[Point de vue] Un livre à contre-courant, Sapiens et le climat

SAPIENS ET LE CLIMAT

Sorti en septembre 2022, le livre Sapiens et le climat, d’Olivier Postel-Vinay, ex-rédacteur en chef de la revue scientifique La Recherche, est un pavé dans la mare pour tous ceux qui attribuent le qualificatif « sans précédent » aux événements météorologiques ou climatiques que nous vivons ces dernières années.

Basé sur la lecture d’un nombre astronomique d’articles et de livres publiés par des scientifiques historiens du climat, l’auteur relate l’impact des changements climatiques sur l’évolution des Sapiens que nous sommes, de –230.000 ans jusqu’à nos jours.

Sans vouloir résumer les multiples détails et variations climatiques relatés, il est intéressant de se focaliser sur certains événements comme les sécheresses et les périodes de chaleur qui y sont décrites pour mettre en perspective, par exemple, le récit catastrophiste fait actuellement par les médias concernant la sécheresse ponctuelle et très localisée que subissent l’Espagne et le sud de la France.

Ainsi, de –127.400 à –114.400 av. J.-C., il faisait plus chaud qu’aujourd’hui sur la majeure partie du globe : l’auteur raconte que des hippopotames se baignaient dans la Tamise et que, dans les Alpes suisses, la température moyenne était 4 °C au-dessus de celle d’aujourd’hui. Vers –73.400 av. J.-C., l’entrée dans une période glaciaire entraîne une période de sécheresse entraînant probablement la disparition de Sapiens d’Israël et d’Arabie. Vers -12.700 s’installe un réchauffement planétaire rapide appelé le Bølling et le Proche-Orient redevient un paradis durant 1.500 ans. En Europe, en quelques décennies, les températures hivernales, qui étaient de -15 °C à –25 °C, montent de 20 °C et le niveau de la mer augmente de 40 à 50 mm par an, contre 1 à 3 mm de nos jours. Cette période s’achève vers –9.700 av. J.-C., après 12 années de sécheresse intense, et l’on entre dans l’Holocène, marqué également par un réchauffement très rapide.

Passons sur les événements, bien documentés et bien décrits par Olivier Postel-Vinay, que sont l’optimum romain entre -230 et 40 apr. J.-C. ou la colonisation du Groenland vers 982 par Erik le Rouge, pour parler du Moyen Âge et de la Révolution. On apprend, entre autres, que, pendant l’hiver 1116-1117, il y avait des fraises mûres à Liège à Noël, des raisins mûrs le 30 juin 1282 à Limoges ou du blé en fleur mi-mars 1283 à Colmar. Imaginez des événements de ce type de nos jours ! Quant à la Révolution française, on soupçonne que le climat lui a servi de déclencheur. En 1787, l’été très chaud provoque l’échaudage des blés, entraînant une faible récolte, aggravée par une sécheresse sur tout le territoire. Le 13 juillet, un orage de grêle couvre le pays de l’embouchure de la Gironde jusqu’à Utrecht, avec des grêlons pouvant atteindre 600 g. Il s’ensuit une famine et des émeutes en 1788, jusqu’au soulèvement de 1789. De nos jours, ceux qui attribuent au seul climat tous les maux qui nous accablent devraient se souvenir de ces éléments !

Dans le dernier chapitre, Olivier Postel-Vinay rappelle la complexité des phénomènes naturels innombrables qui créent et modifient les climats : variations orbitales de la Terre par rapport au Soleil, cycles solaires, interaction entre glace, circulation océanique et variations du taux de gaz carbonique (CO2), position de la zone intertropicale de convergence qui favorise les sécheresses dans l’hémisphère nord quand il se refroidit.

Ce livre est une démonstration argumentée du fait que le climat n’a jamais été stable. Sa lecture relativise le « dérèglement climatique », terme répété quotidiennement par les médias.

