot MEDEF n’est jamais prononcé, mais on devine cette alliance objective du gauchisme et du capital) ; et surtout, renvoyer des « réfugiés » dans des pays en guerre (la France parlait notamment de l’Irak), c’est mal… alors que la France a accueilli des Ukrainiens à bras ouverts.

Bon. Les migrations climatiques restent à prouver, l’importation massive d’esclaves pour les sociétés de services ou les entreprises du BTP n’a jamais été une bonne option… et pas une seconde le député LFI ne s’est demandé pourquoi accueillir des Ukrainiens ne dérangeait personne alors qu’accueillir des Syriens ou des Afghans (dont les pays sont, eux aussi, en guerre) pouvait être plus problématique. Les conclusions seraient probablement vertigineuses. M. Bilongo n’a sans doute pas envie de dérouler son raisonnement jusqu’au bout.

Il reste cette phrase merveilleuse sur le mélange mortifère des nationalités au sein des centres de rétention. Nous aussi, nous sommes obligés de vivre avec des nationalités qui ne partagent aucunement nos valeurs, nos priorités, notre vision du monde et notre mode de vie. Nous, on ne nous a rien demandé. À l’égard de la population « de souche », Carlos Bilongo et ses amis n'ont pas eu la même réflexion sur l’humanité d’une telle mesure de cohabitation forcée. C’est quand ça les arrange. Mais après tout, mieux vaut tard que jamais : dans ce vaste centre de rétention qu’est la France, jusque dans les petits villages où on « répartit les difficultés » - pour reprendre le mot d’Emmanuel Macron au sujet des déplacements de migrants -, la situation est tendue. Puissent les élus, de La France insoumise ou d’ailleurs, s’en apercevoir avant l’embrasement.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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