Politique migratoire allemande : les portes grandes ouvertes

olaf scholz

Le gouvernement d’Olaf Scholz imprime toujours plus sa marque d’un écolo-gauchisme forcené et assumé. Fin novembre 2022, le ministre du Travail Hubertus Heil présentait, rapporte L’Express, les nouvelles dispositions en matière d’immigration qui vont être votées cette année. En Allemagne, deux millions de postes de travail sont vacants, le gouvernement dit avoir besoin de faire venir 400.000 travailleurs étrangers par an pour assurer le bon fonctionnement de l’économie allemande. Vertigineux… Il y aurait, sur le marché du travail européen, une telle concurrence entre ces pays en termes de recherche de personnel qualifié que le gouvernement Scholz entend assouplir considérablement les conditions de l’immigration de travail et refonder le Code de nationalité allemande : « Nous avons l’objectif de mettre en place la législation la plus moderne d’Europe pour concurrencer les autres pays qui cherchent, eux aussi, des talents à l’étranger », explique Hubertus Heil.

Open bar à tous les étages ! L’un des objectifs est de faire venir de la main-d’œuvre qualifiée, à tout prix. Olaf Scholz suit en cela le chemin exactement opposé aux sociaux-démocrates danois : fin de la préférence nationale à l’embauche, critères de sélection revus à la baisse, simplification administrative. Les candidats à l’immigration de travail n’auront plus comme condition préalable la connaissance de la langue allemande ou encore l’obligation de présenter un contrat de travail. Un système de points pourra faciliter et accélérer le processus : les points seront obtenus en fonction des diplômes, de l’âge, des expériences professionnelles, des liens avec l’Allemagne.

L’accès à la nationalité allemande sera également grandement simplifiée. L’interdiction de la double nationalité sera définitivement levée, même si elle était déjà entachée de nombreuses exceptions, puisque 69 % des personnes récemment naturalisées ont la double nationalité. Tout le gouvernement allemand est mobilisé dans cette entreprise de suicide identitaire à l’échelle d’un pays. Ainsi le ministre de l’Intérieur explique que la naturalisation pourra se faire au bout de cinq ans et non plus huit, délai rapporté à trois ans en cas de bonne conduite de l’impétrant : maîtrise de la langue, engagement dans la société civile. Sur les neuf millions d’étrangers que compte aujourd’hui l’Allemagne, cinq sont déjà présents sur le territoire depuis plus de dix ans. On peut déjà prévoir un boom de naturalisations.

Pourquoi un tel suicide civilisationnel ? Quel est le moteur, plus puissant que tous les autres, plus fort que l’amour d’un peuple, de son Histoire, de ses racines, de ses coutumes et de ses traditions, qui pousse un gouvernement à accélérer, façon pilote de Formule 1, la substitution d’un peuple par une mosaïque d’individus venus du monde entier, bien au-delà de l’Europe ? L’expérience désastreuse de la politique de portes ouvertes menée par Angela Merkel, qui trouve son épisode le plus marquant et le plus violent dans la nuit de la Saint-Sylvestre 2015 à Cologne, n'a pas servi de leçon.

Bien au contraire. Partant du constat qu’avec un taux de fécondité de 1,53 en 2020 l’Allemagne non seulement aggravera sa pénurie de main-d’œuvre mais ne pourra plus soutenir son régime de retraites par répartition, l’industrie allemande fait depuis longtemps pression sur les autorités allemandes pour assouplir les politiques migratoires. La seule voie, selon eux, est donc de faciliter l’immigration de travail mais aussi de renforcer l’attractivité du pays en élargissant considérablement les voies d’accès à la nationalité allemande. Toujours selon L’Express, « le président de la Chambre des arts et métiers, Hans Peter Wollseifer, souhaite même que l’administration des étrangers se transforme en "centre de bienvenue" » (sic).

Olaf Scholz estime que la forte progression du marché du travail allemand - 45 millions d’actifs pour 83,2 millions d’habitants - est due pour les deux tiers « aux immigrés sans passeport allemand ». Il poursuit : « Celui qui vit et travaille durablement ici doit pouvoir voter et être élu. »

C’est donc une immigration durable, voire définitive et donc de peuplement, qui est en train de se mettre en place chez nos voisins allemands, sous la forte poussée conjointe de la gauche idéologique au pouvoir et des patrons de l’industrie allemande. Le développement de l’économie verte n’y est pas non plus étranger : le ministre de l’Écologie souhaite multiplier par trois les investissements dans ce domaine, il faut donc importer de la main-d’œuvre.

Cette réforme de la politique migratoire allemande a un seul mérite : elle dévoile le cynisme de la social-démocratie allemande et européenne, son mépris des identités nationales, sa filiation avec le capitalisme le plus débridé qui entend considérer les travailleurs comme des unités interchangeables, déracinables et corvéables à merci.

On n’ose imaginer les répercussions sur la France de ce tsunami migratoire à venir.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

49 commentaires

  1. ils ont surtout besoin de main d’oeuvre pour aller dans les mines de charbon qu’ils sont en train de creuser en rasant des villages

  2. Au moins c’est clair et net : merci de nous avoir prévenus..

    A quand le rétablissement des frontières intra européennes pour éviter la submersion migratoire que cette politique allemande va infliger à tout le vieux continent ?? iL Y A URGENCE.

  3. Et derrière sa vision strictement économique de sa politique migratoire , se cache un terrible non-dit , l’expiation du nazisme , et comme dans les années 30 , l’Allemagne va détruire l’Europe avec son idéologie mortifère , et entrainer l’Europe dans son suicide de civilisation.
    Petite curiosité historique , cette migration est en majorité musulmane et les musulmans s’entendaient bien avec les nazis , devinez pourquoi ? Voir le documentaire La croix gammée et le turban .
    Et comme dans les années 40, l’Allemagne pourra compter sur l’assistance zélée de nombreux collaborateurs en Europe et en particulier en France.

  4. Les allemands ont certainement une rigueur qui leur permet cet appel. Une justice laxiste comme la nôtre rendrait cette nécessité de MOE impossible, leur taux de délinquance serait insupportable. Ensuite, observons qu’ils font appel à une MOE de travail, donc sélectionnée, alors que nous accueillons tout ce qui se présente. Ensuite, ce qui n’est pas retenu par les allemands, sélectifs, se dirige vers la France, qui absorbe toute la misère du monde. Le bouche à oreilles fonctionne, même dans les territoires d’origine. Ensuite, un besoin de satisfaire 2 millions de postes vacants. Nous aimerions bien que cela se produise en France. C’est le signe d’une santé exceptionnelle alors que la France traine sa misère, poursuit sa désindustrialisation, une industrialisation indispensable à l’emploi et à la richesse du pays. L’Allemagne chevauche un pur-sang. La France chevauche un bœuf.

  5. Disons que ce monsieur est un peu pus esclavagiste que les autres.
    Espérons qu’il n’ai pas un fouet.
    Je ne vois que cette explication, à savoir un sans papier rapporte plus qu’un « du-pays ».

  6. Comme nous, les Allemands sont en train de détruire leur pays. Ce virus délétère, à l’oeuvre partout en Occident, va-t-il avoir la peau de notre civilisation ?

Commentaires fermés.

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