Ça passe crème : pour une journaliste du service public, Zemmour « n’a rien d’un être humain » !

© Geoffroy Antoine
© Geoffroy Antoine

Éric Zemmour était invité, ce week-end, sur BFM TV pour faire face à un festival de mauvaise foi journalistique, face à trois interrogateurs qui lui coupaient la parole, lui reprochaient de ne rien proposer de concret ou voulaient absolument lui faire tenir des propos racistes. Le clou du spectacle fut peut-être, en termes de médiocrité, l'exercice pénible au cours duquel le président de Reconquête dut réciter la composition de l'équipe de France. Il a été bien bon de se plier à cette farce, face à un jury unanimement hostile. Tant pis, et ce n'est pas bien grave car, pour le reste, Zemmour a été plutôt solide dans la défense de son programme et de ses idées.

Comme après chaque interview sur BFM TV, les séquences les plus marquantes de l'entretien ont été diffusées sur Twitter, accompagnées d'un sobre résumé. L'une de ces vignettes indiquait :

Bon. On peut ne pas être d'accord sur ce propos et considérer que le match France-Maroc sera sans doute un moment fort de liesse populaire dans la communauté des binationaux (qui, de l'avis des journalistes de BFM TV, étaient unanimement « doublement heureux »). En revanche, étant arrivé quatrième à l'élection présidentielle et dirigeant le premier parti de France en nombre d'adhérents, on peut également convenir qu'Éric Zemmour a le droit d'être invité et même de s'exprimer à la télévision.

Ce n'est apparemment pas ce que pense Khadija Toufik, journaliste rédactrice au service économie de France Télévisions. En réaction à ce tweet, qui ne faisait que rapporter un propos, elle a posté, avec un certain laconisme qui n'excluait pas l'agacement : « On s'en fiche, de ce qu'il raconte! Par pitié, arrêtez de donner la parole à cet individu qui n'a rien d'un être humain. » C'est tout d'abord paradoxal. Si vraiment « on s'en fiche de ce qu'il raconte », on peut l'inviter tant qu'on veut puisque, de toute façon, personne ne s'y intéresse. À moins que ce « on » ne fasse pas référence à toute la nation française ? On va y revenir. Plus surprenante - quoique - est la seconde phrase : l'expression « par pitié », en ouverture, est purement rhétorique, puisqu'il ne s'agit pas vraiment d'une supplique désespérée. L'impératif « arrêtez de donner la parole », lui, ne souffre, dans l'esprit de Khadija Toufik, pas la moindre contradiction. Qu'on arrête de donner la parole à Zemmour, et puis voilà. On ne fait pas ça, imagine-t-on, au prorata des suffrages, sinon le PS et les écolos vont avoir du mal à se frayer un chemin jusqu'aux plateaux de télé.

Au vrai, la raison pour laquelle on ne devrait pas inviter Éric Zemmour dans les médias nous est livrée dans la fin de la phrase : « cet individu » n'aurait « rien d'un être humain ». On pense irrépressiblement à la phrase de von Zimmel, le méchant SS de OSS 117: Rio ne répond plus qui tentait d'humaniser les nazis (« Et lorsque nous sommes tristes, ne pleurons-nous pas, comme vous ? »). Convenons ensemble, quitte à être un peu premier degré, qu'Éric Zemmour, si c'était un affreux nazi (ce qui ne manquerait pas de piment), posséderait tout de même l'ensemble des caractéristiques d'un être humain : nombre de vertèbres, longueur du tube digestif, présence d'yeux ou d'oreilles, langage articulé...

Ou alors... ou alors ses propos le déshumaniseraient d'emblée : il serait inhumain car il n'aurait pas les bonnes valeurs. Mme Toufik n'a peut-être pas mis assez de coups de Stabilo™ sur ses fiches de philosophie politique : la déshumanisation de l'adversaire, telle qu'elle a été montrée par Carl Schmitt dans La Notion de politique (Calmann-Lévy), est un symptôme paradoxal de l'universalisme postmoderne qui explique un grand nombre de purges et de massacres. Comme il y a, dans la pensée contemporaine, des « valeurs universelles » qui font (supposément) de nous les membres d'une commune humanité, on part du principe que celui qui ne professe pas les mêmes valeurs que celles de la doxa n'est pas seulement un adversaire, c'est un être « inhumain ».

Ainsi de Zemmour qui, parce qu'il ne s'extasie pas devant le comportement des supporters franco-marocains, est un « individu qui n'a rien d'un être humain ». C'est sur ce constat que prennent appui, dans les dictatures du monde entier, les persécutions, l'ostracisme, le harcèlement médiatique, les agressions physiques : qui n'adhère pas au socle de « valeurs » en carton édicté par les humanistes autoproclamés ne mérite pas le qualificatif d'être humain. Sans verser dans la pleurniche familière au camp d'en face, Khadija Toufik ne dit-elle pas, en creux, que cet être inhumain, non seulement ne mérite pas de parler, mais peut-être pas de vivre ? C'est ce que disaient, puisque la sortie prochaine du film Vaincre ou mourir s'y prête, les « humanistes » du Comité de salut public à propos des Vendéens.

