Pour le crépuscule de Biden, pluie de médailles à la Maison-Blanche

Capture d'écran YT Maison Blanche
Capture d'écran YT Maison Blanche

C’est toujours un peu moche, une fin. Fin de vie, fin de règne ou fin de soirée, ce sont toujours les mêmes départs embarrassés, les mêmes regards qui se détournent, le même feu d’artifice poussif pour se donner du cœur au ventre. La fin de règne de Joe Biden, qui est peut-être aussi sa fin de vie, n’échappe pas à la triste règle. Comme tous les régimes qui ne savent pas partir, celui du président démocrate multiplie les décisions erratiques, les fastes à contretemps, les faits du prince pour le moins curieux. Parmi les plus emblématiques, il y a cette grâce présidentielle que Joe Biden a accordée à son propre fils, Hunter, que l’on ne pourra plus poursuivre désormais. C'est important, la famille. Et puis, parmi les plus auto-parodiques, il y aura difficilement mieux que la remise des « médailles présidentielles de la liberté » du samedi 4 janvier 2025.

La Presidential Medal of Freedom est la plus haute distinction civile des États-Unis. Elle couronne une vie au service de la « bannière étoilée » et de son fameux American way of life (un « mode de vie » qu’ils ont l’honnêteté de ne pas appeler « civilisation »). Dix-neuf citoyens américains avaient été sélectionnés pour recevoir ces derniers honneurs avant la fermeture de la boutique. Sur les images du compte YouTube officiel de la Maison-Blanche, on retrouve une Amérique que l’on s’est malheureusement habitué à voir. Joe Biden arrive, sur coussins d’air dirait-on. Il est entouré de marionnettes officielles aux yeux ronds et aux dents de marbre, dont les sourires mécaniques ont quelque chose de terrifiant. Blagues obligées, prompteur discret, « wouhou » pendant les applaudissements : aucune des figures obligatoires d’une cérémonie américaine n’est oubliée.

Et maintenant, les décorés… Il y a les amis de l’ONU, comme le chanteur Bono, qui s’est fait un nom dans l’humanitaire après avoir dirigé le groupe U2, ou le footballeur Lionel Messi, ambassadeur de bonne volonté. Il y a des figures politiques américaines unanimement respectées, démocrates comme républicaines (Robert Kennedy, par exemple, à titre posthume). Il y a un restaurateur qui a popularisé les tapas et, à titre posthume, une militante des droits civiques. On trouve des figures unanimement aimées (l’acteur Michael J. Fox et l’ethnologue Jane Goodall). D’autres sont plus contestées, comme cet entrepreneur, activiste LGBTQI++, ou Anna Wintour, papesse de la mode qui inspira le personnage central du Diable s’habille en Prada.

Et puis il y a le clou du spectacle : les méchants de James Bond. Hillary Clinton et George Soros. Elon Musk lui-même s’est pincé pour y croire, parlant de « parodie », sur son compte X. Les deux figures les plus détestées par l’Amérique conservatrice décorées par un vieillard à peine lucide. On dirait un épisode de South Park. Hillary Clinton qui fut empêtrée dans une série de scandales, comme celui des emails lorsqu'elle était secrétaire d'État. Hillary Clinton qui insulta, jadis, les électeurs de Trump en les qualifiant de « pitoyables ». Il n’y a pas plus symbolique, pour un électeur républicain. C’est la même chose pour George Soros, qui finance depuis des décennies les réformes sociétales de gauche dans le monde entier sous couvert de « société ouverte ». C’est son fils qui a reçu sa médaille en son nom : la relève est assurée…

 

Bref, malgré cette pantalonnade, il y a tout de même des raisons d’espérer : Biden a décoré Ralph Lauren, l’homme qui a cristallisé, sur papier glacé, tous les mythes de l’Amérique. C’est Ralph Lauren qui a rendu les États-Unis élégants aux yeux du monde. C’est grâce à lui qu’en 2024, malgré une Amérique obèse en jogging, le monde entier rêve de vacances en pantalon rose dans les Hamptons, de descentes en hors-piste dans les Appalaches et de jeunes couples sortis d’un annuaire d’anciens de Yale ou Princeton. C’est l’occasion de réécouter Mon Amérique à moi de Johnny (paroles de Philippe Labro), sans oublier que l’Amérique, en ce moment, ce n’est pas celle de Ralph Lauren, c’est celle de Soros et Clinton. Pour l'instant...

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

37 commentaires

    • Vous oubliez le plus important, bien que dissimulé : c’est lui qui a pris le pouvoir à la Commission de Bruxelles où on lui tient table ouverte. L’Europe étant une création des USA, soumise aux USA (cf Ukraine), il est parfaitement logique pour un Président décrépi d’en décorer les héros qui auront tant faiit pour la puissance américaine.

  1. « Parmi les plus emblématiques, il y a cette grâce présidentielle que Joe Biden a accordée à son propre fils, Hunter, que l’on ne pourra plus poursuivre désormais » … « CA » s’appelle une « démocratie » ça ? ! … ET en même temps, ils veulent jouer les garants du fonctionnement démocratique de la PLANETE ! ? …
    Il lui reste 15 jours pour avoir largement le temps de dézinguer un peu plus la planète ! … Il va falloir un sacré « coup de balai » là bas aussi ! …

    • Vous avez tort d’utiliser le mot « élitaire » pour qualifier le parti démocrate des USA ! …
      Vous participez, espérons le sans en être conscient, à une banalisation des méfaits d’une caste de coucous poly-tocards qui n’ont qu’un but : SE GAVER sur le dos du peuple ! …

  2. Le crépuscule, mais pas des dieux !
    C’est typiquement socialiste, l’autocongratulation jusqu’à l’écœurement.
    On est les meilleurs, et on le fait savoir, car on a presque réussi à déclencher la 3ème guerre mondiale, n’est-ce pas Hillary ?
    Quelle tristesse jusqu’à la fin.
    On comprend pourquoi son p’tit nom est « Joe BURDEN* »
    * Fardeau !

    • Cette bande d’entre-soi s’auto-décorant, par cette cérémonie, finit d’enfoncer le dernier clou les crucifiant sur l’autel politique,car je pense sérieusement que les électeurs démocrates au départ, mais qui ont voté Trump seront vraiment convaincu cette fois d’avoir fait le bon choix. C’est le chant du cygne pour cette caste.

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