Pourquoi le désastre économique épargne la République tchèque
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Notre pays est empêtré dans une crise qui risque d’être mortelle. Notre budget est en déficit de plus de 130 milliards d’euros, pour 300 milliards de recettes, le taux de chômage est à 9 % et va sans doute s’envoler dans les mois qui suivent, nous dégringolons rapidement dans le classement des puissances industrielles, nous étions la quatrième puissance mondiale dans les années 2000, nous sommes désormais sixième et des augures économiques nous annoncent que nous descendrons à la dixième place en 2030. Bref, nous avons le sentiment d’un désastre économique total, d’un déclassement, d’une chute dans les abîmes et l’impression que ces résultats épouvantables sont l’apanage de l’Europe. Or, il n’en est rien : des pays de l’Union européenne tirent leur épingle du jeu et sont en plein boom économique.
C’est le cas de la République tchèque. Ce petit pays de 10 millions d’habitants possède, désormais, un PPA qui dépasse celui de l’Italie et de l’Espagne. Le PPA est le PIB corrigé par le pouvoir d’achat. En effet, les niveaux de prix sont différents d’un pays à l’autre. Ce qui vaut 600 € en monnaie locale convertie en euros en vaut 1.000 € ailleurs.
Comparer les salaires minimum entre eux n’a aucun sens. Il est élevé en Suisse, mais la vie est chère dans la Confédération helvétique et le niveau de vie des smicards suisses faible. Selon Le Figaro, rien ne vaut le PPA pour se rendre compte de la richesse d’un pays. En 1995, il était de 14.174 dollars en Tchéquie, de 24.341 dollars en Italie et de 18.393 dollars en Espagne. En 2020, selon le FMI, il serait de 40.293 dollars pour les Tchèques, de 40.065 dollars pour les Italiens et de 38.143 dollars pour les Espagnols. En France, le PPA était, en 2017, de 43.551 dollars (29e place).
La République tchèque dégage un surplus budgétaire depuis 2016, en dépit (ou grâce à ?) d'un taux fixe de 15 % pour l’impôt sur le revenu (alors qu’il peut monter à 47,2 % ou 43,5 %, respectivement, en Italie et en Espagne). Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 19 % en Tchéquie, de 25 % en Espagne, de 27 % en Italie et de 31 % en France, explique Le Figaro. La Tchéquie est classée 8e pour la compétitivité financière de l’indice de la tax foundation, alors que l’Espagne et l’Italie sont, respectivement, 27e et 36e sur 36. Le chômage est quasiment inexistant (2,9 % au plus fort de la crise sanitaire). La politique économique suivie depuis trois décennies par les gouvernements successifs de la Tchéquie est ultralibérale (un cauchemar pour les bobos et les bien-pensants), mais les inégalités sont faibles. La République tchèque est, selon le coefficient de Gini, le troisième pays le plus égalitaire de l’OCDE, derrière la Slovénie et la Slovaquie. Ultralibéralisme ne rime pas avec injustice sociale, bien au contraire !
En France, nous sommes entravés par le poids de la dépense sociale qui, certes, permet d’amortir les crises économiques, mais qui est dû à un chômage élevé. Diminuer ce dernier permettrait de décoller économiquement et de réduire les inégalités. Nous devrions donc suivre l’exemple de la Tchéquie. J’ajoute une dernière précision : l’immigration est inexistante en République tchèque.
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