Policiers : lâchés par Macron le vendredi, sauvagement attaqués par l’extrême gauche le samedi. Et après ?
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Tout a été dit sur la démagogie et l'opportunisme communautariste des propos d'Emmanuel Macron à Brut. C'est lamentable, mais inévitable de la part d'un homme politique qui n'est guidé que par le « en même temps ». Cela ne serait pas très grave si cet homme n'était pas président de la République, dans les circonstances actuelles dont il nous dit, le matin, mesurer la gravité tout en s'emballant, le soir, dans ce qui ressemble à une énième humiliation de la police. À toutes les impérities présidentielles s'ajoute son manque total de kaïros : était-ce bien le moment de traiter ainsi les policiers ? De les désigner à la vindicte d'une extrême gauche qui a décidé d'en découdre, tous les samedis, et plus si nécessaire ? Eh bien, Emmanuel Macron a réussi ce tour de force...
Ce samedi, les cortèges étaient très peu nombreux : si près de 90 rassemblements étaient prévus, la foule des grands jours n'étaient pas au rendez-vous. Selon Le Figaro : « à Toulouse - 200 personnes contre la précarité puis un millier selon la préfecture contre la loi sécurité globale -, à Montpellier (environ 70 personnes) et à Rennes, où ils étaient environ un millier selon la CGT. À Strasbourg, les manifestants étaient environ un millier. À Bordeaux et Montpellier, les préfets ont interdit tout cortège dans l'hypercentre. À Lyon, la manifestation - environ 5.000 personnes - n'était autorisée que sur la rive gauche du Rhône. À Lille, ils étaient 1.500 manifestants, selon la préfecture, 5.000 selon la CGT et à Rennes, ils étaient environ un millier selon la centrale syndicale. » Loin du raz-de-marée...
Cortèges peu nombreux, mais des têtes de manifestation dès le début extrêmement violentes, toujours avec les mêmes casseurs et le nouvel hymne de ces manifestations : « Tout le monde déteste la police »... qui ressemble furieusement à un appel à la haine, non ? Appel immédiatement suivi d'effets puisque, outre les traditionnels saccages de boutiques, mobiliers urbains et de véhicules, on a pu voir, ce samedi, des manifestants encagoulés attaquer les policiers à coups de marteau, et même les « incendier » !
Gérald Darmanin a annoncé l'arrestation de 22 individus. C'est bien le moins... quand on regarde les vidéos et que le même ministre parte de « centaines de casseurs »... Toujours le même sentiment de malaise devant la complaisance dont bénéficient ces individus qui seront là, de nouveau, samedi prochain...
En décembre 2020, deux ans après la révolte des gilets jaunes, autrement réprimés que les casseurs d'extrême gauche, les policiers se sentent, selon les mots de leurs syndicats, « stigmatisés », « abandonnés » par le président de la République. Et comment en irait-il autrement ? Après Brut, le roi est nu : Emmanuel Macron, bien sûr, avec sa légèreté, son opportunisme et son mépris. Mais aussi la police, abandonnée, prise en étau.
Il y a quatre mois, voici l'analyse du malaise policier et de la situation que proposait un contributeur de Boulevard Voltaire, Lucien Paillet, et qu'Emmanuel Macron aurait mieux fait de lire avant d'aller bavasser sur Brut : « Menacés dans leur vie par la racaille et dans l’exercice de leur métier par leur propre hiérarchie, les policiers de la base pourraient bien créer eux-mêmes la rupture. On les a vus jeter au sol leurs menottes. Il se pourrait bien qu’un jour, prenant collectivement conscience de leur abandon, ils refusent de servir plus longtemps un pouvoir qui ajoute la lâcheté à la faiblesse. »
Il se trouve que c'est Emmanuel Macron lui-même qui vient, vendredi, de faire franchir un nouveau palier à cette dérive dramatique.
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