[POINT DE VUE] Le temps des contestataires professionnels

Zadiste de Sivens
Zadiste de Sivens

Je pensais, jusqu’à ces jours-ci, que tous ceux qui se disent ou se prétendent écologistes ou défenseurs de la planète avaient deux ennemis prioritaires dans leur guerre, à savoir le transport routier et le transport aérien. Je viens de découvrir que la liste de leurs préoccupations ne s’arrête pas là en matière de déplacements ou de transports. Oui, le train est aussi - même s’il est électrique et rapide - un système à combattre. Cela entraîne la reproduction des mêmes scènes. Des encagoulés violents et destructeurs qui se réunissent, courageusement masqués, pour en découdre avec les forces de l’ordre et, surtout, pour réaliser le plus possible de destructions. Pour le TGV Bordeaux-Toulouse, c’est une voiture de gendarmerie, entre autres, qui a été l’objet de l’acharnement des casseurs, avec l’étalage au sol d’uniformes piétinés pour bien montrer leur désir d’abattre ceux à qui ils appartenaient.

Après l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, lâchement abandonné par nos gouvernants aux contestataires, malgré la consultation populaire, après les retenues d’eau de Sivens ou de Sainte-Soline, après l’autoroute Castres-Toulouse, ce sont les voies de chemin de fer qui sont contestées dans leur réalisation, alors que les trains rapides devraient être considérés comme des alternatives au transport aérien intérieur tant décrié. Tous ces projets, anciens ou actuels donnent lieu à contestation.

Ce renouvellement permanent de manifestations, où l’on retrouve les mêmes agitateurs violents, conduit à se poser la question des moyens d’existence de ceux qui en font profession, venant souvent de loin pour s’installer sur les sites et y passer des jours, des semaines ou des mois pour créer ce qu’ils appellent des « zones à défendre », ou ZAD. Comme nous sommes contraints de payer leurs destructions, nous sommes aussi capables de leur offrir le RSA et d’autres aides ou subventions dont notre pays n’est pas avare. Aide au logement, allocations familiales, voire des primes ou des aides pour réparer vélos et matériels divers ou pour la couture ou la réparation de leurs uniformes de combat et même pour le ressemelage des chaussures. Car tout cela existe et ils sont en droit de l’exiger de cette société qu’ils veulent détruire. Cela s’est déjà produit pour ceux qui sont partis rejoindre Daech au Moyen-Orient, qui ont continué de recevoir leurs allocations et aides diverses et variées.

Ma seconde interrogation me conduit à imaginer la présence de ce genre de contestataires professionnels, qui entraînent tout un petit peuple de bonne foi qui croit agir pour la défense de la planète, au siècle dernier, après le second conflit mondial, quand ont été réalisés tous les grands équipements qui ont permis à tous les Français de vivre mieux. Aurait-on pu équiper notre pays de barrages hydro-électriques, d’aéroports, d’autoroutes, du TGV, des centrales nucléaires et de tout ce qui fait notre confort d’aujourd’hui ? Rien n’aurait été possible. Nous serions restés à l’heure du charbon et de la machine à vapeur, de la pierre à briquet, de la mèche d’amadou et de la lampe à pétrole. Il faut dire que la grande majorité de ces « anti-tout » ne sait pas comment, hier, ont vécu nos parents et combien ceux qui ont connu ces temps difficiles des années 40 à 60 ne voudraient pas revivre ce passé qui eut toutefois l’avantage de ne pas connaître ZAD et « zadistes » qui devraient méditer sur cette phrase de l’abbé Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796) : « Apprenez que la gloire de conserver vaut encore mieux que celle de détruire » ( in Révolution de l'Amérique).

Jean-Louis Esperce
Jean-Louis Esperce
Avocat honoraire. Ancien Bâtonnier.

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Nous pouvons désapprouver des débordements avec leurs lots de violence contre les forces de l’ordres et contre les biens des citoyens etc Par contre ,nous pouvons trouver que ces travaux de ligne à grande vitesse sont un saccage environnemental effroyable ;avec une arnaque monumental qui rackette les communes traversées par cette LGV dont nous n’avons pas besoin .On ne peut déplorer le saccage de notre Pays et approuver ces travaux qui ne sont réalisés que pour enrichir des entreprises de BTP .Tout cela pour « gagner du temps »! Tout cela pour avoir transformer Bordeaux en xxi arrondissement Parisien ! Cette extension est un crime environnemental point! Les conséquences seront désastreuses ,et tout cela pour quelques privilégiés !

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