Policier renversé à Schiltigheim : 150 euros d’amende pour le délinquant

Capture écran TF1
Capture écran TF1

La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux. En avril dernier, un jeune homme de 17 ans circulant à motocross à proximité d’une école primaire de Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, avait refusé d'obtempérer à un policier municipal. Il l’avait, au contraire, violemment percuté à l’aide de son bolide avant de prendre la fuite. Un témoin avait filmé et diffusé la scène sur Internet. Après l’interpellation du contrevenant, l’agent avait été transporté à l'hôpital, souffrant de blessures aux genoux, au poignet, et de multiples contusions.

https://twitter.com/vanhemelryckfab/status/1779945167023198445

Jugé ce lundi 27 janvier 2025, le mis en cause - dont le prénom n’a pas été divulgué - a écopé d’une sanction des plus légères : quatre mois de prison avec sursis et 150 euros d’amende. La Justice a par ailleurs estimé que les blessures infligées à l’agent des forces de l’ordre étaient « involontaires »… Un certain laxisme qui a provoqué la colère des syndicats de police. « C’est donc ça, la réponse judiciaire ? 150 € ? La vie et la sécurité de nos collègues valent moins que certaines paires de baskets ! Insupportable ! », a par exemple écrit Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance Police nationale, sur X. « Quelle protection pour les policiers ? Sentiment de quasi-impunité pour nos agresseurs ? Inacceptable », a renchéri le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure.

Fort avec les faibles, faible avec les forts

D’autres observateurs ont critiqué l’extrême légèreté de la peine, soulignant notamment le montant dérisoire de l’amende. « 150 balles la punition ! Un dealer gagne cette somme en 5 minutes en vendant 3 grammes de cocaïne », a ainsi noté Le Jarl, agent de sécurité très actif sur les réseaux sociaux. « Ce "jeune" qui percute un flic, frôle une poussette et tente de fuir vient d'être condamné à 150 euros d'amende. S'il s'était appelé Jean-Claude, ça lui aurait coûté plus cher de se garer de travers », a ajouté l’écrivain Laurent Obertone.

Ce dernier ne croit pas si bien dire. Sur X, un Français s’est dit lui aussi choqué par cette clémence judiciaire, précisant avoir écopé lui-même d’une amende de 300 euros... « pour avoir pêché deux poissons trop petits » ! Il faut croire que la vie des policiers vaut moins que celle des merlans…

https://twitter.com/meaculpaaa/status/1884173807675645967

Le cas de cet internaute n’est malheureusement pas isolé. La presse régionale regorge de mésaventures semblables dans lesquelles des citoyens lambda sont condamnés à de lourdes amendes pour avoir pêché, acheté ou vendu des poissons de trop petites tailles. Ainsi va notre État exagérément zélé lorsqu’il s’agit de sanctionner des Français bien élevés. Pendant ce temps, de dangereux délinquants agressent des policiers et s’en tirent avec des stages de citoyenneté.

Idéologie anti-police

Pour comprendre la cause de cette exonération quasi systématique des agresseurs de policiers, faut-il remonter aux années 1970 ? C’est dans cette France post-Mai 68 qu’avait été écrite la fameuse « harangue du juge Baudot », du nom de cet influent membre du Syndicat de la magistrature. Celui-ci y exhortait les juges à être « partiaux » et à se ranger du côté des voyous. « Examinez toujours où sont le fort et le faible qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime, intimait-il à ses confrères. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, […] pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice ».

Le texte était aussi un violent réquisitoire contre l’emprisonnement, vu comme une ignominie à éviter à tout prix : « Si la répression était efficace, il y a longtemps qu’elle aurait réussi. […] Ne comptez pas la prison par années ni par mois mais par minutes et par secondes, tout comme si vous deviez la subir vous-mêmes. »

Cinquante ans plus tard, il semblerait que cette saillie continue d’imprégner les esprits.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

74 commentaires

  1. AUJOURD’HUI EN FRANCE :
    Être criminel vous donne d’office : tous les droits , la liberté de récidiver autant de fois que vous le souhaitez surtout si vous êtes issu de la diversité , des condamnation aussi symboliques que fictives et les félicitations des juges politiques ( il suffit de suivre les faits divers ..)
    Être un citoyen exemplaire et sans histoire vous expose à :
    toutes les amendes les plus lourdes pour des «  »infractions  » minimes , temps de stationnement dépassé , un contrôle routier zélé , 2km de plus devant un radar , et les pire des fautes :
    1/ ne jamais vous défendre vous et votre famille en cas d’agression à votre domicile laissez les vous tuer
    2/ ne vous avisez pas de défendre une personne faible agressée dans la rue par un criminel , votre vie sera brisée ( emprisonnement immédiat , lourde condamnation , amendes plus dommages et intérêts car la loi protège avant tout l’intégrité physique du criminel )
    3/ laissez squatter votre maison en toute impunité ne réagissez pas devenez SDF mais en continuant a payer vos charges impôts et assurances pour les squatteurs qui pourront , après avoir pillé votre habitation, porter plainte si le confort ne leur convient pas et exiger des dommages et intérêts …
    c’est en France aujourd’hui et la aussi il suffit de suivre les faits divers
    qui aurait cru un jour pourvoir faire une telles description de notre pays !! pas moi

  2. Renverser un policier est un fait d’armes honorifique chez les racailles. Et comme nous sommes dans un pays qui démontre chaque jour son incapacité à remettre le bon sens sur les rails, ce charmant garçon sera vraisemblablement décoré de la Légion d’Honneur car on décore aujourd’hui n’importe qui de ce « pins » qui a perdu toute valeur depuis longtemps…

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