Poule mouillée, brebis galeuse… Les expressions animalières dans le viseur woke

jennifer-ermler-2WC7CUq9Szc-unsplash

Nous ne sommes plus à une ânerie près. À l’heure où les massacres s’enchaînent et où leurs auteurs sont traités de « chiens » ou de « bêtes », Le Monde pose la question suivante : « Les expressions populaires font-elles violence aux animaux ? » L’occasion, pour le quotidien du soir, de mettre à l’honneur la culture de l’effacement et le wokisme.

Ainsi, après les déboulonnages de statues, les changements de titres de livre comme pour Les dix petits nègres d’Agatha Christie et la polémique autour du baiser non consenti de Blanche-Neige et du prince, ce sont les animaux qui posent problème ; plus exactement, les expressions françaises animalières.

Dans son livre Le mépris des « bêtes » (PUF), Marie-Claude Marsolier dénonce une « ségrégation animale » induite par les locutions françaises mettant en scène des animaux. Elle affirme que « notre lexique [...] est misothère », il exprime une haine ou un mépris envers les animaux.

Des animaux méprisés

Elle voit dans les expressions faisant références aux bêtes « des violences symboliques » à leur égard conduisant à la normalisation des violences physiques, « la minoration et le déni de leurs souffrances ». Ce serait donc à cause de l’expression « il n’y a pas de quoi fouetter un chat » que certaines personnes auraient l’idée de torturer ces animaux de compagnie. Il fallait y penser !

Interrogé par BV, Jean-Michel Géa, maître de conférences en linguistique et phonétique générales à l’université de Corse, rappelle : « Cela reste un jeu métaphorique. Ce n’est pas parce que je dis "il fait un temps de chien" que je n’aime pas les chiens. » Il comprend que derrière cette attaque de la langue française, il y a bien plus que la cause animale : « Ça s'inscrit dans la mouvance de l'écriture inclusive où l’on prend la défense d’un groupe, d’une entité, et on s’attaque à tout ce qui est signe d’inégalité au niveau langagier. On va chercher dans la langue des faits sociétaux. » C’est de l’idéologie.

D’autant plus qu’il existe un grand nombre de locutions animalières très positives : avoir du chien, être comme un coq en pâte, copain comme cochon, connu comme le loup blanc, rusé comme un renard… Marie-Claude Marsolier préfère retenir les expressions « péjoratives » comme « être le dindon de la farce », « être une peau de vache », « être têtu comme une mule », « avoir un chat dans la gorge », « être serrés comme des sardines » ou encore « avoir du plomb dans l’aile ».

Vers un fascisme langagier 

Elles lui permettent de dénoncer la « dévalorisation des non-humains » et de militer « pour une évolution de notre langage ». Chose qui semble tout à fait inenvisageable pour Jean-Michel Géa : « Dans une société démocratique ouverte, on ne peut pas avoir autorité sur la langue. » Modifier des mots ou des expressions pour telle ou telle cause reviendrait à « tomber dans des systèmes fascisants ». Il met en parallèle « les interventions sur les formes de la langue » et la « novlangue d’Orwell » ou « le nettoyage de l’allemand sous le Troisième Reich ». Deux exemples, fictif et réel, rappelant que militantisme peut parfois rimer avec autoritarisme et totalitarisme.

Dans ce cas précis, la cause animale sert de faire-valoir à l’idéologie woke, et c’est bien là que le bât blesse. Les bêtes méritent bien évidemment d’être défendues, mais sans doute plus dans les abattoirs que dans les dictionnaires.

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Avec de tel défenseurs, l’animalité et son « bien être » ont probablement quelque souci à se faire, s’il en fallait un en nos temps guerriers « à ne point mettre un chat dehors »…

  2. Bientôt il coviendra de revoir tout le bestiaire des fables de La Fontaine ou, avant elles, celle d’Esope ! Bon, ça permettra de tuer le temps et de se sentir comme un poisson dans l’eau !

  3. Et pourtant ces expressions ont un sens, chacun sait qu’il suffit qu’une brebis aie la gale pour contaminer tout un troupeau : ou bien sont sont-ils gênés par l’à propos de ladite expression ?

  4. N’y aurait il pas des causes bien plus sérieuses à traiter quant on remarque que des innocents qui se baladent ou fêtent tranquillement se font poignarder pratiquement au quotidien et peut être plusieurs fois par jour demain au train où çà vas.

  5. Audiard : les C… ça osent tout c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnaît ….sinon une question. Que pense ces wokistes sur l’expression egorgé comme un mouton???

  6. Pas un mot sur l’abattage rituel. Un oubli de la part de nos têtes de linottes ? Mais on va encore me traiter d’âne bâté …

    • Pas du tout, l’abattage rituel est une honte surtout que malheureusement pour vivre il faut se nourrir, l’être humain que nous sommes est omnivore et sommes bien obligé de sacrifier des animaux, on a pas le choix mais çà peut se faire le plus intelligemment possible, pour les croyants l’hypothétique créateur universelle en a décider ainsi, le plus fort mange le plus faible, c’est la vie.

  7. Faut pas demander à quel point du wokisme est tombé « Le Monde » et sa smala de journalistes.
    Si de nos jours il faut monter du doigt des « brebis galeuses », c’est bien dans ce genre de médias spécialisés dans le wokisme, qu’ils soient écrits ou cathodiques, qu’il faut diriger l’index accusateur.
    Mon Dieu, Le Monde qui fait dans la rubrique des « chats écrasés », malgré des subventions qui se montent à 3,7 millions d’euros en 2022, pour le Groupe.

  8. Au secours… ils sont fous.ceci est une nouvelle forme de terrorisme qui massacre la langue et tourmente les esprits.
    Que ceux qui n’aime ce qui fait la France, s’en aillenr dans contrée plus ou moins sauvages où il seront acceptés

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois