Pour faire tomber le patriarcat, il faut « réinventer la masculinité », assure une journaliste

Capture d'écran
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La journaliste Aline Laurent-Mayard vient de publier Libérés de la masculinité - Comment Timothée Chalamet m'a fait croire à l'homme nouveau (JC Lattès, 2022). À l'image du jeune acteur américain Timothée Chalamet, 27 ans, l'homme en 2023 devra revendiquer sa part de féminité ou ne sera pas. Interrogée sur France Culture, la militante qui se décrit sur son compte Twitter comme « parent non binaire et asexuelle » dénonce « la grande époque d’Hollywood, on a des hommes qui se ressemblaient tous. Hétéros, les épaules et la mâchoire carrées, ils se tiennent très droit et sont toujours habillés de façon sobre ».

Quelle est cette époque qui impose des diktats que l’on soit trop blanc, trop hétéro ou trop musclé au point d’exiger de repenser de nouvelles formes de masculinité ? Savamment entretenue par les médias, la confusion des genres poursuit son travail de sape quotidien au nom du progrès. Clamant le droit à l'indifférence, des femmes affichent leur pilosité (« les injonctions à la dépilation sont un des plus puissants outils de contrôle du corps des femmes », écrit Libération), des hommes se maquillent ou portent des colliers. Éric Zemmour prophétisait déjà, en 2006, que « l’avenir de l’homme, ce n’est pas la femme, c’est la plante verte, celui qui ne peut guère s’exprimer que dans le cadre des valeurs féminines » : façon de dénoncer « l’indifférenciation sexuelle ». S’il a été conspué pour ses idées, les faits tendent à lui donner raison.

Les Bruce Willis et Sylvester Stallone ne feraient plus rêver : place aux silhouettes moins genrées. Exit l'homme musclé, courageux et viril. L’homme parfait, aux yeux de cette journaliste très "tendance", est imberbe, sensible et fragile. Plus besoin de biceps, mais la nécessité d'assumer des « tenues qui jusqu’à présent étaient hors jeu pour les hommes ». Cette femme réclame, en somme, des hommes déguisés en femmes au nom d’une « reconfiguration, d’une étape nécessaire »… Si seulement c’était une parodie un peu cynique de l’actualité, on en rirait, mais c’est bel et bien Radio France qui poursuit sa mission de service public idéologisée. Le service public n'est pas isolé. Devant cet appel à la dévirilisation de l'homme, la presse féministe jubile : « Dans un essai drôle et documenté intitulé Libérés de la masculinité, la journaliste Aline Laurent-Mayard s'interroge sur sa fascination pour Timothée Chalamet, antithèse du bad boy » (Causette) ; « Cette nouvelle masculinité, ou figure de l'homme nouveau, c'est d'ailleurs ce qu'analyse la journaliste Aline Laurent-Mayard dans un passionnant essai » (Terra Femina) ; « Aline Laurent-Mayard interroge, en partant du phénomène médiatique "Timmy Chalamet", l’émergence de nouvelles masculinités contemporaines, plus libérées et plus sensibles » (Madame Figaro).

Le jeune acteur franco-américain androgyne est pourtant blanc et hétéro. « Avec Chalamet, on est plutôt sur un personnage qui réfléchit », « c'est quelqu'un qui va être très à l'écoute ». Qu’Aline Laurent-Maillard expose tranquillement son opposition au cerveau-biscoto, comme si l’homme baraqué était dénué de capacité de penser ou écouter, ne semble pas franchement la déranger. Tant pis si c'est un tout petit peu cliché. Systématiser l’association virilité et violences sexuelles non plus. Ainsi ose-t-elle affirmer sans complexe qu’on a « beaucoup associé aux grands acteurs du XXe siècle des comportements à risque : conduire vite, consommer de l'alcool, et de la drogue aussi bien sûr ».

Malheureusement pour elle, la tragique affaire Palmade vient contredire en tous points sa théorie caricaturale. Le pauvre humoriste ne ressemble en rien aux grands acteurs sexy qu’elle honnit. Ni sa part de fragilité, ni son homosexualité ne lui auront épargné ces fameux « comportements à risque ». Mais qu’importe, il y a urgence à rééduquer les jeunes générations loin des « stéréotypes », au risque d'imposer d'autres clichés, pour bâtir cette nouvelle civilisation. Et ne surtout pas s'aviser d'établir une quelconque corrélation entre la perte des repères pour cette génération alpha déboussolée et l'augmentation inquiétante d'enfants sous psychotropes récemment signalée par un rapport du Haut Conseil de la famille.

Subrepticement mais sûrement, l’idéologie wokiste avance à grands pas. Elle déconstruit chaque jour un peu plus les modèles standards pour mieux reconstruire une nouvelle ère soi-disant libérée et faire voler en éclats l’ancien système de valeurs au nom de la lutte contre le patriarcat. Et comme Aline Laurent-Mayard conclut son entretien sur France Culture en prévenant que ce n’est « clairement pas la phase finale », on peut craindre le pire...

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Nous avons le sentiment que tout ce petit monde redécouvre l’eau chaude. Voilà déjà 50 ans, nous apprenions que tout être humain possède une part de masculinité, de féminité et d’enfance. Selon le caractère de chacun, selon notre personnalité, nous exploitons plus ou moins ces trois critères selon notre environnement de l’instant ou la période vécue. Quant à la féminisation des hommes, ceux qui ont vécu l’après 68 n’en seront pas étonnés. Les hyppis étaient les maîtres en la matière, cheveux longs, maquillages, dos vouté, vêtements bigarrés, pieds trainants. Toutes ces fantaisies n’ont pas fait long feu. Le wokisme subira le même sort. Idem pour l’écriture inclusive. S’ils se prenaient au sérieux, ils feraient leurs conférences, leurs débats en élocution inclusive. Mais ils n’osent pas. Trop barbare.

