Posons-nous les questions…
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¡Caramba! Afin d'éradiquer les violences commises sur les policiers par des « jeunes », l'historien Pascal Blanchard semble avoir trouvé la solution en Grande-Bretagne. "Il y a 3 fois moins d’agressions de policiers en Angleterre qu’en France […] Il y a 3 fois + de recrutement dans la population non-blanche (sic) dans la police britannique qu’en France. On peut dire qu’il n’y a aucun rapport. Mais posons-nous la question", a-t-il tweeté. Alors, puisque Londres, entre avril 2016 et avril 2017, a connu 12.100 attaques au couteau, paraphrasons cet éminent spécialiste "des enjeux de diversité et des histoires de l'immigration" : "On pourrait donc dire, aussi, qu'il n'y a aucun rapport avec le fait d'avoir un maire musulman. Mais posons-nous la question."
Posons-nous les questions.
Posons-nous la question : M. Blanchard suggère-t-il que l'on devrait tenir des statistiques ethniques dans nos forces de police et dans notre population ? On se souvient qu'un certain maire du sud de la France s'était vu reprocher de tenir des « statistiques ethniques » parce qu'il avait simplement remarqué qu'une écrasante majorité d'élèves portait des prénoms musulmans dans certaines écoles de sa ville.
Posons-nous cette autre question : M. Blanchard suggère-t-il que les agresseurs de policiers ne proviendraient donc pas majoritairement de la France rassie et que lesdits agresseurs "non blancs" ne respecteraient que les policiers leur ressemblant ?
Enfin, posons-nous encore une ou deux questions.
Que signifie cette expression "non blanc" ? Un "élément de langage" pour ne pas dire "noir" (par exemple) ? Comme si, finalement, le fait d'être noir - sans que vous y soyez pour rien, pas plus que de ne pas l'être - était perçu comme honteux. Si on avait l'esprit mal tourné, on serait tenté d'identifier comme des relents racistes à rebours dans l'emploi de cette expression... Au passage, dans un souci de "parallélisme des formes", ne pourrait-on pas, du coup, développer le concept de "population non noire" ?
Ces questions posées, revenons à Londres, la ville de Sadiq Khan, élu en mai 2016. Il ne faisait pas bon s'y promener le soir du Nouvel An, dans les quartiers Est, Sud et Nord : quatre jeunes hommes âgés de 17 à 20 ans y ont été assassinés (un cinquième entre la vie et la mort) et il devient de plus en plus risqué (tout court) d'y rester en vie. Plus de 12.000 attaques recensées, donc, 4.400 blessés, 77 morts entre le début 2017 et le 22 décembre. Bravo, Sadiq !
Qu'en pense le sieur Blanchard, qui laisse entendre qu'avec une police d'origine étrangère, la paix pourrait recouvrir notre pays alors qu'avec un maire d'origine pakistanaise, donc « non blanc », de surcroît musulman, la capitale londonienne, depuis son élection, semble devenir un véritable coupe-gorge ?
Alors, face à ce bal des couteaux londoniens, de plus en plus nombreux, Sadiq Kahn a lancé une « campagne ». Vous pensez d'emblée à une opération d'envergure visant à rétablir la sécurité des habitants de sa ville, une opération « coup de poing » pour les protéger des individus dangereux, des mineurs le plus souvent, en plus. Ou encore responsabiliser les familles. Demander à l'État plus de répression, au Parlement de voter des lois plus sévères, à la justice de punir lourdement. Non. Le maire mahométan, par le truchement des réseaux sociaux, lance ce pathétique appel : "Londres a besoin de vous en vie : ne portez pas de couteau !"
Posons-nous la question : pourquoi ne pas importer le concept chez nous et l'adapter ? Ça pourrait donner un truc comme ça : "Paris a besoin de vous en vie : ne portez pas d'explosifs sur vous." Mme Hidalgo ferait ça très bien. On peut dire qu’il n’y a aucun rapport. Mais posons-nous la question.
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