[POINT DE VUE] Ukraine : Macron, ce soutien inattendu de Trump

Capture écran WSJ News
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Emmanuel Macron avait annoncé, plusieurs fois, que la défense de l’Ukraine n’était pas négociable et qu’il s’agissait d’un enjeu vital pour l’Occident. Notre Président aime bien se mettre en scène à la façon d’un de Gaulle de grandes surfaces et surjouer l’irruption d’événements apocalyptiques, qu’il serait le seul à pouvoir maîtriser, organiser, gérer. Au fond, les circonstances du Covid-19 ou de la guerre en Ukraine lui auraient, selon lui, taillé à sa mesure un habit gaullien qui était trop grand pour lui. Et le voici maintenant qui, d’une manière assez incompréhensible, considère que Trump « aide à faire pression sur la Russie », comme il l’a confié dans un entretien accordé, ce 18 février, à la presse quotidienne régionale.

Un jésuitisme de haute volée

À quel point peut-on être d’aussi mauvaise foi ? La question fait appel à des trésors de casuistique et renvoie à un jésuitisme de haute volée qu’on n’avait pas vu depuis le Grand Siècle. Quoi ? Donald Trump, autrefois menace pour la démocratie, serait désormais le meilleur allié d’une Europe belliciste en dépit du bon sens ? Le président américain, attaché au maintien des intérêts de l’Amérique, et d’elle seule, serait désormais, par ricochet en quelque sorte, le meilleur allié d’une Europe aussi démonstrative en paroles que faiblarde dans les actes ? On se pince un petit peu, tout de même. Mais Emmanuel Macron n’a pas les mêmes scrupules que nous : « Lors du sommet de 2024 à Paris, j’avais dit qu’il fallait remettre de l’ambiguïté stratégique, c’était une nécessité [...] Cette ambiguïté stratégique, c’est au fond ce qu’apporte l’élection de Donald Trump. Il recrée de l’incertitude stratégique pour le président Poutine là où son prédécesseur avait dit "Jamais je n’enverrai de troupes sur le terrain". Cette incertitude, elle nous sert en ce qu’elle peut aider à faire pression. »

En réalité, Trump n’a pas l’intention d’envoyer le moindre soldat américain sur le terrain, encore moins que Joe Biden. Le récent discours de J.D. Vance, vice-président des États-Unis, ne laisse pas la moindre ambiguïté : c’est aux Européens seuls de prendre la défense de leur continent en main. Les États-Unis ne remettront pas la main au portefeuille pour ajouter de la toile et des baleines au parapluie militaire américain. L’âge d’or est terminé. Alors, où est-elle, cette « pression » ? Emmanuel Macron raconte décidément n’importe quoi et dit tout et son contraire. Il n’y a aucune incertitude stratégique dans les conséquences de l’élection de Trump. Au contraire, il y a une certaine clarté dans l’indifférence au destin du Vieux Continent.

Des discours bellicistes hors-sol

Tandis que Trump qualifie Zelensky de « dictateur sans élection », la France s’enferre dans un soutien, déjà complètement has been, à un président dont le seul fait d’armes réel fut son courage physique en 2022, lorsqu’il refusa d’être évacué. Pour le reste, ce ne furent que postures en tenue de jardinier et discours bellicistes de plus en plus hors-sol. Macron n’a pas compris que le pouvoir avait changé de main, que la paix se négociait à Riyad et sans lui et qu’il n’y avait aucun intérêt à se soumettre à une doxa déjà démodée. Les gogos qui regardent BFM ont avalé la propagande pro-ukrainienne en 2022, mais ils sont passés à autre chose. Le Président, non. Il y a quelque chose de pathétique, dans une telle absence de hauteur de vue, dans un tel acharnement idéologique. Notre Président a beau essayer de rallier à sa position (toujours ondoyante) la brutale franchise de Trump, les faits sont têtus : nous avons perdu des centaines de milliards d’euros en voulant « mettre l’économie russe à genoux », nous sommes décrédibilisés sur la scène internationale, et pourtant, Emmanuel Macron continue de pavoiser. Vivement la fin de ce pitoyable règne !

