Pour Valérie, Anne, Christiane, être une femme politique, c’est pas si facile. Mais pas pour Marine…

MARINE LE PEN

Incompétente, agressive, nulle… De qui parle-t-on ? De Valérie Pécresse ? Non, de Marine Le Pen. Au lendemain de son débat catastrophique avec Emmanuel Macron entre les deux tours de la présidentielle de 2017, la candidate du parti, qui s’appelait encore le FN, avait essuyé de violentes critiques sur sa prestation ratée. Pourtant, pas une seule voix de femme politique et encore moins de militante féministe ne s’était élevée pour dénoncer ce faux procès d’incompétence derrière lequel se manifesterait une misogynie inhérente au monde politique hétéropatriarcal. Quant à la concernée, elle avait préféré avaler un bol de crapauds vivants plutôt que de s’abaisser à jouer la carte de la victimisation. Cinq ans plus tard, le procès en incompétence se poursuit et, cette fois, c’est dans le camp de son rival, Éric Zemmour, que les critiques fusent. Mais pour la candidate du RN, il n’est toujours pas question de verser dans la pleurnicherie et de crier au machisme. Du côté des néoféministes, le silence assourdissant est toujours d’actualité.

L’inénarrable écoféministe Sandrine Rousseau a répertorié dans un tweet toutes les attaques blessantes dont auraient été victimes Anne Hidalgo, Christiane Taubira, la candidate de LR et, bien sûr, elle-même. La grande absente : Marine Le Pen. Lorsqu’il s’agit de la candidate du RN, tout se passe comme si la femme disparaissait devant le nom Le Pen.

« La sororité, ce n’est pas soutenir Marine Le Pen parce qu’elle est une femme, il faut de la cohérence », déclare Sandrine Rousseau...

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Et la dénonciation d’un « Marine bashing » est tout bonnement impossible, ce qui n’est évidemment pas le cas avec les autres candidates. Comme on l’a vu cette semaine avec le « Pécresse bashing ».

Dès lundi, la candidate des LR s’est plainte de l’inégalité de traitement : on n’épargne pas aux femmes ce qu’on épargne aux hommes, a-t-elle expliqué, avant de rappeler que le discours de Macron à la porte de Versailles où le candidat En Marche ! hurle « parce que c’est notre projet » n’avait pas déclenché une salve de moqueries. Pourtant, nombreux ont été les humoristes qui, comme Laurent Gerra, ont singé le chef de l’État avec une voix d’ado prépubère.

Bref, Valérie Pécresse veut tellement se dédouaner qu’elle fait preuve d’une mauvaise foi affligeante. Face à la difficulté, celle qui s’autoproclamait une « dame de faire » a donc troqué son armure guerrière pour endosser les oripeaux d’une pauvre victime afin d’éviter de reconnaître et d’assumer son meeting raté. Pour celle qui aspire à assumer des fonctions régaliennes, bafouer à ce point le principe de responsabilité, c’est tout de même fâcheux.

On mesure l’écart entre le comportement de Valérie Pécresse et celui de Marine Le Pen, qui n’a jamais fait de son sexe un programme politique ni un axe central de sa campagne, et encore moins un instrument pour discréditer toute critique à son égard. En effet, la candidate des LR, qui n’a eu de cesse, depuis son investiture, de présenter sa féminité comme un atout politique incontestable, se retrouve, au lendemain de son meeting, à instrumentaliser son sexe pour attaquer ses contempteurs et les accuser de machisme primaire.

Si ça continue, Anne Hidalgo et Christiane Taubira, qui récoltent difficilement, selon les derniers sondages, respectivement 3 % et 2 % des intentions de vote, iront jusqu’à justifier la débâcle historique de la gauche socialiste par la misogynie des électeurs…

Il reste qu’aujourd’hui, un homme politique ne peut plus émettre une critique à l’encontre d’une femme politique sans être jugé comme un affreux mâle blanc misogyne. Pourtant, en politique, la guerre pour la conquête du pouvoir n’a pas franchement de sexe.

On se souvient des passes d’armes entre Martine Aubry et Ségolène Royal pour prendre la tête du parti PS en 2009, l’une et l’autre se renvoyant les pires méchancetés à la figure. Aujourd’hui, c’est Rachida Dati qui, rapporte Le Canard enchaîné, ne mâche pas ses mots contre Valérie Pécresse.

Comme leurs congénères masculins, les femmes politiques taclent, méprisent, dénigrent souvent avec verve et violence ; pourtant pas une seule ne risque un procès en misogynie. Leur sexe et la fausse vertu qu’il véhicule les protègent.

Vos commentaires

23 commentaires

  1. En politique, comme dans le monde professionnel, il n’y a pas de sexe, il n’y a que la compétence et l’aptitude qui vaillent….
    Le reste n’est que fadaise, ou verbiage inutile.

  2. Marine Le Pen était hier l’invitée du Dimanche politique de France Inter et, face notamment à Nathalie St-Cricq et autres journalistes elle a fort bien défendu ses idées et son programme. En toute impartialité j’ai trouvé qu’elle avait les qualités d’une candidate pour « rassembler », y compris à gauche, car sa politique sociale et ses propositions sont bonnes. Elle appelle à ce qu’on vote pour elle car, dit-elle, elle est la seule a pouvoir battre macron…

    •  » Battre Macron  » n’est ni un programme, ni un slogan, ni une vision pour la France, et encore moins un argument pour rassembler.
      MLP et Pécresse n’ont pas compris l’enjeu d’une présidentielle.