Bravo, en tous les cas, à France Télévisions pour cette embauche qui fait honneur à l'esprit maison, c'est-à-dire à l'esprit des médias financés par le contribuable. Parmi les citoyens qui paient pour entendre ou lire de tels propos, on peut statistiquement présumer que 7 % d'entre eux (ceux qui ont voté Zemmour) ne sont pas humains non plus - et encore, on ne sait pas ce que Mme Toufik pense des électeurs du Rassemblement national. Que fait-on de cet Audimat™ qui fait honte à l'humanité ? Selon que vous serez de gauche ou de droite, les jugements médiatiques vous rendront humain... ou pas !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Excellent article que mme Toufic aura peut-être du mal à comprendre …car trop subtil et profond…
    Tellement facile d’user de qualificatifs extrêmes …qui évitent d’expliquer en quoi l’adversaire ciblé est en fait, l’homme à abattre. La vérité est plutôt que les idées de Eric Zemmour sont partagées par de plus en plus de français (il était temps d’ailleurs) ….ce qui le rend de plus en plus « dangereux » pour le pouvoir en place. Sa moindre apparition sur un plateau (quand on lui laisse terminer ses phrases…) n’engendre que violentes critiques de la part de petits « journalistes »

  2. Cette petite dame, fait penser au coq qui chante les pieds sur un tas de fumier….En effet, sa place de privilégiée dans les médias français, elle ne la doit pas à une victoire des siens sur les Français mais à la trahison de nos supposées élites qui nous imposent ce genre de cliente quand tant de talents moins « divers » mais mal pensants sont maintenus la tête sous l’eau….Quand les Français se mettront en colère contre nos dirigeants, elles n’aura pas le temps de nous exposer ce genre de théorie sur les Français patriotes, il lui faudra courir vite…..

  3. BFM; France télévisions; LCI ne sont plus des chaines d’infos indépendantes, se sont des relais de la macronie et de l’islamo gauchisme en permanence! E.Remmour a besoin de s’adresser aux français pour leurs ouvrir les yeux …
    Mais est ce que le jeux en vaut la chandelle ? Devant des pourritures de journalistes il n’a rien à gagner .Le comble , c’est que ces guignols touchent en fin de mois du pognon dont une partie m’appartient !

  4. J’ai effectivement repassé cette émission en mode « replay » (çà a été assez long pour y avoir accès, les censeurs de BFM ont dû plancher avant de la diffuser) ; pour en revenir à la prestation d’Eric Zemmour , il s’en est très bien sorti devant un trio d’inquisiteurs tout dévoués à l’idéologie médiatique gauchiste ( des propos à l’image de ceux prononcés par les élus de la Nupes).
    Essayer de nier les débordements sur les Champs-Elysées , comme dans nombre de villes de France (avec des policiers blessés) si çà ne s’appelle pas des « émeutes » , ce monsieur Boursier comme son acolyte Duhamel , et cette représentante du Parisien doivent se repasser le déroulé de ce samedi soir ( ils doivent confondre pétards avec mortiers pas les m^mes effets induits ).

  5. Du haut de sa prétention, la môme Toufik croit très certainement avoir résumé sa pensée profonde ou sa profonde pensée. On se lasse à écouter des arguments au ras des pâquerettes, rabâchés, illustration d’une pauvreté de la réflexion. On souhaite tourner la page mais la valeur des commentaires, dont ceux d’Arnaud Florac, nous oblige. Un loisir, une gourmandise de prose à ne pas éviter.

  6. Les journalistes actuellement se croient tout permis ..et disent bien souvent des bêtises …nous ne regardons plus les infos ..ni les débats ..c’est bien souvent odieux .

  7. Mais, que pense le CSA, si prompt à s’indigner du moindre propos de la Droite (et pas l’extrême droite comme les journalistes ont coutume de la qualifier). Je n’entends guère les cris d’orfraie de ces instances tellement respectables qu’elle n’osent s’élever contre ce qui choque tant de « contribuables ». Sans doute est-ce comme cette commission dont rêve maintenant Mme Von Der Leyen à propos de la corruption au parlement Européen. Quelques bons amis soumis et bien élevés (mais bien rétribués aussi…) qui ne parlent que lorsqu’on leur donne la parole !

  8. Seul les gens piochés dans la diversité et seulement pour tel dans les médias d’Etat, peuvent se permettre de tels propos, une personne de Droite serait immédiatement débarquée. Chacun de ces petits critiques au rabais devrait aller prôner leur idéologie dans les pays border line avec sac à dos et matériel de survie; c’est un poil plus difficile que vautrée dans les fauteuils feutrés de nos médias subventionnés. Les donneurs de leçons … il suffit de voir le Parlement européen en ce moment :) !

  9. Entre les propos de Eric ZEMMOUR et ceux de Khadija Toufik, je me pose encore la question : qui est inhumain et irrespectueux de l’autre ?
    J’ai la réponse mais si je la donne on va me traiter de sexiste……et peut être pire encore !!!!

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois