Pour les 3 ans d’Émile, sa mère supplie « ceux qui savent » : quel courage !
Le 24 novembre, c’est l’anniversaire d’Émile. Le petit garçon aurait dû fêter ses 3 ans entre ses parents et sa petite sœur, les yeux illuminés devant les bougies, ses petites mains agrippées au gâteau, comme le montre la photographie de l’an passé. Depuis le 8 juillet, ses parents vivent, selon leurs mots, « entre l’espoir et l’abattement ». Ils ont « acquis la certitude que [leur] petit Émile a été victime d’un accident ou d’un enlèvement ». Souffrir et pleurer, c’est encore vivre, disait Dostoïevski. Ils continuent donc de vivre comme ils peuvent. Mais ils voulaient pas laisser cet anniversaire sans rien faire.
Ils ont donc appelé Samuel Pruvot, le journaliste de Famille chrétienne auquel ils avaient accordé un entretien en août dernier, répondant alors notamment aux « contre-vérités » colportées sur leur compte par certains médias, comme si la perte de leur enfant n’était pas déjà suffisamment lourde à porter.
Choix a été fait par le magazine de publier l’audio brut sur sa chaîne YouTube, pour lui laisser toute sa force. « Un audio qu’il est difficile d’entendre jusqu’au bout », avoue Samuel Prouvot, qui confie à BV, une fois de plus, à quel point ce jeune couple est édifiant.
À l’occasion des trois ans du petit Émile, ce 24 novembre, ses parents lancent un appel audio poignant et sans haine à « celui ou ceux qui savent ce qui lui est arrivé » dans l’espoir de retrouver leur fils. pic.twitter.com/rQJQuoeg3X
— Famille Chrétienne (@FChretienne) November 23, 2023
Ces quelques minutes sont, de fait, poignantes. Colomban et Marie, à travers la voix de Marie, ont fait le choix de s’adresser à « celui ou ceux qui savent ce qui lui est arrivé ». Elle supplie : « S’il s’agit d’un accident, peut-être avez-vous paniqué. Si vous avez commis l’irréparable, peut-être le regrettez-vous. Peut-être craignez-vous les conséquences et ne savez comment vous en sortir. Tout cela, nous pouvons le comprendre. Mais nous en appelons à votre cœur, comprenez notre détresse, dites-nous où est Émile. »
Elle continue : « Par pitié, s’il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui, rendez-le-nous. Par pitié, s’il est mort, dites-nous où il se trouve, rendez-le-nous. Ne nous laissez pas sans une tombe pour nous recueillir. »
Elle conclut enfin, déchirante : « Tout cela, vous pouvez le faire de mille manière, même anonymement, sans avoir à vous dénoncer. Mais ne nous laissez pas vivre le restant de notre vie, ainsi que nos familles, avec cette affreuse angoisse qui nous broie le cœur. »
Il faut être profondément chrétien comme le sont Colomban et Marie, avoir une foi inébranlable dans le mystère de la rédemption, pour nourrir l'espoir que même l’âme la plus noire - celle de celui qui a assassiné ou dissimulé votre bébé - puisse encore se laisser toucher.
Marie, la mère d’Émile, a une vingtaine d’années. Nombre de jeunes femmes de son âge arguent de leur diffuse « éco-anxiété » pour revendiquer de ne pas procréer - jamais - et courent, ce 24 novembre 2023, le « Black Friday ».
Pour Marie, c’est aussi un vendredi noir, mais un vrai. Avec une vraie angoisse, concrète, insurmontable. Comme l’a connue la Piéta dont elle porte le nom. Marie a osé se marier, avoir des enfants, et endure, à son jeune âge, le pire calvaire d'une mère, avec une dignité et une force qui forcent le respect. Avec courage, elle s’adresse, dans un face-à-face, à son bourreau, lui faisant cette immense grâce d’imaginer qu’il a une conscience, montrant par là qu’elle le considère comme faisant encore partie de l’humanité.
Puisse-t-il, pour la remercier, écouter ses supplications et lui donner les réponses qu'elle attend.
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste
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21 commentaires
Le courage mental de cette famille est admirable. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à leur calvaire. Ce genre d’horreur peut arriver à chacun de nous. C’est le pire des supplices dans une vie de parents et pour leurs proches. Nous espérons que leur enfant leur sera rendu. Si ravisseur il y a, il devrait comprendre le chagrin des parents et trouver le moyen de leur rendre l’enfant pour réduire sa peine si toutefois il se fait prendre.
Ce qui arrive à cette famille est ignoble . Que tous sachent , que même les plus « blindés » en sont émus et partagent leurs souffrances , tout en continuant d’espérer !
Cette région a été le théatre de nombreuses disparitions jamais élucidées. Il serait peut être interessant de changer les équipes d’enqu^teurs, ressortir tous les dossiers non élucidés et reprendre l’ensemble, car la solution est là-bas
Il est fort probable que l’ on ait vérifié tous les congélateurs des maisons particulières , mais a-t-on pensé également aux fosses d’ aisances ? Il faut pensé à toutes les éventualités ,même les plus affreuses .
Emouvant , compassion pour cette famille.
Je ne peux qu’espérer une fin heureuse à cette tragédie afin que cette famille retrouve la joie de vivre rassemblée !
J’ai pensé, dès le premier jour, qu’un enfant de 3 ans ne pouvait pas faire des kilomètres dans une nature accidenté. Non ce pauvre petit s’est trouvé sur le chemin d’un ravisseur comme il en existe presque tous les jours et je crains, hélas, pour lui. Ce qui me fait dire que les recherches auraient dû se faire dans ce sens et non dans la nature. Ou tout au moins en parallèle. Je suis de tout cœur avec ses courageux parents.
Malheureusement je pense la même chose et le voile qui se déchire sur les pratiques de certains ne fait qu’étayer ce sentiment.
je pleure
Triste..terrible..On les comprend et on aimerait qu’il y ait une réponse..
Cette affaire en regard du vendredi noir est vulgaire et subalterne ( De Gaulle Ben Barka ). D’abord, le consumérisme.
Toutes mes pensées pour cette famille qui souffre le martyr. Quoi de pire dans la vie que de perdre un enfant. Prions pour que ce cher enfant soit retrouver.
Immense dignité de cette mère et de ses proches. La disparition inexpliquée d’un enfant est sans nul doute une torture mentale inconcevable pour ceux qui ne l’ont pas vécu. Le ou les auteurs ont ils un brin d’humanité ?
Seul l’appât du gain les guide tout autre sentiment leur est étranger.
Quelle belle leçon de vie nous donne cette famille. Puisse le message de ces parents être entendu pour qu’enfin soit mis fin au calvaire que traverse cette famille. Tout mon soutien à cette famille qui nous donne là une belle leçon de chrétienté.
Pere d’un enfant guere plus vieux que ce petit garçon, je ne peux imaginer l’horreur que vivent ses parents… Je ne peux plus lire d’article concernant cette affaire, je n’ai pas lu celui ci, je me suis contenter de ce commentaire par lequelle j’adresse toute ma compassion à la famille.
Osez, osez affronter la réalité ! La politique de l’autruche n’a jamais solutionné les affaires !
Le pire est en effet de ne pas savoir . Nous souhaitons tous une fin heureuse pour cette famille mais s’il est difficile d’y croire . Courage à ces jeunes parents .
Nos prières les accompagnent..