  3. Très intéressant cet article qui ose soulever la question de la misogynie chez les femmes. Le fait que je ne souhaite voir accéder à la présidence aucune des femmes en lice fait-elle de moi une misogyne ? C’est possible, j’en conviens.

  4. Je pense que Marine Le Pen subit depuis longtemps la misogynie tant de ses adversaires politiques, qui essaient de la déstabiliser avec mépris, vous remarquerez qu’on ne les voit pas s’adresser à Zemmour de la même manière…que même de la part de ceux qui étaient ses sympathisants, ses militants les plus ringards (esprit Jean Marie) et certaines profils de femmes qui les rejoignent ne lui accordant pas d’être une femme politique et qui veulent un mec qui « tape du poing sur la table »

  5. Comment une grande démocratie peut-elle autoriser la validations de parrainage pour un non candidat ??? invalidation de fait voilas la Sanction qu’il faut appliquer

  6. MLP est actuellement victime d’une campagne d’effacement de sa parole et de sa campagne, à laquelle BV apporte malheureusement sa pierre…Favoriser le poulain de Bolloré face à MLP, c’est assurer une voie royale à Macron.

    • MLP s’est discréditée toute seule. Son débat lamentable en 2017 a révélé qu’elle n’était pas préparée à gouverner. Le veut elle réellement ?
      En 2022, son changement de ton et de ligne ne rassure pas quant à une vision claire pour le pays. Idem pour Pécresse qui est sans convictions, ni vision.

  7. On peut la critiquer ou la soutenir mais personne ne peut nier son courage face à l’adversité- les autres candidates ne lui arrivent pas à la cheville.

  8. J’ai entendu madame 2 % hier ; elle est pitoyable ! En fait, comme Précresse, elle prêche tout et son contraire, selon que ça l’arrange … Le meilleur moyen pour discréditer les femmes que soit disant elles défendent. Nous les femmes, les vraies, n’avons pas besoin de ces pantins pour nous défendre ! Nous nous prenons en main sans rien demander à personne et agissons comme nous le sentons ! Nous sommes adultes !

    • J’ignore d’où vous tenez vos infos, mais aux derniers sondages elle est la mieux placée derrière macron devant les autres candidats quels qu’ils soient…

  9. à propos de parrainage :
    Comment et pourquoi certains maires ont-ils parrainé Macron alors qu’il n’est pas candidat ?
    Est-ce recevable d’après le Conseil Constitutionnel ?
    Publiez, de grâce le nom de ces maires !
    Qu’entend-on par « démocratie » ?

  10. Rachida Dati a des mots très durs envers Pecresse mais elle s’affiche avec le sourire à son meeting… De même Pecresse appellera à voter Macron au deuxième tour après l’avoir critiqué… (tout comme Fillon en 2017). Quel manque de conviction ! C’est pas une histoire de sexe mais plutôt de degré de « pourrissement ». Ceux qui se disent « de droite » sont tous des socialos déguisés qui nous prennent pour des gogos. Et bien sûr, pas une qui se lève pour dénoncer le manque de parrainage de MLP.

  11. « Elle est nulle » nous disait l’an dernier Éric Zemmour de cette Marine Le Pen qui n’était pas même capable de battre un vulgaire Emmanuel Macron en 2017, « elle est nulle, elle est complètement nulle ».

    Lui, il allait nous montrer comment il fallait faire !

    Et aujourd’hui, devant les 63% du même Emmanuel Macron qui l’écrase dans tous les sondages, il doit se dire : « tu es nul mon pauvre Éric, tu es nul, tu es complètement nul ».

    • Zemmour, c’est clair et quoi qu’il en dise, n’a aucune considération pour les femmes. Il peut essayer de se rattraper comme il veut, ca sonne faut. Comme tous les petits mecs complexés, il faut qu’il les déprécie…

  12. Depuis le début de la campagne , elle est victime d ‘ un insensé travail de sappe dans le but de la mettre sur la touche ; en se positionnant bien au dessus de ces querelles stériles et infantiles , elle prouve qu ‘elle a le cuir solide et que , pour elle , la politique n ‘est pas une question de sexe mais de personnalité et de stature , dont beaucoup sont
    dépourvus .
    Comportement bien plus intelligent que celui de la Pécresse ,la « dame de faire « …..comme les autres .

  13. Mlp a surmonté sa mauvaise prestation de 2017. pour ça il lui a fallu du courage et de la persévérance. Deux qualités importantes pour une femme qui veut être présidente, et que tous les Hommes « politique  » n’ont pas . Elle a bien bossé son programme , et je pense qu’elle pourrait faire une bonne présidente. V.Pécresse manque de convictions, on sent que la sécurité et l’immigration sont deux thèmes qui ne sont pas vraiment dans son ADN. V.P est une bonne technocrate , point final.

    • Exact c’est la meilleure de ces dames…. dommage pour elle mais un homme fait mieux, suivez mon regard …. un indice ? Ça commence par Z.

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