Pour Candice Mahout, virer des musiciens blancs, c’est violent mais nécessaire !
3 minutes de lecture
Cela fait un petit moment que le manque de diversité dans les orchestres classiques est régulièrement pointé du doigt par les militants de ladite diversité à marche forcée. La décision d'un célèbre orchestre anglais, révélée par le Daily Mail et citée par le magazine Diapason, de ne pas renouveler les contrats de quatorze de ses membres pour faire place à la diversité est venue rappeler la puissance de ce mouvement proprement révolutionnaire. Et inquiétant.
Diapason précise que « le Syndicat des musiciens (Musicians' Union) s'est dit "consterné" par cette lettre ». Pour le syndicat, « cela équivaut à ce que près de la moitié de l'orchestre perde son poste ! Bon nombre des membres à qui il a été dit qu'ils ne seraient pas engagés en 2022 se produisent avec l'ETO [English Touring Opera, NDLR] depuis vingt ans ou plus ! » Révolutionnaire : faire table rase, créer absolument du nouveau. L'Histoire nous a pourtant assez appris à quoi menait ce type de lubies.
Mais ce qui devrait nous inquiéter encore, c'est qu'il se trouve des journalistes, des responsables de rédaction - Candice Mahout, chef du service culturel de BFM TV, pour ne pas la nommer - qui sont capables de venir défendre cette décision et justifier l'idéologie qui la porte. Elle reconnaît, certes, la violence et l'injustice de la chose pour ces quatorze pauvres musiciens sommés de déguerpir en tant que mâles blancs de 40-50 ans. Mais, comme dans les grandes heures de toutes les Terreurs du passé, la fin - hier la victoire du prolétariat, aujourd'hui, la promotion sans conditions de la diversité - justifie les moyens. On ne fait pas d'omelette, etc. « C'est extrêmement violent, a-t-elle dit, mais malheureusement, il va falloir passer par ce genre de revers de balancier pour que les choses avancent aussi ». « Les choses », c'est LA cause : la diversité.
Dans Le Figaro, Zhang Zhan, violoniste au sein de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, a, une nouvelle fois, appelé un chat un chat : « Aucune discrimination n'est positive. Au nom du progrès, on justifie des injustices. »
Le député RN au Parlement européen Gilbert Collard a épinglé, dans un tweet, cette séquence historique.
La cheffe du service culture de BFM, Candice Mahout, justifie le fait qu'un orchestre britannique se sépare de 14 musiciens blancs au nom de la diversité : on attend qu'elle cède généreusement sa place à son tour !
src : BFM pic.twitter.com/YnxfpAsMVH
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) September 17, 2021
Entre la décision de l'orchestre anglais, la justification de Candice Mahout et l'écoute approbatrice de l'animateur Bruce Toussaint, on ne sait ce qui fait le plus froid dans le dos. Ces deux journalistes blancs font penser à ces aristocrates de 89 ou ces socialistes de 1917 qui s'enthousiasmèrent tellement pour les idées nouvelles qu'ils finirent comme vous savez.
Dans la salle des professeurs de mon établissement, il n'y a aucun professeur issu de la diversité. Et parmi mes 70 étudiants de L2 en histoire, dans ma petite université de province implantée dans une ville pourtant très diverse, il n'y a aucun étudiant issu de la diversité. Alors, on fait quoi, chère Candice Mahout ? On les envoie tous au goulag se faire rééduquer ? Ou on se demande pourquoi les études d'Histoire (et quelques autres, comme la musique classique) et les concours d'enseignants attirent si peu de diversité ? Peut-être une question d'intégration, d'amour de la France, de l'Europe, de leur culture, de leurs langues ?