Pourquoi la future carte de France en haute définition de l’IGN ne doit pas rester gratuite ?   

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Une carte de France topographique en haute définition, très détaillée, est en cours de réalisation par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) qui dispose, pour ce gros projet, d'un budget de 60 millions d’euros.

Ce travail baptisé Lidar HD, réalisé par des lasers embarqués sur des avions (des lidars), vise à avoir au moins les coordonnées de dix points pour chaque mètre carré de notre territoire métropolitain et des DOM-TOM. Résultat ? Un programme Géoportail de l'IGN, en service depuis 2006, et, aujourd’hui, un autre programme baptisé Géoplateforme ont déjà exposé ou exposeront gratuitement en ligne de nombreuses données de géographie, de réseaux et même culturelles.

Cet institut est un établissement public à caractère administratif. Les données seront donc libres, financées par l’État. Elles seront utilisables par la planète entière.

Et c'est là que le bât blesse. Nous livrons donc, gratuitement, de la data qui constitue l’or noir du XXIe siècle. Lorsque des géants du commerce utiliseront des hordes de drones pour faire leurs livraisons, les données de ces points topographiques seront sûrement utilisées pour assurer ces services. Il en est de même pour les informations nécessaires aux véhicules autonomes (roulants et non volants) dont les systèmes ne sont pas, là non plus, « français ».

Sommes-nous si candides en finançant ainsi la mondialisation ? Nous payons avec nos impôts un travail d’intérêt commun. Des sociétés étrangères nous vendront ainsi des services qui tirent parti de ces mêmes données, à peine enrichies parfois par de l’intelligence artificielle !

La vente de ce type de données, véritablement souveraines, a fait débat. Un débat mentionné dans le rapport daté de juillet 2018 sur les « données géographiques souveraines », signé de la députée LREM Valeria Faure-Muntia. Il semble que l’esprit de gratuité l’ait emporté (recommandation 24 : « Poser un principe de gratuité de la mise à disposition des données géographiques souveraines »).

La France souhaite taxer forfaitairement les GAFAM qui nous facturent allègrement et envoient leurs bénéfices dans des paradis fiscaux intra-européens comme l’Irlande ou le Luxembourg. Un accord a été signé sous l’égide de l’OCDE pour taxer les géants numériques d’au moins 15 % dès 2023. Tiendra-t-il ?

Les raisons administratives, climatiques ou environnementales (directive INSPIRE de l’Union européenne) sont-elles l’arbre cachant la forêt d’une exploitation de nos données souveraines par des acteurs privés ? Ce qui est souverain doit-il être gratuit ? Est-ce un nouveau paradigme à intégrer, sans broncher, et doublement perdant pour le citoyen français ? Il faut espérer que non.

Lionel Mazurié
Lionel Mazurié
Vice-président de Debout La France, chargé du Numérique

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Mis ça vous étonne ? La macronie veut fairegagner encore plus et plus longtemps, du fric à ses amis d’où le budget Français au service des « pauvres riches » de la planète…
    Bon cela signifie que nous n’aurons pas de Guerre Thermonucléaire Totale (GTT) puisque tout le pipeau actuel repose en fait sur le fric à gagner.

  2. La France mise à nu dans un « strip tease » géant…
    Les voyeurs malfaisants ne s’en priveront pas !

  3. Et en cas de conflit alors! Quel avantage serait pour l’ennemi de disposer d’une carte précise, détaillée et actualisée!

  4. La France souhaite taxer forfaitairement les GAFAM qui nous facturent allègrement et envoient leurs bénéfices dans des paradis fiscaux intra-européens . C’est quand même extraordinaire cette tartufferie. Soit disant Nous voulons lutter contre les paradis fiscaux et nous avons créé les conditions pour qu’il y en ait en Europe. Nous reprochons aux GAFAM d’utiliser des moyens que nous avons nous même créés, comme l’Irlande, et nous sommes étonnés qu’ils s’en servent ! C’est offrir le bâton !

  5. Cher monsieur, les hordes de drones comme vous dîtes, ce n est pas pour demain.il faudra que la DGAC donne son accord et avec le nombre d aéronefs d état dont elle doit assurer la sécurité ce n est pas gagné,loin de là, imaginez l impact si un helico du samu heurte un drone et s écrase ? Oubliez cette idée, ce n est qu un fantasme.

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