[Point de vue] Urgences de Bordeaux : la catastrophe annoncée a bien lieu

urgences

Depuis la mi-juillet, pas le peine de se pointer aux urgences de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux : seuls les malades envoyés par une régulation du SAMU y sont admis. Cette nouvelle forme de tri sélectif n’a rien d'étonnant dans la mesure où, au manque chronique de personnel, s’ajoute la période des vacances. On refile donc le patient-mistigri à un autre hôpital ou à une des cliniques privées de l’agglomération bordelaise.

C’est déjà un progrès, parce qu’au temps du Covid flamboyant, à 10 km de Paris, la clinique où votre serviteur a longtemps œuvré avait cessé toute activité chirurgicale non urgente et tout préparé pour recevoir les insuffisants respiratoires. Comme sans doute bien d’autres, elle ne les a jamais vus tandis que, sous les caméras admiratives des grands médias, des TGV spécialement aménagés les transféraient à l’autre bout de l’Hexagone. Mais, toujours dans le service public, et surtout pas vers le privé, repaire bien connu de médecins « fricards ».

Désormais, à Bordeaux, ce n’est donc plus seulement sur un brancard dans le couloir que l’on attend d’être pris en charge, mais dans l’ambulance ou dans le camion des pompiers. L’urgentiste de l’hôpital Bordeaux-Nord qui s’est exprimé dans Le Figaro confie que, dès le lendemain de la mise en place de cette nouvelle sorte de numerus clausus, son établissement s’est retrouvé face à 116 urgences, contre 45 à Pellegrin !

On arrive en urgence relative et on finit en urgence vitale, comme cette femme enceinte qui, au terme d’un parcours en balle de flipper, a perdu son bébé. Ou cette autre, atteinte d’un infarctus, arrivée tout simplement à pied. Espérons qu’elle n’a pas eu trop d’étages à monter...

Tel est le résultat de décennies de politique de Gribouille faite de jacobinisme, de bureaucratie, d’imprévoyance et d’économie de bouts de chandelles, toutes matières apparemment enseignées tant à l’ENA qu’à l'École des hautes études en santé publique de Rennes mais dont la contemplation des résultats laisse sans voix.

Rassurez-vous, d’après les démographes, il n’y en a plus que pour une demi-douzaine d’années à ce régime, le temps que les nouvelles générations de médecins remplacent celles nées sous Pie XII et qui ne tarderont pas à le rejoindre.

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Quant on considère la régression des services publiques d’autant que certains ont disparus on est effaré et il semble que çà vas continuer en pire tout en étant conscient que nous paierons de plus en plus pour ce qui n’existe plus.

  2. Ils voulaient faire de l’hôpital une entreprise rentable
    Cela doit l’être, pour certains
    Quant aux malades, on s’en fout,

  3. de toutes façons d’apres ce que m’a expliquer un medecin les jeunes ne sont pas presser de s’installer en france trop « minable  » au niveau revenu d’apres lui ;je crois qu’il n’y a pas que ce secteur mais comme le gouvernement prévoit un tsunami de taxes en tous genres ce n’est pas pres de se calmer …

  4. La naïveté du peuple français qui a élu E. Macron parce qu’il leur avait dit qu’il ne fallait pas voter pour Marine le Pen ou similaire, est consternante. Sa bêtise d’avoir réitéré est désespérante. – – – – – – – En votant pour Renaissance, c’est-à-dire un parti de droite dure, élitiste, proche de l’extrême droite (eh oui, ouvrez les yeux !), on a le résultat logique.

    •  » En votant pour Renaissance, c’est-à-dire un parti de droite dure, élitiste, proche de l’extrême droite (eh oui, ouvrez les yeux !), on a le résultat logique. »

      Je n’ai pas la même définition de la droite.
      En effet, le parti renaissance semble plus proche, pour moi, du parti socialiste national d’une époque passée.

  5. Sarko, maintenant le premier ministre de l’ombre de Macron, puis Hollande et sa boîte à outils, et enfin Macron le dynamiteur, ont fait du secteur de la santé à la française, envié de l’étranger, un service digne d’un pays sous-développé.

  6. Au sujet de la catastrophe annoncée il faudrait aussi évoquer l’impossibilité dans nombre de régions de trouver un médecin traitant. Concept à priori remplacé par téléconsultations au regard des réponses stereotypees formulées par l’assurance maladie. Pourquoi ne pas non plus évoquer les refus de soins pour non vaccinés. En macronie il suffit d’appuyer sur le bouton covid pour voir à nouveau à l’œuvre les médecins collabos. Quand aux urgences sélection sur le quai comme au bon vieux temps.

  7. Je suis pharmacien dans le 93. Un patient âgé arrive hier avec une ordonnance de l’hôpital pour un coussin anti-escarres. Je lui demande ce qui lui est arrivé. Réponse : « ma femme est tombée. Elle est allée aux urgences. C’est le bordel, on l’a renvoyée à la maison. Les douleurs étant insupportables, j’ai rappelé le 15, puis elle a été hospitalisée. Après 15 jours d’hospitalisation on m’a demandé d’apporter ce coussin car elle commence à avoir des escarres ».
    Je suis étonné et je lui demande pourquoi l’hôpital ne le fournit pas.
    Réponse : « A l’hôpital, il n’ont rien. C’est le bordel. »
    Le mot qui revient deux fois dans la conversation, c’est le mot « bordel ». Ma question à nos brillants gouvernants, c’est où est donc passé l’argent de cet homme et de cette femme qui ont cotisé toute leur vie ? Je crains qu’on m’explique qu’il a servi à mettre en place ce fameux « bordel », décrit par le mari de cette patiente. Il faut avouer, à décharge, que pour ce prix-là, nos énarques nous ont mis un « beau bordel » et que les Français en ont pour leur argent.
    Les Français finiront par faire des cagnottes pour leurs hôpitaux, leurs écoles et leurs commissariats …

  8. Il faut virer tous ceux qui occupent des lits alors qu’iis n’ont rien à faire sur le territoir.

  9. Dans mes années d’internat en chirurgie dans les années 60, les urgences du vieux Pellegrin – Tondu fonctionnaient très bien, il est vrai qu’à l’époque les cabinets médicaux de ville ne fermaient pas à 17 ou 18 h en branchant le répondeur sue le 15.

  10. Qu’un collectif de citoyens se crée afin d’attaquer en justice ,nationale ou internationale, le gouvernement en cas de décès d’une personnes privée de soins, en raison d’une politique de la santé gravement défectueuse !

  11. Et alors ? Annoncé avant le Covid qui préfigurait la suite, et le peuplé réélit ces incapables. Qu il assume et chiale pas. De toutes façons les nantis et leurs relations n’auront aucun problème. Et les autres, on s’en fout. C’est la vie actuelle en France. Pour les tricards, chacun pour soi et Dieu, mais lequel, pour tous.

  12. Bordeaux n’est malheureusement pas un cas isolé , combien de morts aux services des urgences qui attendent des heures avant une prise en charge . Tous les services à la population sont en baisse et pourtant les taxes et les impôts augmentent , à qui profitent donc tout cet argent . Ceci est le résultat de plus de 40 ans de gestion inadmissible de la part des élus qui se remplissent les poches , casent les copains et accueillent des populations qui nous ruinent .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois