« La polémique du CFCM sur le halal est une nouvelle manifestation de notre aveuglement »

Alain de Peretti, président de Vigilance Halal, revient sur la polémique du CFCM qui critique la norme halal décidée par l'AFNOR. Rien d'étonnant puisque les normes, pour l'islam, ne peuvent provenir que d'un calife, puisqu'il n'y pas d'autre autorité.

L'islam essaie d'établir partout une contre-culture. Et l'AFNOR est pressée de fournir des normes par des industriels attirés par le juteux marché du halal.

Alain de Peretti, une polémique a éclaté aujourd'hui entre l'AFNOR, l'Association française de normalisation, et le Conseil français du culte musulman (CFCM). Pouvez-vous nous expliquer, en quelques mots, ce dont il s'agit ?

Je suis loin d'être étonné de cette polémique. J'ai participé à une réunion de l'AFNOR sur la question du halal. Je n'ai pas souhaité continuer à participer à cette commission parce que j'avais compris qu'il était absolument impossible d'établir une norme logique telle que nous les concevons.

Je ne comprends pas qu'ils se soient acharnés d'une part et qu'ils soient arrivés à un accord, disent-ils, avec le CFCM. Le CFCM dément lui-même cet accord.

Un des problèmes avec l'islam est précisément qu'il n'y a pas d'autorité supérieure centralisée. La seule autorité reconnue dans l'islam, c'est le calife. Le CFCM n'est apparemment pas identique au calife.

Pour rappeler en quelques mots le problème, l'AFNOR a essayé d'établir des normes sur le halal, ce qui a bien entendu créé un conflit avec les autorités islamiques puisque seul un imam peut décider du caractère halal ou non. Est-ce quelque chose que vous voyez de plus en plus souvent ?

Bien sûr. C'est une manifestation de notre aveuglement volontaire concernant l'islam.

Le problème de l'islam, c'est la charia. C'est la loi musulmane qui s'applique à tous les domaines de la vie.

Or, on ne peut pas cadrer les règles de la charia. Elles ne peuvent être déterminées que par des musulmans. Si des koufars, c'est-à-dire des mécréants, essayent de décréter quelque chose, cela ne sera jamais valable. Il est déraisonnable de penser le contraire.

Je m'étonne donc que l'AFNOR, qui est un organisme sérieux, se soit entêtée à vouloir déterminer une norme pour le halal. Je ne suis pas surpris par cette polémique. L'islam établit partout où il est une contre-culture et une contre-société qui fonctionnent avec des règles différentes des nôtres, et le plus souvent incompatibles.

Pourquoi l'AFNOR a-t-elle été tenté d'établir une norme sur ce sujet ?

Des industriels, en France, sont impatients d'avoir accès à ce marché en expansion et, ainsi, pouvoir assurer à leurs clients musulmans des produits conformes à la charia.

Ils ignorent ainsi qu'en islam, seuls des religieux musulmans peuvent dire les règles qui s'appliquent. Et encore, le plus souvent, c'est un imbroglio de lois et de règles.

C'est une religion fondée essentiellement sur des règles très contraignantes, voire tatillonnes, y compris sur des détails complètement absurdes.

Chaque musulman a parfois son opinion sur les différents points et veut faire mieux que l'autre pour être plus pur que les voisins.

Quand on met le doigt là-dedans, de surcroît pour des raisons d'argent, on contribue à accroître notre méconnaissance de l'islam et de son fonctionnement.

Alain de Peretti
Alain de Peretti
Dr vétérinaire - Président de Vigilance Halal

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