Poule mouillée, brebis galeuse… Les expressions animalières dans le viseur woke

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Nous ne sommes plus à une ânerie près. À l’heure où les massacres s’enchaînent et où leurs auteurs sont traités de « chiens » ou de « bêtes », Le Monde pose la question suivante : « Les expressions populaires font-elles violence aux animaux ? » L’occasion, pour le quotidien du soir, de mettre à l’honneur la culture de l’effacement et le wokisme.

Ainsi, après les déboulonnages de statues, les changements de titres de livre comme pour Les dix petits nègres d’Agatha Christie et la polémique autour du baiser non consenti de Blanche-Neige et du prince, ce sont les animaux qui posent problème ; plus exactement, les expressions françaises animalières.

Dans son livre Le mépris des « bêtes » (PUF), Marie-Claude Marsolier dénonce une « ségrégation animale » induite par les locutions françaises mettant en scène des animaux. Elle affirme que « notre lexique [...] est misothère », il exprime une haine ou un mépris envers les animaux.

Des animaux méprisés

Elle voit dans les expressions faisant références aux bêtes « des violences symboliques » à leur égard conduisant à la normalisation des violences physiques, « la minoration et le déni de leurs souffrances ». Ce serait donc à cause de l’expression « il n’y a pas de quoi fouetter un chat » que certaines personnes auraient l’idée de torturer ces animaux de compagnie. Il fallait y penser !

Interrogé par BV, Jean-Michel Géa, maître de conférences en linguistique et phonétique générales à l’université de Corse, rappelle : « Cela reste un jeu métaphorique. Ce n’est pas parce que je dis "il fait un temps de chien" que je n’aime pas les chiens. » Il comprend que derrière cette attaque de la langue française, il y a bien plus que la cause animale : « Ça s'inscrit dans la mouvance de l'écriture inclusive où l’on prend la défense d’un groupe, d’une entité, et on s’attaque à tout ce qui est signe d’inégalité au niveau langagier. On va chercher dans la langue des faits sociétaux. » C’est de l’idéologie.

D’autant plus qu’il existe un grand nombre de locutions animalières très positives : avoir du chien, être comme un coq en pâte, copain comme cochon, connu comme le loup blanc, rusé comme un renard… Marie-Claude Marsolier préfère retenir les expressions « péjoratives » comme « être le dindon de la farce », « être une peau de vache », « être têtu comme une mule », « avoir un chat dans la gorge », « être serrés comme des sardines » ou encore « avoir du plomb dans l’aile ».

Vers un fascisme langagier 

Elles lui permettent de dénoncer la « dévalorisation des non-humains » et de militer « pour une évolution de notre langage ». Chose qui semble tout à fait inenvisageable pour Jean-Michel Géa : « Dans une société démocratique ouverte, on ne peut pas avoir autorité sur la langue. » Modifier des mots ou des expressions pour telle ou telle cause reviendrait à « tomber dans des systèmes fascisants ». Il met en parallèle « les interventions sur les formes de la langue » et la « novlangue d’Orwell » ou « le nettoyage de l’allemand sous le Troisième Reich ». Deux exemples, fictif et réel, rappelant que militantisme peut parfois rimer avec autoritarisme et totalitarisme.

Dans ce cas précis, la cause animale sert de faire-valoir à l’idéologie woke, et c’est bien là que le bât blesse. Les bêtes méritent bien évidemment d’être défendues, mais sans doute plus dans les abattoirs que dans les dictionnaires.

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Il y a une expression que je réprouve, à savoir « transportés comme du bétail ». Les animaux ne méritent pas « d’être transportés comme du bétail ». Les humains non plus. Quoique… certains n’ont pas grand chose d’humain.

  2. On a la chance dans notre pays que les idiots utiles ou inutiles ne manque pas pour amuser la galerie. C’est d’une tristesse à pleurer.

  3. Ce ne sont que des têtes de linottes, des veaux, des ânes bâtés, des brebis plus que galeuses, etc. Il devraient ajouter à leurs listes, également des objets comme : C.. comme une valise avec les serrures à l’interieur, etc.

  4. Mais c’est une vraie dinde celle là !
    Il est tout de même hallucinant qu’il puisse y avoir dans notre pays, cultivé à priori, de tels ravagés du cerveau pour inventer des visions négatives de ce que nous sommes.
    En effet les besoins psychiatriques sont énormes et cachés dans différentes couches de la société !

  5. Est ce pour faire passer le génocide de nos animaux familiers, compagnons des personnes isolées, des enfants qui en font leur confident, des parents et des amis?
    On ne peut pas dire un temps de chien, mais on va devoir l’euthanasier car il émet trop de CO2?
    J’ai toujours su que les écolos avaient un QI d’huître cuite (pardon pour les huîtres), mais là, cela frise le QI de bulots crus ou cuits!

  6. Les Eveillés ne sont que des sots qui n’ont rien d’autre à faire que d’essayer de pourrir la vie de leurs concitoyens. Mais, comme pour tous les moralistes fanatiques, ils s’épuiseront tout seuls: débarrasser le français de ses expressions est une tâche impossible: il est donc excellent qu’ils s’y attellent. Vous avez fait montre de courage d’avoir lu le livre paru chez PUF d’une telle sotte. C’est bien mais il eût été plus philosophique de n’en pas parler du tout.

    • Eveillé se dit awake en anglais, woke est probablement un américanisme, mais je suis tout à fait de votre avis, il faut remettre tout ce globish en français, la reconquête commence par celle de notre langue. D’autre part, il est affligeant de constater jusqu’où peut aller la bêtise.

  7. Le mépris commence dans le langage et si le mot «  racisme » concernant les humains entre eux est galvaaudé car nous sommes tous de la rce humaine mais il n’en prend pas moins toute sa signification envers les animaux. Car c’est envers eux que fonctionne le plein sens de ce mot . Nous les considérons en inférieur alors que nous sommes comme eux des’créatures vivantes dépendantes de la nature . Il faut lire «  le singe nu «  de Desmond Morris cela ouvre les yeux des imbéciles. Nous sommes les plus forts parce que nous fabriquons des armes et nous sommes aussi de loin l’espèce la plus dangereuse . De tout temps nous avons eu peur des animaux et nous avons passé notre temps à rivaliser avec leur force et leur adresse , les mépriser les asservir les dominer et les tuer c’est le premier et le dernier des racismes le seul véritable.

  8. Le plus inquiétant dans cette histoire n est pas que ce livre ait été écris, non ça ce n est que le reflet de l esprit torturé de son auteur. Le plus inquiétant, c est qu’elle a trouvé un éditeur pour publier et commercialiser ce chef d œuvre, et qui plus est, les presses universitaires de France… ça laisse rêveur, ou inquiet pour l avenir, au choix…

  9. Si on veut s’attacher à la cause animale, c’est très bien… La priorité ne serait elle pas de supprimer ;voire d’interdire l’abattage rituel.
    Les wokistes islamo-gauchos-collabos qu’en disent ils ?

  10. idée : je demande l’élongation de tout ceux qui font moins d’ 1,80m et le raccourcissement de tout ceux qui font plus. Nous seront alors tous égaux en taille. Nous seront devenu un peuple d’handicapés. Les « wokes » feraient bien de se rendormir sinon ils nous feront vivre leur cauchemar.

  11. Mais ces gens là ont un problème ! il faut qu’il prennent la pelle et la pioche pour se changer les idées.

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