  2. Et l’homme est devenu « une femme comme une autre » (Zemmour)
    Il est peut-être utile de se référer à l’effondrement de l’empire chrétien d’orient quand on discutait du sexe des anges à Constantinople … à la différence qu’aujourd’hui il s’agit du sexe des humains et qu’on ne discute plus. On impose .

  3. Quand l’islam nous aura définitivement conquis, il n’y aura plus ce genre de questionnement…

  4. De tous temps, il y eut des hommes efféminés et des femmes masculinisées. La seule chose qui soit ici à condamner réside que des services publics s’adonnent à un tel matraquage. Le service public, par essence est au service de ses administrés et doit œuvrer en toute transparence. Il appartient donc à l’Arcom d’exiger l’application de ces principes et à l’ensemble de nos élus de rappeler son rôle à cet organisme. Enfin, pour le cas où ces élus ne répondent pas aux souhaits de leur population, à ces derniers d’en changer.

  5. Naissance d’une idéologie dépravée qui succède à 70 ans d’un continent pratiquement en paix et qui cherche à savoir si l’oisiveté ça chatouille ou si ça gratouille…

  6. « Subrepticement mais sûrement, l’idéologie wokiste avance à grands pas… » Notons toutefois, qu’en parallèle, le nombre de fidèles de la religion »de paix et d’amour » progresse avec constance. Et ces fidèles ne sont vraiment pas les meilleurs « clients » des délires wokistes.

  7. La masculinité nouvelle ? L’homme féminin ? Un petit stage en Ukraine pour aider, ça ne peut pas faire de mal. Quelle femme ne rêverait pas d’un homme déconstruit, en kit à monter soi-même, façon IKEA. Attention, lisez bien la notice sinon vous risquez de vous retrouver avec un truc « chelou ».

  8. Eh ben ! on n’est pas près d’avoir des petits et de prolonger l’espèce, avec ça ! Bien que ni Bruce Willis ni Bruno Cremer ne soient ma tasse de thé, Je préfère observer mon petit rouge-gorge bagarreur du matin : pas d’attribut visible, mais le tempérament se devine : petit mais vif !

  9. sur l’épilation des femmes il faut se rappeler que c’est une pratique récente (il n’y a qu’à regarder les tableaux des peintres classiques), et c’est précisément une pratique qui tend à masquer une partie de la féminité : la pilosité garde les odeurs sexuelles et joue dans le désir, elle montre aussi la femme mâture, en âge de procréer. l’épilation des femmes c’est une pratique moderne qui vise à faire ressembler la femme à une enfant : dans le même temps qu’elle apparaît la mode demande des petits seins, pas de hanches etc… : bref on gomme la féminité et la sexualité comme acte qui vise au bout du bout à procréer. autrefois les femmes considérées belles avaient des seins et des hanches larges bien en chair, promesses de fertilité. la pilosité masculine était aussi un gage de testostérone et différenciait l’homme fait de l’adolescent. il y a une forme de pédophilie larvée dans les critères modernes de beauté qui célèbrent les femmes sans hanches ni seins, les hommes épilés…

    • Tout à fait vrai! La finalité du processus étant d’arriver à une indifférenciation totale des sexes. La sexualité devenant sans objet puisque la procréation s’effectuera en laboratoire dans de jolies petites éprouvettes étiquetées alpha, beta, epsilon… C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir déjà lu cela quelque part!

  10. la seule façon de « tarir une source » c’est de boucher l’arrivée … tout comme pour luter contre l’islamisation ! …
    Sauf que jusqu’au « gouverne-et-ment », ces illuminés sont « chéris » par cet auto proclamé « premier de cordée » ! …
    Les castes telles que celle des « artistes » seraient bien moins « vindicatives » s’ils n’avaient plus d’aides financières à fond perdu avec nos impôts ! … Les subventions idéologiques leurs permettent de cracher et vomir leurs venins …
    Toute « civilisation » déconstruit son avenir par la perversion … C’est L’Histoire qui l’enseigne ! … et la FRANCE en prend le chemin à vitesse grand V depuis l’arrivée de ce coucou politicard à l’Elysée depuis mai 2017 ! …

  11. Bientôt, ils sonneront à nos portes pour nous reconstruire. Iront-ils démarcher devant les mosquées ? A ce jour, je ne vois que les musulmans et les russes pour nous sauver du wokisme.

  12. Et un paradoxe de plus. Qu’il est difficile de faire la promotion des mosquées et de défendre la tête nue des iraniennes. Et comme il va être compliqué de prôner la fin du patriarcat en important 400.000 migrants par an, qui n’ont rien de déconstruit et qui sont pour la plupart musulmans. Dans vingt ans, il sera impossible de baptiser un enfant (si on fait encore des enfants) ou de se marier à l’église faute de prêtres. Comme les pyramides, nos cathédrales ne seront plus que des tas de pierres. Et à ce stade de décadence, c’est avec ce genre de théories que l’on voudrait être le phare du monde et lutter contre le grand remplacement ?

  13. Tous les goûts sont dans la nature. Chez les grecs ils avaient les mêmes, chez les romains aussi d’ailleurs, en fin de vie. Inexistants par devant , accueillants par derrière. On connaît la fin.

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