Pour Libération, demander le baptême, c’est… aller très mal !

@Ben White/unsplash
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Libé s’interroge et ne comprend pas. « Pour un esprit rationnel, c’est évidemment troublant », lisait-on dans un édito, la semaine dernière. Mais qu’est-ce qui peut bien troubler un média aussi libéré au point de consacrer son dossier estival à la région anale ? Quand on disserte une partie de l’été sur le silence des anus, on imagine qu’il lui en faut un peu plus pour jouer les vierges effarouchées.

Et pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce qui le gratte et le démange, ces punaises de lit ne sont autres que... cette jeunesse qui se convertit. Décidément ! Forcée de constater que « l'Église catholique attire de plus en plus de jeunes, si l’on en croit l’explosion des demandes de baptême dans cette frange de la population depuis cinq ans », la rédaction se demande pourquoi un tel attrait alors que l’Église rime à ses yeux avec scandales et interdictions morales. Alors, manifestement à court d'inspiration, elle résume tant bien que mal « son explication principale » au mal-être de cette génération.

 

 

« C'est toujours cette même rengaine, cette vision marxiste, comme si la rationalité s'opposait à la religion, regrette, auprès de BV, l'abbé Matthieu Raffray, professeur de philosophie et de théologie. Ce qui montre que les journalistes de Libération sont incapables de comprendre ce phénomène. »

La religion comme opium du peuple ?

Peut-être serait-il grand temps de renommer ce titre L’Hibernation ? Comme resté figé dans une société soixante-huitarde, Libé a des yeux mais ne voit pas. Ou ne prend pas le temps d’interroger cette génération assoiffée de transcendance. Sinon, elle aurait tendu le micro à Noah*, qui vient de l’islam mais qui témoigne demander le baptême parce qu’il « a cherché Dieu à la mosquée mais a trouvé que le Dieu des catholiques était bien plus sympathique », ou encore à Emma*, dont les parents ne lui « ont jamais parlé de religion », mais elle a « lu la Bible » et trouvé des réponses à ses questions : « J’étais d’accord avec ces valeurs, ça m’a donné une raison d’avancer. » Il y a aussi Julie*, qui « se sentait bien dans la cathédrale ». Autant de témoignages que Libé aurait pu se donner la peine d’aller chercher et qui nous sont livrés par l’abbé Emmanuel Blondeau, recteur de la cathédrale de Chartres interrogé par nos soins.

Ressortant son livre des catéchumènes, il nous lit, page après page, ces témoignages d’une jeunesse « qui a fait l’expérience de Dieu dans sa vie et qui cherche maintenant à l’ancrer dans une tradition et dans une communauté, et c’est pour cela qu’elle demande le baptême ». Réagissant à ce papier de Libé selon lequel cette génération serait vraiment désespérée au point de se tourner vers l’Église, le curé réfute : « Il faut en finir avec leur argument de la foi comme opium du peuple. Il y a bien une quête de sens, oui, mais une quête de Dieu », poursuit l'abbé Blondeau.

Au besoin de verticalité, nos bouffeurs de curé répondent par l'horizontalité. Alors, ils cherchent, et gageons qu’ils trouveront un jour la Vérité. Car en attendant, Libé déplore ce « besoin d’ancrage et d’espérance que les politiques comme la société civile devraient se mettre en capacité d’assouvir ». La société serait désespérante ? C'est sûr qu'à force de taper sur le catholicisme qui a fait la France, on ne peut que déplorer les effets dont on chérit les causes et constater que l'anti-catholicisme la défait. « De plus en plus de jeunes ne veulent plus de ce monde wokiste et déconstructeur que les journalistes de Libération fabriquent, ils ont foi en l'avenir, mais pas en celui proposé par la gauche de Libé », complète l'abbé Raffray, rappelant que l'espérance de la gauche n'est basée que sur le matérialisme et l'individualisme.

« Le grand malheur de cette société moderne, sa malédiction, c’est qu’elle s’organise visiblement pour se passer d’espérance comme d’amour ; elle s’imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d’une justice sans amour et d’une sécurité sans espérance », répond Bernanos, de manière prophétique, à Libération. Ce n’est évidemment ni aux politiques ni à la société civile d’assouvir ce besoin d’ancrage et espérance, mais bien « un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme… »

 

*les prénoms ont été modifiés

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Si pour les journaleux de libé la foi (catholique bien sûr) est l’opium du peuple, pour eux, leur opium, consommé sans modération jusqu’à l’abrutissement, c’est le communisme au 100 millions de morts.