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

80 commentaires

  1. Bien voir également son retournement de veste à propos de Poutine ! Quand il s’est agi de prendre des mesures « draconiennes » (rendues fameuses par ce moulin à paroles de Bruno Lemaire), Monsieur Macron demandait à ne pas humilier l’occupant du Kremlin, afin de ne pas trop le provoquer…Aujourd’hui, il se déplace pour aller recommander à Trump de ne pas « être faible  » avec le même Poutine. D’ailleurs pourquoi se déplace-t-il ? Il a pris le soin, tutoiement ridicule utilisisé, de prévenir du contenu de son message à la TV française. La Maison Blanche n’a-t-elle pas de traducteurs compétents ? Ce cinéma est-il bien sérieux ?

  2. Au niveau mental et psychologique, ce Président est inquiétant. Il n’arrive pas à comprendre, lui et sa caste, que le peuple les rejette et qu’il est dorénavant devenu un Has been et que son idéologie est dépassée.
    Son instabilité va-t-elle provoquer chez lui des actes irresponsables ou fous ? C’est en cela qu’il peut se montrer dangereux.

  3. M. Macron est frustré. Il se rêvait chef de guerre. Las ! La guerre s’est faite sans lui. Il ne compte, sinon pour rien, en tout cas pour pas grand chose. Il faudrait que sa tendre moitié le lui fasse comprendre, car ça devient gênant.

  4. Macron était fait pour le cinéma. Comme Néron l’empereur , il joue son rôle de président quitte à mettre le feu à Rome. Il parade se met en scène congratule, tutoie et patouille les rois , il se hisse comme il peut dans la cour des grands. En fait il se rêve dans le rôle du chef de guerre et Zelenski l’inspire. Il n’a plus grand chose à perdre pour rattraper son bilan et les dernières années sont à risques.

  5. Si on suit le fameux starmer britannique, quand le président des USA fait une déclaration, ce n’est pas la voix des USA qui est en jeu, et donc, par suite, quand le macron dit quelque chose, ce n’est donc pas la voix de la France.

  6. Le Macron avec les habits de Président de la République, ou le Macron avec des couettes, faisant joujou avec l’IA ?
    Vivement en effet que ce misérable individu, aussi fiable qu’un canard sans tête, sorte de la vie de notre pays. Pour lui, je demande la retraite très anticipée !

  7. Macron et Trump marchent à pas contraires. Macron veut sa guerre. Il n’a pas d’argent, ses caisses sont vides, ses troupes sont exsangues, il brandit son arme nucléaire qu’il n’utilisera jamais mais il veut faire la guerre à la Russie. Un grand naîf. L’histoire ne nous a-t-elle pas appris que nous avons toujours perdu face à la Russie ? Mais Macron, lui, a de petits muscles super-puissants, magiques. Ce qui est plus sérieux, il affole les français les plus faibles lesquels boivent ses paroles. Quant à Trump , il a certainement en mémoire l’affaire de Cuba, la Russie sous les fenêtres des USA. Intervention rugueuse de Kennedi, les russes retirent leurs missiles. Trump ne souhaite sûrement pas que ses troupes cantonnées en Pologne, en Allemagne, en Roumanie, en Lutuanie soient obligées de quitter ces territoires. Ceci hors bases de l’OTAN. Donc il compose avec Poutine. Il défend donc les intérêts de l’Europe, contrairement à ce qui est répandu par Macron affublé de myopie. En contrepartie, Trump acceptera l’annexion des territoires conquis par Poutine.

  8. Macron n’a depuis le début aucune opinion et ligne claire, en particulier sur l’Ukraine. Il cherche surtout à peser mais il n’en a pas l’étoffe. Sa dernière intervention sur les réseaux, dans laquelle il s’adresse aux internautes comme s’il s’agissait d’enfants de maternelle, était pitoyable ! Qu’on aime ou pas Trump et la nouvelle gouvernance américaine, c’est d’un niveau bien au dessus. Le discours de JD Vance en est la preuve.

  9. Tartarin va mendier un strpontin à Trump, jusqu’où essayera t-il de nous affaiblir, encore une fois Trump à mal au ventre de voir ce type lui lécher les pompes, et quand il va rentrer il nous expliquera que trump a eu peur de lui, comme le jour où il a voulu lui serrer la main un peu fort, l’autre a broyé la sienne, on a l’impression d’être dans une cour d’école quand les fayots veulent être dans la bande des grands.

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