Marc Le Menn
Marc Le Menn
Ingénieur en physique-instrumentation, docteur en électronique, auteur de nombreuses publications scientifiques, travaille dans un établissement public dédié aux sciences de la mer

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Celà va dans le sens de ce que disaient les experts dans les années 70: le soleil se refroidit et donc la Terre aussi. Toute la propagande actuelle n’a qu’un seul but : « APEURER, puis CULPABILISER », ce qui est le mot d’ordre des élites gouvernantes depuis des siècles (les druides expliquaient aux gaulois que le ciel risquait de leur tomber sur la tête s’ils ne faisaient pas des sacrifices à Toutatis, Bélénos ou Bélisama, offrandes que les druides gardaient pour leur compte))

  2. Les écologistes font de la culpabilisation d’un peuple pour régner de façons arbitraire et opportuniste, çà semble évident rien que de voir les éoliennes qui détruisent la beauté de notre douce France pour s’en rendre compte en pondant des lois incontournables d’implantations partout où c’est possible, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autre.

  3. Ont peut évidemment accepter le fait d’un réchauffement climatique les raisons comme semble l’évoqué ce livre que je vais m’empresser de lire en sont discutables des le début la soupe intellectuelle servie au peuples n’a pas été la bonne il aurait mieux valus communiquer sur le fait que réduire notre dépendance aux énergies fossiles permettrait de réduire nos dépendances géopolitique envers les pays producteurs préparer gentiment la fin du pétrole et surtout améliorer notre balance commerciale comme se fût le cas en terme de communication a partir des années 70 avec le choc pétrolier qui nous fit lancer notre programme nucléaire civile tous focalisés sur l’écologie punitive avec la destructions industrielle annoncée les restrictions de liberté que l’ont connaît est ridicule et surtout un scandale qui n’a rien d’écologiste mais pour servir une poignet d’arriviste

  4. « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage » = quand on cherche à toute fin à réduire les libertés individuelles des citoyens, on décrète que c’est pour leur bien ou celui de la planète !
    Et ça marche, à grand coup de médias corrompus et de pseudo- spécialistes qui nous délivrent leur propagande à toutes les sauces !

  5. Nous sommes au pays de 1984, ne pas l’oublier .
    Tu ne fais pas boire un âne qui n’a pas soif.

  6. Encore un homme instruit et cultivé qui n’aura aucun droit d’intervenir dans nos établissements scolaires, primaires, fac., universités, etc …. Gare à lui si quelqu’un avait l’idée de rouvrir les camps de rééducation style goulag ….

  7. Les changements climatiques sont des phénomènes cycliques dans lesquels l’homme a peu d’influence. On n’y peut rien ou pas grand chose, contrairement à ce qu’on veut nous seringuer.

  8. Le complotisme n’est pas loin quand on ose écrire sur des sujets pour lesquels il n’est toléré qu’une vérité indépassable, comme cela m’est arrivé récemment.

  9. Attention, prévenez M. Olivier Postel-Vinay qu’il va, sans doute, rejoindre la cohorte des journalistes, des médecins, des climatologues et autres scientifiques, en désaccord avec les doxas de leur matière et qu’il va, comme, eux, être déclaré sénile, fou ou pire complotiste.
    Bientôt l’ouverture de centres de rééducation va être programmée, car l’Etat ne peut laisser de brillants esprits divaguer ainsi sans leur apporter les soins adéquats.

  10. Sans doute, mais faut pas le dire vu que ca contredit ce que d’aucuns nous font croire pour faire accepter leur dictature écologique.

  11. Un ouvrage passionnant et documenté qui permettra de défendre son « climato-scepticisme ». Il serait plus que temps de sortir de cette paranoïa qui sert de prétexte à asphyxier les peuples. Chaque citoyen a bien compris que le courant écologiste ne fait que réduire les libertés, culpabiliser mais ne s’attaque pas aux vrais problèmes qui sont entre autres l’obsolescence programmée, la non relocalisation, l’agriculture intensive non raisonnée, le tourisme de masse, la prolifération des emballages, etc….

  12. Pour vraiment « décarboner », il faudrait empêcher tous les être vivants de respirer….

    • Avant de « décarboner », il faudrait SAVOIR et non présumer de l’existence de son célèbre effet de serre (accessoirement incompatible avec au moins quatre lois de la Physique fondamentale).

  13. Il faut aussi citer Emmanuel Le Roy-Ladurie et son « Histoire du climat depuis l’an mil ».

    • Absolument, et comme ceci a été écrit avant toute cette folie « climatique », on ne peut le qualifier de climato-septique.

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