Pour Laurent Tapie, Jean-Marie Le Pen avait raison sur le fond contre son père

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Tel père, tel fils. De Bernard en Laurent, les Tapie ont toujours aimé ruer dans les brancards. Il est vrai que l’actualité est au rencard, avec la série Netflix consacrée à Bernard et que Laurent n’a guère trouvée à son goût. Surtout quand il est question de Dominique Mialet-Damianos, seconde épouse du célèbre homme d’affaires : « Dans la série, ils en ont fait une version woke. […] C’est un peu comme toute l’époque d’aujourd'hui : les hommes, on est tous des cons, et ce ne sont que les femmes qui sont formidables […] Ce n’est pas faire injure à ma mère que de dire que le cerveau, c'était mon père. Ce n’était pas ma mère. » Ambiance…

Ambiance encore plus plombée quand le même Laurent Tapie en remet une couche. Là, interrogé par Éric Morillot dans son émission « Les Incorrectibles », il nous dit ce qu’il pense de l’actuel show-biz : « Le milieu artistique, vous savez, c’est un milieu bobo de gauche. […] Mon père n’aurait pas pu être pote avec Marion Cotillard. […] Mais c’est le problème de toute la profession, il faut être gentil, il faut être de gauche. Mais vous remarquerez que chez les artistes, les seuls qui soient de droite et qui avouent l’être, ce sont les plus forts ! Qui sont les deux plus grands chanteurs de ces cinquante dernières années ? Sardou et Johnny ! Qui sont les deux plus grands acteurs de ces cinquante dernières années ? Luchini et Depardieu ! Les deux sont à droite. »


Et quand il n’y en a plus, il y en a encore, dans un registre plus politique, cette fois. Ainsi, quand Éric Morillot demande à son invité ce qu’il pense, avec toute la nécessaire distance, du fameux débat entre son père et un certain Jean-Marie Le Pen, le thermomètre grimpe illico dans le rouge. Pour mémoire, nous sommes en 1989 sur TF1.

Et Laurent Tapie ? Presque trente ans après les faits, il affirme : « Sur le plan de la forme, mon père a dominé le débat. Mais avec le recul, l’un des trucs dont je suis le moins fier, du coup, c’est que les événements ont montré que sur le fond de la discussion, ce n’est pas Tapie qui avait raison… »

Même Éric Morillot, assez large d’esprit pour aussi animer le « Bistrot Libertés » de nos confrères de TV Libertés, en perd ses moyens : « C’est puissant, ce que vous dites ! Le fils de Bernard Tapie reconnaît aujourd’hui que, sur le fond, c’est Jean-Marie Le Pen qui avait raison. » Ce à quoi le fils rétorque : « À moins d’être aveugle, vous ne pouvez pas dire le contraire. Vous avez le droit de vous tromper dans la vie. Ce qui est grave, c’est de persister dans l’erreur. »

Évidemment, il manque l’avis du principal intéressé, Jean-Marie Le Pen, lequel a décidé de ne plus répondre aux journalistes. Pourtant, en puisant dans les souvenirs et les multiples entretiens qu'il a accordés à l’auteur de ces lignes, il est néanmoins possible d’affirmer que le fondateur du Front national n’avait pas gardé que de mauvais souvenirs de cette joute mémorable et qu’il ne détestait pas fondamentalement Bernard Tapie. Fraternité de corsaires ? Peut-être.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/10/2023 à 20:40.
Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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