Porno, inceste, suicide… l’effrayante sélection du Goncourt des lycéens

Le trash s’invite dans les rayons des bibliothèques des lycées. Âmes sensibles s’abstenir.
@Womanizer Toys/ Unsplash
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Le Club des enfants perdus (POL), de Rebecca Lighieri, est en lice pour le prix Goncourt des lycéens. Il fait partie, au même titre que treize autres ouvrages, de la liste des romans sélectionnés par l’Académie Goncourt pour passer entre les mains de deux mille lycéens de France, entre le mois de septembre et le mois de novembre. Comme indiqué sur le site de l’Éducation nationale, « les lycéens ont deux mois pour lire les romans, avec l'aide des enseignants », avant de rendre leur verdict.

L’objectif de la démarche « est de faire découvrir aux lycéens la littérature contemporaine et de susciter l'envie de lire ». C’est louable. Que les adultes de demain, plus à l’aise avec les écrans qu’avec les livres, soient incités à tourner quelques pages semble, en effet, être une bonne chose. Cela pourrait, en tout cas, l’être si les ouvrages proposés ne laissaient pas à désirer, comme cela est le cas avec Le Club des enfants perdus.

Un objectif louable

Le roman de Rebecca Lighieri semble assez peu adapté à un public âgé de 14 à 18 ans. Plusieurs passages sont clairement pornographiques. Âmes sensibles s’abstenir et passer au paragraphe suivant, car voici un extrait : « Une fois de plus, je m'introduis dans son cul préalablement lubrifié et travaillé par des rotations vigoureuses de l’index. Mon gland cogne déjà contre je ne sais pas quoi, une protubérance crénelée et spongieuse - et je sens qu’il ne m’en faudrait pas beaucoup plus pour jouir, mais évidemment, je me retiens et j’attends. J’attends la modification de son souffle mais aussi cet imperceptible déclic que j’ai appris à guetter quand je suis dans son cul… »

 

Inutile d'en dire plus. Vous l’aurez compris, les lycéens sont conviés à lire et à évaluer un livre qui fait l’apologie de la sodomie. Ce n’est pas tout. Le roman fait aussi la part belle à l’inceste, notamment via une relation entre la mère et son fils qui a donné lieu à une naissance puis à la mort du bébé, mais également au suicide. Une partie du roman est consacrée à la mise en scène et à la description, par le menu, du passage à l’acte de la fille de la famille, âgée de 27 ans, bisexuelle et amatrice de sexe trash.

Un problème global

Des éléments qui rendent la présence de ce livre dans la sélection du prix Goncourt des lycéens incompréhensible. Ce n’est cependant pas le seul qui mérite une attention particulière. Le roman Aucun respect (Stock), d’Emmanuelle Lambert, est dans la même lignée, il met en avant une certaine liberté sexuelle. Avant eux, en 2012, La Vérité sur l'affaire Harry Quebert avait aussi fait polémique. Le polar de Joël Dicker, qui mettait en avant, de façon positive, une relation pédophile avait pourtant été primé.

L’école n’a rien d’un sanctuaire, bien au contraire. L’Éducation nationale devrait protéger les enfants, elle les confronte à des horreurs. Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille, raconte à BV : « Il y a énormément de contenus délivrés à des élèves de tous âges, par des manuels, des livres, des chats, des sites et, visiblement, personne ne surveille. Elle ajoute : La question n’est pas morale. C’est juste malsain que des adultes délivrent ce type de contenus, inadaptés à leur âge et à leur pudeur. »

Sur cette thématique, aussi choquant soit-il, le prix Goncourt des lycéens n’est qu’une toute petite partie du problème. La présidente du Syndicat dénonce : « On a des choses stupéfiantes. L’école, à travers des manuels, des sites partenaires, des supports agréés par l’Éducation nationale, explique aux enfants [à partir de la 5e, NDLR] comment améliorer leurs performances sexuelles, comment prendre du plaisir, qu’avoir vu du porno c’est normal, tout comme de faire des nudes, que la prostitution, on peut être pour ou contre… » Effaré par ses observations, le Syndicat de la famille a fait intervenir un huissier pour constater les dégâts et ainsi pouvoir demander des comptes à ceux qui valident ces contenus car, comme tient à le souligner Ludovine de La Rochère, « cela n'a rien à voir avec la mission de l'Éducation nationale, ni avec la circulaire de 2018 ».

Rappelons, également, que l'article 227-24 du Ccode pénal interdit la diffusion de contenus pornographiques à des mineurs et que cela peut être puni de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. Le Goncourt des lycéens, les sites et les associations agrées par l’Éducation nationale sont apparemment au-dessus des lois.

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Proposition. Puisque ceci est au PROGRAMME SCOLAIRE, il doit être possible de faire lire ces extraits par :
    France-inter, au cours d’une émission ou journal info
    Un député, en lecture publique
    Un ministre, en conférence de presse.

  2. Pornographie pour adultes avertis proposée, imposée ? à des enfants ! Un véritable crime contre la jeunesse. QUI organise ce massacre ?

  3. C’est à vomir ! Comment le Maison Goncourt peut se rendre complice d’une telle infamie ? A la surprise succède la révolte. Que des écrivains patentés reconnaissent pour leurs des individus capables d’écrire de telles horreurs est ahurissant ! Si je comprends bien, désormais il est facile d’être reconnu « Ecrivain » ! Nous avions déjà eu le livre de Bruno Lemaire, avec ses détails obscènes, et cette femme qui fait dans la surenchère est adoubée… Les bras m’en tombent ! J’espère que les parents arriveront à faire interdire ce livre ordurier.

  4. Comment cela soit possible d’écrire un livre sur la pornographie et la faire lire aux enfants et de faire un Goncourt des lycéens que doit faire la ministre de l’éducation Nationale (a suivre).

  5. A côté de la France de 2024, la Rome antique du début du 3ème siècle ferait figure d’un couvent pour jeunes filles !

  6. Non seulement ce n’est pas de l’âge des jeunes (encore qu’ils regardent du porno jusque sur leurs téléphones), mais en plus c’est écrit avec des moignons de pieds….

  7. En lisant l’extrait présenté dans cet article, je suis tombée par terre. Je ne croyais pas qu’on pouvait justement tomber si bas et sans rire, s.v.p.!

  8. Eh bé!!!…On est loin de la « Mare au diable » de George Sand ou du « Journal d’un curé de campagne » de Bernanos, qu’on nous mettait entre les mains dès la 3ème à mon époque. Ne parlons même pas de Proust! C’est ainsi qu’on enrichissait son vocabulaire quand j’avais 14 ans. Dans le cas des livres dont il est question dans l’article, je suis à la fois choquée par les thèmes développés, mais également par le langage cru. Pas de quoi faire rêver notre jeunesse. Entre « le club des enfants perdus » et « A la recherche du temps perdu », moi je choisis ce dernier.

  9. Les professeurs de français ont-ils lu ces livres ? Sont-ils au courant de cette entreprise ? Comment réagissent les parents ? Les associations n’ont-elles pas leur mot à dire devant un tel choix de textes ?

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