  2. Pour moi, l’opium du peuple, c’est bien la propension qu’ont nos dirigeants à continuer de nourrir grassement, en versant à ces fascistes de gauche aides et subventions en tout genre au nom d’une certaine conception des libertés d’opignons à sens unique. Un espoir salutaire de sevrage pourrait cependant bien arriver, et c’est pour cela qu’ils sont aussi agressifs envers un certain peuple aujourd’hui majoritaire et un certain parti politique.

  3. « L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme… »

  4. L’espérance, un risque à courir. Que j’aime ces mots qui n’ont plus d’une fois aidé à ne pas rendre mon tablier de la vie.

  5. Ces gens de gauche ne comprennent rien a la vie, ils sont d’une inculture infinie . Demander le baptême est un acte de liberté, ce que la gauche a toujours défendu :  » LA LIBERTE  » . Porter le voile est un acte d soumission , ce que la gauche a toujours combattue :  » LA SOUMISSION  » alors allez comprendre leur politique actuelle ! ! !

  6. Ce remarquable article, signé Iris Bridier, dans « Boulevard Voltaire » nous signale une interrogation métaphysique qu’elle a relevée dans le quotidien « Libération » qui s’inquiète des nombreuses conversion de jeunes français à la religion catholique chrétienne attribuant cette ruée vers Dieu au « mal-être » de notre jeunesse.

    « Libé » aurait pu citer Jacques Bénigne Bossuet auteur de la formule bien connue « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » car, s’il y a « mal-être » aujourd’hui, c’est peut être aussi à cause du Monde que nous décrivent nombre d’intellectuels… souvent classés à Gauche.

    Pour son enquête Iris Bridier a eu la bonne idée d’interroger Emmanuel Blondeau, recteur de la cathédrale de Chartres, ce qui me donne l’occasion de rappeler « La Belle Verrière », célèbre vitrail de la cathédrale, dont le fameux « bleu de Chartres » est unique et inimitable. Le contempler « vaut le déplacement ».

  7. Et de lire Libé, c’est le signe de quoi ? Il est heureux de voir que de plus en plus de jeunes comprennent que l’espérance ne peut pas être nourrie par la gauche.

  8. Visiblement libération ne connait pas grand-chose au christianisme et comme on le dit fort justement, « qui n’y connait rien s’abstient ». Libération a probablement confondu le baptême et le sacrement des malades. Si libé pouvait ficher la paix aux chrétiens.

  9. Il y aura toujours une quête d’absolu , une recherche d’un autre monde , un besoin de se retrouver dans une même foi un même univers . Que vous l’appeliez le grand Manitou le Cosmos ou le grand horloger de Voltaire l’homme se posera toujours des questions : ..d’où vient – il. , que fait- il sur terre ..pourquoi, ?? Nous sommes de
    «  l’étoffe dont on fait les songes.. »et on ne s’y résigne pas.

  10. Une jeunesse en quête de valeurs et de spiritualité, cela devrait nous rassurer pour l’avenir. Le wokisme n’est que l’incarnation du sectarisme et beaucoup commencent à s’en apercevoir. La religion est pour eux, un refuge, un lien entre leur génération et celle de leurs parents ou grands parents. Les jeunes sont souvent nostalgiques d’une époque qu’ils n’ont pas connue et celle-ci leur fait peur, ils ne s’y sentent pas à leur place. Alors, c’est le retour aux sources de notre civilisation Judéo-chrétienne. Une belle façon de remettre l’église au centre du village… Et tant pis pour les soixante-huitards de la presse de gauche.

  11.  » De plus en plus de jeunes ne veulent plus de ce monde wokiste et déconstructeur que les journalistes de Libération fabriquent, ils ont foi en l’avenir, mais pas en celui proposé par la gauche de Libé » complète l’abbé Raffray, rappelant que l’espérance de la gauche n’est basée que sur le matérialisme et l’individualisme.  » Voilà qui est bien dit et qui dérange libé et la gauche , les jeunes et les vieux d’ailleurs ne veulent pas de ce nouveau monde qu’ils voudraient nous imposer .

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